L’écrivain Martin Gray est mort. Il était notamment l’auteur de « Au nom de tous les miens » en 1971 (adapté au cinema en 1983 sous le même titre) est mort en Suisse ce lundi 25 avril.

Il avait publié son dernier ouvrage, « Ma Vie en partage », en 2014.

Il a perdu deux fois toute sa famille

Dans « Au nom de tous les miens », un livre écrit avec Max Gallo, il évoquait la perte – à deux reprises! – de toute sa famille : une première fois dans les camps d’extermination nazis et le ghetto de Varsovie, et une seconde fois dans l’incendie de sa maison du Var, dans le sud de la France. Il avait alors perdu sa femme et ses quatre enfants.

Martin Gray, de son vrai nom Mieczysław ou Mietek Grayewski, est un écrivain francoaméricain, d’origine juive polonaise, né à Varsovie le  et mort à Ciney le .

« Faire que les blessures deviennent, si l’espérance l’emporte sur la souffrance, les veines dans lesquelles ne cesse de battre le sang de la vie. » (Martin Gray). Monument érigé non loin de sa résidence bruxelloise.

Il est d’abord connu pour son livre Au nom de tous les miens (1971), dans lequel il décrit une partie de sa vie et notamment le drame d’avoir perdu à deux reprises toute sa famille, d’abord dans les camps d’extermination nazis, puis dans l’incendie de sa maison dans le Sud de la France. Rédigé par un tiers, Max Gallo, ce livre a été réputé mêler fiction et réalité.

Le , les nazis envahissent la Pologne. Martin Gray a alors dix-sept ans. Transféré dans le ghetto de Varsovie où son père travaille au Judenrat, il trouve le moyen d’en sortir en soudoyant des soldats nazis et devient ainsi un contrebandier. Plusieurs fois par jour, il fait des aller-retour pour ramener de la nourriture dans le ghetto grâce aux tramways. Lors d’une rafle, son père est attrapé pour être déporté. Grâce à ses connaissances, Martin lui sauve la vie en l’aidant à s’échapper.

Plus tard, sa mère, ses deux frères et lui-même sont déportés à Treblinka, où sa mère et ses frères sont exterminés immédiatement. Compte tenu de sa santé physique il n’est pas tué, et travaille dans divers kommandos, dont les sonderkommandos, qui sont chargés d’extraire les corps des chambres à gaz. Il réussit à s’échapper de ce secteur et à retravailler dans les secteurs de réception des déportés.

Il travaille alors dans un kommando chargé de trier le linge et de le charger dans les wagons. Il peut ainsi s’enfuir de Treblinka en se camouflant dans un wagon. De nuit, il se jette hors du train et traverse divers villages où il informe la population de ce qui se passe à Treblinka, mais personne ne le croit.

À son retour à Varsovie, il retrouve son père, qu’il croyait mort, mais qui, quelques jours plus tard, lors de l’insurrection du ghetto, sera abattu devant ses yeux, parmi un groupe de Juifs qui s’étaient jetés sur des SS après s’être rendus.

Il rejoint ensuite l’Armée rouge où il finit la guerre, et marche sur Berlin le . Comme officier, il est décoré d’ordres prestigieux de l’Armée rouge : ordre de l’Étoile rouge, ordre de la Guerre patriotique et Ordre d’Alexandre Nevski. Cent dix membres de sa famille sont morts pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre, il décide d’aller rejoindre sa grand-mère maternelle à New York en 1947.

Il s’y enrichit en vendant à des antiquaires américains des porcelaines et des lustres non antiques, qu’il fait fabriquer en Europe.

Citoyen américain en 1952, il rencontre Dina Cult en 1959 qui devient son épouse. Ils s’installent dans le Sud-Est de la France, à Tanneron, non loin de Mandelieu, où il devient exploitant agricole.

Le , lors de l’incendie du Tanneron, il perd son épouse et ses quatre enfants. Au bord du suicide, il déclare avoir décidé de lutter pour devenir un témoin et trouver encore une fois la force de survivre, l’écriture devenant alors, d’après lui, unethérapie.

Depuis, Martin Gray s’est remarié deux fois et est père de cinq enfants.

En 2001, après plus de quarante ans passés dans le Var, Martin Gray s’installe en Belgique, à Uccle, dans l’agglomération de Bruxelles. À partir de 2005, il habite à Cannes. En 2012, il s’installe à Ciney dans le Condroz belge où il est fait citoyen d’honneur le 21 juillet 2013.

Malgré une douzaine d’ouvrages publiés, Martin Gray dit ne pas se considérer lui-même comme écrivain, mais plutôt comme un témoin. « Je n’écris pas, je crie », affirme-t-il dans une interview en 2004.

Ses livres sont au service de ses activités philanthropiques, comme le montre la préface de Max Gallo à Au nom de tous les miens : « Martin Gray voulait dire sa vie. Parce que, pour les siens disparus, pour lui-même, pour sa fondation, il avait besoin de parler, besoin qu’on sache. »

Une controverse existe au sujet d’Au nom de tous les miens. Gitta Sereny accuse Gray et Max Gallo d’avoir inventé le séjour de Gray à Treblinka. Pierre Vidal-Naquet, après avoir d’abord emboîté le pas à Gitta Sereny, s’est laissé convaincre par des attestations fournies par Martin Gray et a retiré ses accusations contre lui, mais a continué à reprocher à Max Gallo d’avoir pris des libertés avec la vérité.

Wikipedia

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Florence

Martin Gray a enfin trouvé la paix, dans un monde où il n’aura plus à s’enfuir, plus à se battre, plus à pleurer. Son témoignage de vie m’a suivi de la fin de l’adolescence à l’âge de la maturité, m’a aidé à me battre, à recommencer sans cesse envers et contre tous. Au lendemain de sa disparition, un historien français de renom a, de nouveau et lâchement -puisque que Martin Gray n’est plus en mesure de se plaindre-vomi sa rage et ses frustrations sur la mémoire de mon père spirituel. Nous sommes en France, le pays où l’on traite les meurtriers avec plus de déférence qu’un voleur de pommes de terre. J’ai honte pour mon pays qui continue à se voiler la face, à ne pas réagir aux provocations islamiques. Comme toi Martin, je raconte à qui je rencontre ce que le coran renferme, que les intégristes se sont passés le mot pour tuer notre république, pour faire de notre pays un état islamique. Comme toi, Martin, je souffre que personne ne veuille entendre parler de ce qui va nous anéantir, comme toi , ce ne sera pas dans ce monde que je trouverai la paix