Cette interview a été réalisée avant l’attentat des Champs Elysées du 20 avril 2017.

Tous ces foyers de tension nécessitent de mettre à la barre un homme qui connait le fonctionnement de l’Etat et qui a les idées claires pour résoudre les problèmes internationaux

Christian Larnet : Cher Philippe Karsenty, depuis plusieurs mois, nous suivons vos prises de position dans les médias français et internationaux. Votre vote en faveur de François Fillon semblait acquis. Avez-vous changé de position ?

Philippe Karsenty : Je n’ai pas changé d’avis. J’effectue un choix rationnel, je voterai François Fillon. J’ai bien compris que les accusations contre lui, largement relayées par les médias, ont déstabilisé certains électeurs. Il est aussi évident que la gestion médiatique laisse à désirer. Néanmoins, et quelle que soit l’authenticité des informations qui ont été publiées, on constate une orchestration médiatique que j’ai déjà observée sur d’autres sujets, sur d’autres victimes expiatoires des médias.

Le 23 avril, je voterai donc pour François Fillon car son projet est cohérent, financé, il propose des réformes structurelles, une fiscalité incitative, il prône la fermeté face au terrorisme islamique, il s’engage à renforcer la sécurité des Français, en France comme à l’étranger et il propose une diplomatie indépendante et rééquilibrée.

Je le ferai aussi en raison des tensions internationales pour lesquelles l’expérience de François Fillon sera bien utile. Observez les risques de terrorisme, regardez ce qui se passe en Syrie, en mer de Chine, au Venezuela, aux Etats-Unis et en Russie. Tous ces foyers de tension nécessitent de mettre à la barre un homme qui connait le fonctionnement de l’Etat et qui a les idées claires pour résoudre les problèmes internationaux.

Enfin, je souhaite insister sur un point crucial : c’est une élection à un tour, si vous faites le mauvais choix ce dimanche 23 avril, après, il sera trop tard.

la campagne présidentielle est si frustrante, si inaudible à bien des égards, que de parler de la législative permet de parler des projets économiques des différents candidats à la présidentielle, que cela conduit à parler d’autre chose que des affaires. .

Dreuz : Merci pour cette prise de position qui a le mérite d’être claire, surtout quand on constate la solitude du candidat de la droite et du centre, l’effacement médiatique de ses soutiens.
Vous aussi êtes en lice, mais pour les législatives dans la circonscription qui regroupe Neuilly, Puteaux et Courbevoie sud.
Pouvez-vous nous dire comment se déroule votre campagne ?

PK : A ce stade, ma campagne se déroule comme nous l’avions envisagée : j’ai réuni une équipe unie, compétente qui grossit chaque jour, bien déterminée à nous conduire à la victoire. Regardez, et surtout écoutez, les deux vidéos celle du 26 mars et celle du 16 avril – de deux de nos matinées, à la rencontre des Neuilléens : l’accueil est très positif. J’observe d’ailleurs que je suis le seul à faire effectivement campagne sur le terrain… :

Dreuz : A cela, certains opposent qu’il est prématuré de faire campagne pour les législatives alors que le 1er tour des présidentielles n’est pas encore passé…

PK : Je leur réponds que la campagne présidentielle est si frustrante, si inaudible à bien des égards, que de parler de la législative permet de parler des projets économiques des différents candidats à la présidentielle, que cela conduit à parler d’autre chose que des affaires. Très souvent, au contact des gens dans la rue, en sortant du brouhaha médiatique lié aux différentes polémiques, je m’aperçois que l’on rattrape des électeurs tentés par l’abstention, par les extrêmes ou par l’aventure et le saut dans l’inconnu. Et n’oublions pas que les élections législatives auront lieu cinq semaines après la présidentielle. Cinq semaines, c’est très court !

Une personnalité politique locale très populaire, bien ancrée et très appréciée

Dreuz : Ce que vous dîtes est juste. Nous avons interrogé des habitants de votre circonscription et il apparaît clairement que vous êtes une personnalité politique locale très populaire, bien ancrée et très appréciée. Votre candidature suscite un véritable engouement.

Avez-vous des concurrents déclarés pour cette élection ?

