L’hebdomadaire Paris Match , qui a publié dans son édition de jeudi des photos explicites de l’attentat de Nice, avait été assigné en référé par le parquet de Paris.
Paris Match a évité le pire. Assigné par le parquet de Paris qui demandait le retrait de son édition du jeudi 13 juillet, dans laquelle figurent des photos explicites de l’attentat de Nice, survenu le 14 juillet 2016, l’hebdomadaire restera finalement dans les kiosques. Le tribunal de grande instance de Paris a toutefois interdit, jeudi, toute nouvelle diffusion des images incriminées, y compris sur Internet.

« Le retrait des kiosques du numéro litigieux ne saurait constituer une mesure efficiente, dès lors que le numéro litigieux est déjà en vente », ont estimé les juges dans leur décision rendue jeudi soir, à la veille de la commémoration de l’attentat qui a fait 86 morts et 450 blessés sur la promenade des Anglais. Soulagé, le titre du groupe Lagardère s’est « félicité » de cette décision, revendiquant « le droit des citoyens à être informés et à connaître la vérité ».

Photos « indécentes », « commentaires racoleurs »

« Ces deux photographies témoignent d’une recherche évidente de sensationnel, dès lors qu’elles révèlent des personnes paniquées, sur le point de se faire écraser, ajoute le tribunal dans sa décision. Elles sont accompagnées de commentaires racoleurs (…). Elles s’avèrent indécentes (…). Ces deux photographies portent atteinte à la dignité humaine » et « n’apportent rien de nouveau au droit à l’information légitime du public sur les faits. »

Les juges ont donc en partie épousé la vision du parquet, qui avait dénoncé, dans son réquisitoire, une « logique mercantile ». « Le juge reconnaît l’atteinte à la dignité humaine avec une critique acerbe de ce pseudo-journalisme », s’est félicité sur Twitter Stéphane Gicquel, le secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs, qui avait protesté, mercredi, contre la publication.

« Nous traitons l’anniversaire de l’attentat de Nice comme celui du 11-Septembre, s’est défendu le directeur de la rédaction de Paris Match, Olivier Royant, interrogé par Le Monde. Va-t-on commémorer le 11-Septembre sans montrer les avions qui entrent dans les tours ? Cette scène du camion rappelle ce qu’a été le 14 juillet 2016 et montre toute l’absurdité du terrorisme. Les gens concernés peuvent avoir l’impression que cette histoire leur appartient, mais c’est aussi une histoire collective dans un pays qui reste en état d’urgence. Les images de commémoration, ça ne peut pas être que des hommes politiques et des forces de l’ordre au garde-à-vous, il ne faut pas infantiliser l’opinion publique. »

Lire la suite Par Alexis Delcambre et Soren Seelow

Historique

Le parquet de Paris a réclamé jeudi que la justice française ordonne en urgence le retrait du dernier numéro du magazine Paris Match contenant des images de la vidéosurveillance de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016, qui avait fait 86 morts.

Le ministère public « demande au tribunal d’ordonner le retrait de la vente » du magazine et « l’interdiction de diffusion sous tous formats, notamment numérique », de ce numéro qui suscite la colère des victimes et de leurs proches, a indiqué le parquet de Paris. La justice examinera cette requête à 12H00 GMT.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires