Michel Hazanavicius n’a visiblement pas apprécié la sortie de Philippe Lioret sur France Inter. Invité sur la radio le 14 septembre à s’exprimer sur le drame des migrants, le réalisateur du film Welcome (dans lequel un migrant se noie dans la Manche en tentant de joindre l’Angleterre), a estimé que la cause des flux migratoires était en partie à chercher du côté d’Israël, plus précisément de la guerre des Six Jours.

« Je me dis tiens, j’en entends jamais parler de ça, je me dis mais où elles sont les responsabilités de tout ça, si on remonte dans le temps », s’est interrogé Philippe Lioret. « Je me dis, la guerre des Six Jours par exemple, les Israéliens sont rentrés en Cisjordanie et à Gaza, ils ont spolié les Palestiniens, est-ce que ça n’a pas été le début d’un truc terrible sur l’identité arabe qui aujourd’hui nous amènerait à cette espèce d’explosion d’intégrisme musulman qui, je pense, est responsable d’au moins des deux tiers des migrations démentes qui nous arrivent », a expliqué le réalisateur interrogé par Léa Salamé (voir en tête d’article).

Une explication géopolitique mêlant Israël, islamisme et drame des migrants qui a fait tiquer le réalisateur d’OSS 117 et de The Artist.

« Ta puissante analyse »

« Cher Philippe Lioret. Je t’écris aujourd’hui car quelques jours après ta puissante analyse de la situation géopolitique actuelle, personne à ma connaissance n’a réagi », a ironisé Michel Hazanavicius. « On aurait pu redouter un peu de pathos, que tu parlerais de solidarité, d’indignation, mais non, tu as su être beaucoup plus intelligent que ça, et tu t’es évertué à poser le problème comme une équation géopolitique que tu te proposais d’aider à résoudre.

Certes, tu t’es indigné, mais pas exactement là où on pouvait le penser. Tu as préféré être dans l’analyse et la recherche des causes plutôt que dans un appel à la solidarité et la fraternité qu’on aurait pu attendre de toi. C’est très fort ».

« Si l’on te suit bien, l’islamisme radical découle donc de la guerre des Six Jours (…). Bien. Bravo. Superbe analyse qui méritait effectivement que tu la fasses partager avec l’ensemble du pays », a-t-il raillé déplorant plus loin que son confrère n’éprouve « de compassion pour ces millions de gens qui fuient leurs pays, qui risquent leurs vies, qui rêvent d’une vie meilleure ». « Non. Tu tiens absolument à être intelligent, tu te contentes de qualifier à deux reprises ce mouvement de ‘dément’, mais de compassion, non. Trop tôt le matin, sans doute. Ils auraient dû t’inviter après le déjeuner », tacle Michel Hazanavicius décelant une volonté chez Philippe Lioret de chercher à tout prix un « coupable, un bouc émissaire ». Comprendre: l’État d’Israël.

« C’est étonnant ce besoin d’avoir quelqu’un à accuser, à stigmatiser », ajoute-t-il déplorant que son confrère soit devenu à ses yeux un « zemmouroïde ». Poursuivant dans son ton ironique, Michel Hazanavicius regrette que son ami ne soit pas allé plus loin dans son analyse: « il me semble que Bachar el-Assad aurait vu Rabbi Jacob quand il était petit pendant un voyage en France avec son père (qui par le plus grand des hasards était lui aussi président de la Syrie) et il n’aurait pas du tout aimé la scène du chewing gum », écrit-il avant de terminer par un post-scriptum pour le moins lapidaire:  » il n’est jamais trop tard pour dire qu’on a dit une connerie ».

huffingtonpost

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