PK : Oui, trois femmes se sont déclarées. La première est socialiste. C’est une candidature respectable, mais compte tenu de la sociologie locale, c’est probablement plus une candidature de témoignage.

Les Républicains présentent une candidate qui n’est pas implantée localement. Elle est députée européenne et elle se présente pour être députée à l’Assemblée nationale alors que ces deux mandats sont incompatibles. Si elle veut réellement être candidate à Neuilly, Puteaux et Courbevoie, qu’elle abandonne dès maintenant son mandat de député européen.

En raison de la loi sur le non-cumul des mandats, le maire de Neuilly ne peut pas se représenter. Il a donc, lui aussi, « désigné » une femme pour lui succéder. Je l’avais pourtant prévenu de mon intention de me présenter. Sa candidate est tout aussi respectable mais elle n’est pas connue. Le maire souhaite visiblement en faire sa porte-parole à l’Assemblée. D’ailleurs, dans le tract de « sa candidate », c’est Jean-Christophe Fromantin qui prend la parole. Ce n’est pas ainsi que je vois la vie politique. Il faut respecter la loi, mais aussi l’esprit de la loi sur le non-cumul. Voir que des élus ne se résignent pas à quitter leur poste et qu’ils veulent mettre des figurants à leur place, ce n’est pas cela faire de la politique autrement. Pour ma part, je représente la Droite et le Centre localement et je ne serai pas le énième pion d’un parti à l’Assemblée nationale, pas plus que la marionnette d’un ventriloque.

DREUZ : Mme Etzenbach n’est pas connue à Neuilly. Il semblerait en plus qu’elle peine à rassembler du monde, même avec une belle tête d’affiche à Neuilly puisque sa soirée « Les femmes avec Fillon » a rassemblé moins de 100 personnes. Comment expliquer cette salle vide alors que François Fillon a été plébiscité à Neuilly lors des primaires ?

PK : Je n’étais pas à cette réunion mais, s’il y avait effectivement moins de 100 personnes, c’est très peu et décevant.

DREUZ : La situation à Neuilly rappelle un peu celle de Nice : Christian Estrosi ne se résout pas à ne plus être maire alors il a mis en place un inconnu qui a vocation à le rester.

PK : Oui, c’est la politique à l’ancienne, certains soutiennent des personnes insipides pour qu’elles ne leur fassent pas d’ombre. Les Neuilléens sont exigeants et ils veulent des élus qui les honorent et les représentent dignement. L’histoire récente l’a prouvé.

D’ailleurs, pour ma part, je n’ai pas attendu d’être élu député pour porter une parole forte dans les médias sur les sujets nationaux et internationaux. Je le ferai avec encore plus de force quand je serai élu.

Dreuz : Y a-t-il d’autres candidats déclarés ?

PK : Non, il n’y a pas d’autre candidature sérieuse mais il y aura certainement un candidat des Verts et du Front National.

Dreuz : C’est amusant, vous n’avez cité le nom d’aucun de vos concurrents, alors nous allons le faire. La candidate choisie par le maire s’appelle Nathalie Etzenbach. Vous ne le dites pas mais c’est aussi une cadre de l’ancienne UMP, elle a même été l’adjointe d’Éric Woerth lorsqu’il était trésorier au parti. Tout le monde se souvient des ennuis judiciaires qui ont entaché son mandat. Pourquoi n’en parlez-vous pas ? Il serait instructif pour vos électeurs de savoir ce que faisait Nathalie Etzenbach quand elle était aux côtés de M. Woerth.

PK : Je ne vous suivrai pas là-dessus. Ce n’est pas ma façon de faire de la politique.

Dreuz : De même, puisqu’elle est adjointe aux finances de la ville de Neuilly, pourquoi ne pas évoquer les réprimandes de la Cour régionale des comptes pour la gestion de M. Fromantin, et par voie de conséquence pour celle de son adjointe aux finances, Mme Etzenbach, coresponsable de ces dérives. On pourrait parler de la gestion immobilière « étonnante » de la ville de Neuilly. On pourrait parler des contrats que la ville de Neuilly octroie, comme par hasard, à certains sponsors de la candidature de la France à l’exposition universelle de 2025, une opération où M. Fromantin est partie prenante. Nous avions d’ailleurs déjà consacré un article que voici – Le pécunieux Jean-Christophe Fromantin – aux relations ambigües que M. Fromantin a avec l’argent.

