Lecture de la Megillah par les femmes orthodoxes à Paris, en 2016, à l'occasion de Pourim. Assise parallèle hommes/femmes et mehiçah
Lettre ouverte à Messieurs Réouven Ohana,
Shmouel Melloul, Avraham Meimoun,
rabbins au Consistoire Israélite de Marseille
Lecture de la Torah par les femmes dans le courant orthodoxe   
Nous sommes 3 organisateurs qui avions préparé un office du chabbat matin, pendant lequel des femmes étaient appelées à lire la Torah, pendant que les hommes auraient mené les offices. Il devait se tenir le samedi 24 juin 2017 au Centre Fleg à Marseille. Vous avez jugé qu’il y avait urgence absolue à vous réunir pour empêcher cette lecture de la Torah. On vous aurait presque félicité s’il ne s’agissait pas d’une fausse urgence.

A défaut de vous adresser directement aux organisatrices et aux organisateurs de cette lecture pour dialoguer avec elles/eux, vous avez préféré cosigner le 22 juin 2017 ce que vous avez appelé un « communiqué des rabbanim », sur papier à entête du Grand rabbinat de Marseille, Consistoire Israélite de Marseille (1), et, par cette voie, leur demander de (je cite):

  • « ne pas heurter la sensibilité du public de la ville » ;
  • « de laisser la lecture de la Torah au baal koré comme le stipule la halakha » ;
  • « et comme c’est l’usage dans la ville de Marseille dans toutes les Communautés… » ;
  • « pour une bonne entente entre les fidèles et pour le Chalom ».
Il m’est agréable de vous informer que les offices de shaharit et de musaf menés exclusivement par les hommes ainsi que la lecture de la Torah (sefer rishon, sefer sheni étant donné rosh hodesh Tammuz et la haftarah) menée par les femmes se sont tenus dans les conditions prévues et conformément à la halakhah (loi juive), cela va de soi. L’assise était parallèle, les hommes et les femmes étant séparés par une mehiçah.

Ce fut un grand moment de qedushah de hit’allut ha-nefesh, de hithazzequt où tous les fidèles ont participé à l’office dans un silence que l’on ne connaît plus dans la plupart des synagogues. Il a été suivi d’un qiddush et d’un repas au cours duquel des commentaires de la Torah (divrey Torah) ont été présentés.

Il m’est également agréable de remercier les coorganisateurs : la directrice de la Bibliothèque juive de Marseille pour son courage et son travail remarquable et son implication dans la communauté de Marseille et le Centre E.Fleg, son président, sa directrice dynamique et dévouée et son Conseil d’Administration pour leur attitude digne et neutre, pour leur ouverture sur notre société et sa pluralité culturelle comme en témoigne leur communiqué de presse du 23 juin 2017 (2).

Réponse à votre Communiqué

Etant une des organisatrices je me permets de répondre à votre « communiqué » :

