La Russie va vendre les infos de ses renseignements à l’armée turque, qui puissent aider Erdogan au cours de l’Opération Bouclier de l’Euphrate (au Nord de la Syrie, en particulier contre les YPG kurdes)
Le Président russe Vladimir Putin et le Président turc Recep Tayyip Erdogan (Photo: Sputnik / Aleksey Nikolskiy)
La Russie de Poutine a déjà commencé à livrer à la Turquie des informations de ses renseignements militaires, qui sont nécessaires à l’Opération Bouclier de l’Euphrate, a révélé le journal les Izvestiya (Les Nouvelles), en citant le Premier Adjoint au Président de la Commission du Conseil de la Fédération sur la Défense et la Sécurité, Franz Klintsevich. Selon ce journal, un accord ad’hoc a été scellé au cours des négociations entre le Président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, la semaine dernière. Les experts pensent que cette coopération avec la Turquie sur la question de la Syrie peut apporter à la Russie des bénéfices plus importants qu’une coopération avec les Etats-Unis d’Amérique
Selon Klintsevich, la Turquie s’est secrètement ralliée au Centre de partage des Renseignements créé par la Russie, la Syrie, l’Irak et l’Iran.
“Nous transmettons au camp turc les données de renseignements et d’écoutes des communications, les renseignements électroniques et les renseignements par imagerie satellite qui sont susceptibles de l’intéresser », a déclaré Klintsevich. » En échange, ils partagent aussi leurs informations avec nous. Les Turcs ont des services de renseignements vraiment efficaces et de très bons agents sur le terrain en Syrie » ”
Comme les Izvestiya le rapportent, en citant leurs propres sources militaires et diplomatiques, l’accord sur la transmission d’informations et de renseignements a abouti au cours de la toute récente visite du Président russe Vladimir Poutine en Turquie.
“La délégation russe comprenait le Chef d’Etat-Major des Forces Armées russes, Viktor Gerasimov, qui a tenu des discussions avec son homologue turc, Hulusi Akar, selon ces sources. « Les deux camps ont débattu du type d’informations à transmettre, comment et dans quel volume ou format elles seront fournies ”
Selon Klintsevich, le fait que le côté turc vient de reconsidérer les priorités de sa politique étrangère après l’échec du coup d’Etat contre Erdogan cet été, est le moteur de cette coopération entre les armées turque et russe.
“Bien que la Turquie soit encore formellement un pays de l’OTAN, elle a été très offensée par le coup d’Etat avorté, où, selon certaines de ses données, certains pays occidentaux auraient pu indirectement être impliqués », déclare Klintsevich. « Le Président Erdogan zet les cercles dirigeants -islamistes turcs de l’AKP- ont compris qu’ils pouvaient traiter avec la Russie -NDLR : et trahir l’OTAN en toute impunité-”
Adaptation : Marc Brzustowski [En réalité, le Pentagone ne s’étant pas plié aux instructions d’Obama et Kerry, cette coopération russo-américaine envisagée a tourné court. Poutine utilise donc Erdogan, qui en a bien besoin, pour faire chanter l’OTAN et ses alliés, les premiers touchés et menacés étant les Kurdes, entre le marteau et l’enclume, sur l’autel des ambitions hégémoniques des deux puissances russe et turque. Jusqu’à présent, la coalition pro-turque a rebroussé chemin, après s’être lancée à la conquête de Tel Rifaat, détenue par les YPG kurdes, « pour des raisons internationales » : pressions russo-américaines sur la Turquie? Cette suspension des hostilités a permis aux Kurdes de repartir à l’assaut de villages autour de la ville très convoitée d’Al Bab, où il y a fort risque d’accrochages entre proto-Turcs et Kurdes. Pour le moment, la coopération entre Israël et la Russie semble néanmoins se poursuivre, le Kremlin évitant que le Hezbollah et l’Iran ne mènent d’attaques frontales et de grande intensité depuis le Golan ou le Liban].
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Comment l’OTAN peut-elle admettre en son sein la Turquie qui a fait alliance avec la Russie ? ce mystère paraît insondable mais on peut penser simplement que R.T. Erdogan est un agent double qui profite des avantages que lui procurent les 2 camps opposés; d’une part, l’OTAN protège la Turquie et lui fait bénéficier d’un armement moderne, d’autre part, la Russie utilise le caratère ambitieux d’Erdogan pour lui faire miroiter la reconstruction de « l’empire Ottoman » qui a été détruit par les Alliés après la 1ère guerre mondiale; mais cette situation ambiguë est intenable et risque, à terme, de valoir à la Turquie les foudres des uns et les autres lorsque le calme sera revenu entre les Etats-Unis et la Russie et d’être sacrifiée sur l’autel de la sacro-sainte « entente cordiale ».