PK : Je vous ai déjà répondu. Ne comptez pas sur moi pour entrer dans ce genre de polémiques.

Dreuz : Au sujet de l’exposition universelle, il semblerait que le trésorier de l’opération ait démissionné et qu’il ait été remplacé par l’homme de confiance de Jean-Christophe Fromantin, son directeur de cabinet et directeur général des services à la mairie de Neuilly. Cela ne cache-t-il pas quelque chose ?

PK : Une troisième fois, je ne rentrerai pas dans ces considérations.

Dreuz : C’est dommage. D’ailleurs, pour notre part, un de nos collègues continue à enquêter sur M. Fromantin. Les Français ont le droit de savoir qui sont leurs élus. Pour votre part, n’avez-vous rien à cacher ?

PK : Je n’ai rien à cacher. J’ai commencé ma carrière dans la finance. Aujourd’hui, je dirige une petite entreprise, au sein de laquelle sont logées une maison d’édition et mes missions de conseil en communication et en stratégie, en France et à l’étranger.

Je suis adjoint au maire de Neuilly depuis 9 ans et j’ai déjà été deux fois candidat aux élections législatives, en 2002 à Neuilly face à Nicolas Sarkozy – une candidature de témoignage – et en 2012 pour les Français de l’étranger.

En toute transparence, je tiens à préciser que mes comptes ont été rejetés à deux reprises. En 2002, mes comptes ont été validés mais ils ont été déposés trop tard ; la date limite du dépôt des comptes était fixée au début du mois d’août et mon mandataire financier était en vacances à ce moment-là. Nous les avons donc déposés à la fin août mais c’était trop tard.

En 2012, j’étais candidat pour les Français de l’étranger qui vivent en Italie, en Grèce, en Turquie, en Israël, à Chypre… Afin d’éviter tout écueil, j’avais donc choisi de ne pas faire appel à des soutiens extérieurs et de financer ma campagne personnellement à 100%. Tout s’est d’ailleurs bien passé pendant la campagne mais compte tenu des voyages et des pays étrangers visités, j’ai effectué de nombreux règlements avec ma carte de crédit personnelle, les banques refusant d’octroyer aux candidats des cartes de crédit liées à leur compte de campagne. Mon compte de campagne a été rejeté car la loi stipulait que toutes les dépenses devaient être réglées directement par le compte officiel du candidat. Maigre consolation, 90% des comptes des candidats ont été rejetés lors de cette élection qui était une première à l’étranger. D’ailleurs, l’élection a été totalement annulée 6 mois plus tard, preuve que je n’étais pas le seul à avoir eu du mal gérer ces problématiques.

Le maire n’a pas à choisir de successeur, nous ne sommes pas dans une sorte de monarchie où le souverain déciderait de qui va lui succéder.

Dreuz : Ne craignez-vous pas que, dans cette période où on l’on demande l’exemplarité aux hommes politiques, l’on vous reproche 2002 et 2012 ?
Ne pensez-vous pas que vos adversaires vont s’en servir contre vous ?

PK : Non, je ne le crois pas car tous les Français ont déjà été victime de tracasseries administratives absurdes. J’aurais pu faire appel de ces décisions mais j’ai préféré m’incliner.

Que ceux qui veulent s’en emparer le fassent ! C’est l’arme des faibles, de ceux qui n’ont pas d’argument politique à m’opposer. Je suis serein et j’en parle en toute transparence. Vous noterez d’ailleurs que je ne rentre pas dans le petit jeu des affaires dans lequel vous tentez de m’attirer.

Dreuz : Et si vos adversaires décidaient de déplacer le débat sur ce terrain-là…

PK : Je n’ose l’imaginer mais je suis prêt à y répondre.

Dreuz : Le maire de Neuilly a choisi une autre candidate que vous. N’est-ce pas une forme de désaveu pour vous ?

PK : Le maire n’a pas à choisir de successeur, nous ne sommes pas dans une sorte de monarchie où le souverain déciderait de qui va lui succéder. En démocratie, la parole est au peuple, et c’est ce qui est réjouissant. D’ailleurs, la candidate choisie par le maire était une fervente filloniste. Pour autant, Les Républicains ne l’ont pas choisie comme candidate. N’est-ce pas non plus un sacré désaveu ?

Dreuz : Oui mais lorsqu’on interroge les gens qui entourent Nathalie Etzenbach et Jean-Christophe Fromantin, ils affirment que la candidate Les Républicains sera débranchée, qu’elle n’est là que pour tenir la place au chaud pour la candidate du maire. Il se dit même que M. Fromantin aurait négocié cela avec l’équipe de François Fillon en échange de son soutien lors du meeting du Trocadéro.

PK : La candidate Les Républicains appréciera… ses militants aussi mais je ne crois pas à ces combines d’un autre âge.

Dreuz : Lors de notre précédente interview du 20 mars, avant même que M. Fromantin n’annonce son renoncement, vous aviez anticipé sur sa décision en nous indiquant qu’il ne sera pas candidat.
Comment le saviez-vous ?

PK : Parce que Jean-Christophe Fromantin avait dit et répété, lors de sa campagne municipale de 2014, que si, en raison de la loi sur le non-cumul des mandats, il devait choisir entre la ville et la députation, il resterait maire.

Dreuz : Mais tout le monde peut changer d’avis, il peut même être tenté d’être suppléant de Mme Etzenbach pour appuyer une candidature mal engagée…

PK : La ficelle serait trop grosse. Il s’est engagé à conserver la mairie. Et dans ce cas-là, la candidate ne serait pas une figurante mais une véritable marionnette.

Dreuz : Ne pensez-vous pas, comme certains à Neuilly, que si M. Fromantin ne lâche pas sa mairie, c’est pour que personne ne puisse venir mettre le nez dans sa gestion si personnelle de la ville, des logements sociaux, de l’immobilier, des attributions diverses et variées…

PK : Ne cherchez pas à m’amener sur ce terrain, je vous ai déjà répondu que ce n’est pas ma façon de faire de la politique.

Dreuz : Alors que l’un des deux grands partis de la droite, l’UDI, vous avait proposé son investiture, vous avez préféré concourir en candidat libre, divers-droite, sans étiquette. Pourquoi ?

PK : Est-ce bien nécessaire de prendre une étiquette quand les habitants de Neuilly-Puteaux-Courbevoie savent tous bien que je suis le candidat naturel de la Droite et du Centre ?

De plus, les partis sont en pleine désorganisation, réorganisation…

Voyons comment se déroule la présidentielle et il sera alors toujours temps de revoir ma position. Quoi qu’il en soit, et quel que soit le résultat le 7 mai, il faudra avoir des députés représentatifs et influents. C’est ce que j’entends être.

Et puis parfois, les partis se trompent et n’investissent pas forcément les bonnes personnes. On a déjà vu cela lors d’autres élections, ici et ailleurs…

Vous devez tous vous mobiliser pour voter François Fillon dès ce dimanche 23 avril. Il n’y aura pas de seconde chance.

Dreuz : Avez-vous un dernier message à faire passer à nos lecteurs ?

PK : Oui, vous devez tous vous mobiliser pour voter François Fillon dès ce dimanche 23 avril. Il n’y aura pas de seconde chance.

Et que vous soyez satisfaits ou pas du résultat de l’élection présidentielle, il sera important de disposer d’une Assemblée nationale avec des personnalités politiques fortes, en mesure de porter des projets, et éventuellement de conduire une opposition constructive si François Fillon ne parvenait pas à l’emporter.

Aux électeurs de Neuilly, de Puteaux et du sud de Courbevoie je veux dire que je serai à la hauteur de leurs attentes.

Aux autres, qu’ils sachent qu’en tant que représentant de la Nation, je serai aussi là pour défendre leurs préoccupations et qu’eux aussi peuvent contribuer à mon élection en diffusant mes informations dans les médias ou sur les réseaux sociaux, en venant me soutenir sur le terrain.

Que ceux qui souhaitent contribuer à ma victoire, qui sera aussi la leur, me contactent directement sur mon adresse mail –philippe@karsenty.fr – je leur répondrai personnellement.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Christian Larnet pour Dreuz.info.

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salomon

Moi monsieur karsenty je voterai sans hesitation Marine Le Pen .