  • Le public de la ville de Marseille est composite et la liberté du culte est un droit pour tous, hommes ou femmes. Par vos injonctions aussi creuses qu’injustifiées, vous portez atteinte à la SENSIBILITE de tous les participants, hommes ni misogynes ni sexistes qui constituent le minyan pour l’office des prières et à celle des femmes NON constituées en minyan.
  • Contrairement à votre demande, nous avons laissé la lecture de la Torah aux ba’alot qeri’ah de notre choix, en conformité avec la hakakhah. Il ne vous appartient pas de décider pour nous. Le judaïsme et la halakhah sont la propriété de tous les juifs qui en sont les garants. Les « rabbins du Consistoire Israélite de Marseille » n’en ont pas le monopole.
  • Les « usages » de la ville de Marseille sont divers. Comme vous, nous nous inscrivons dans cette diversité caractéristique du peuple juif, y compris  au sein du judaïsme orthodoxe. En matière de « coutumes », veuillez prendre note qu’il existe depuis 2012 (date de la première lecture de la Torah par les femmes orthodoxes en France) un usage selon lequel des femmes lisent la Torah en présence des hommes (séparés par une mehiçah, assise parallèle) dans un cadre orthodoxe en conformité avec la halakhah et que, dorénavant, il a cours à Marseille. Veuillez l’ajouter à votre liste des « usages à Marseille ».
  • Quant à la bonne entente et au shalom, inutile de nous culpabiliser. Car c’est VOUS, Messieurs les rabbins du Consistoire de Marseille, qui les avez détruits. A défaut de vous adresser directement aux organisateurs et organisatrices de cette lecture de la Torah et de dialoguer avec eux, voire de leur exprimer votre désaccord, vous avez préféré rédiger un « communiqué » adressé à vos fidèles et amis (1). Aucun de vous trois n’a jugé utile de nous contacter directement. J’ai pris connaissance de votre « communiqué » par les réseaux sociaux. Est-ce là une manière sérieuse d’agir de la part de rabbins occupant des fonctions aussi importantes que les vôtres à la tête de la communauté ? 
  • Ignorez-vous la règle élémentaire de la justice : écouter toutes les parties ? Vous avez jugé et mal jugé les organisatrices/organisateurs avant de les avoir entendus, avant de vous renseigner sur la manière dont ils entendaient mener l’office de shabbat et la lecture de la Torah (d’ailleurs, à ce jour, vous ne les avez pas entendus). Est-ce ainsi que le dayyan (juge rabbinique) Shmouel Melloul pratique la justice dans le Tribunal rabbinique de Marseille ? Oy lo la-dor she-élleh parnasaw !
  • En évitant soigneusement de dialoguer avec nous, vous avez choisi la voie de la violence. Souvenez-vous de l’absence de dialogue entre Caïn et Abel, entre Joseph et ses frères qui serait, selon le midrash, à l’origine de la violence entre eux. C’est d’ailleurs un enseignement midrashique que vous citez souvent dans vos homélies synagogales. Il ne suffit pas de prêcher, Messieurs les rabbins du Consistoire de Marseille, encore faut-il appliquer… un peu, de temps en temps… na’eh doresh na’eh meqayyem.
  • Le courriel honteux diffusé par le dayyan Shmuel Melloul agitant le spectre des malédictions (3), votre « communiqué » et vos gesticulations ont généré des réactions violentes de la part de certains de vos fidèles. Nous avons reçu des menaces disant qu’on nous empêcherait de tenir cette lecture de la Torah, qu’on nous empêcherait d’accéder au local… Suite à cela le Centre Fleg se trouvait dans l’obligation de publier un communiqué (2) et moi-même dans l’obligation d’alerter le grand rabbin de France, Haim Korsia d’une part et d’autre part de vous envoyer un courriel de mise en garde vous invitant à vous adresser à nouveau à vos partisans et vos fidèles et de les calmer dans l’intérêt de tous. J’y engageais votre responsabilité en cas de dérapage et vous posais la question de savoir si je devais m’adresser à la police pour faire une main courante (4). En laissant ce courriel sans réponse, vous avez démontré combien votre irresponsabilité est grande (sans compter votre manque de derekh ereç).
  • Samedi matin, une femme qui se rendait à notre office a été « interpellée » avec agressivité par un homme qui a essayé de l’empêcher de s’y rendre. Deux groupes d’hommes violents et excités ont tenté de forcer l’entrée au Centre Fleg mais ont été repoussés par le vigile qui a dû demander aux militaires en patrouille de multiplier leurs passages près du Centre. Nous remercions le vigile pour avoir géré la situation avec intelligence et professionnalisme et remercions les militaires de l’armée française pour nous avoir protégé-e-s.
  • Votre rôle de rabbins n’est pas de monter les juifs de VOTRE communauté les uns contre les autres mais de les unir, de les fédérer, même en cas de désaccord, surtout en cas de désaccord. De toute évidence vous n’étiez pas à la hauteur…
  • Notre judaïsme est pluriel et néanmoins UN dans sa diversité. Vous êtes la diversité, nous sommes la diversité, dans le même judaïsme orthodoxe.
Nous sommes offusqué-e-s

Quant à votre phrase disant que « tous les fidèles nous interpellent sur ce projet qui les offusque… », elle est pour le moins inexacte. « Tous les fidèles » dites-vous ? A ma connaissance, aucun de nous ne vous a interpellés, nous les fidèles, hommes et femmes, heureux de participer à l’office du shabbat Qorah (24 juin 2017) au Centre Fleg à Marseille, où un certain équilibre – à défaut d’égalité – hommes/femmes a été respecté, toujours sans enfreindre la halakhah.

Ce n’est pas à vous, Messieurs, mais à nous d’être offusqués qu’une lecture de la Torah par les femmes puisse générer une telle réaction violente chez certains rabbins. Tentez-vous nous dire que la Torah n’appartient qu’aux hommes ? Que les femmes en sont exclues ? Je n’ose pas croire que vous ayez reçu un tel enseignement au Séminaire Rabbinique de France !

Nous sommes également offusqués par le choix de votre vocabulaire. Vous qualifiez notre office de shabbat et notre lecture de la Torah de « projet », alors que le r. Melloul les a qualifiés de « manifestation ».

A ce jour, nous ignorions que vous, Messieurs les rabbins du Consistoire Israélite de Marseille, accomplissiez un « projet » lorsque vous participez à l’office de shabbat et que votre lecture de la Torah ce jour là était une « manifestation ». Nous voilà enfin bien renseignés. Puisque c’est ainsi que vous qualifiez l’office de shabbat, ne soyez donc pas étonnés de nous voir suivre votre exemple.

A la vérité, nous n’avons nullement le désir de suivre votre exemple car, à la différence des « rabbins du Consistoire Israélite de Marseille», nous, hommes et femmes de LectureSefer, nous les nombreux fidèles de la communauté de Marseille, des communautés en France, en Israël, aux Etats-Unis et ailleurs, nous qui souhaitons la tenue de ces offices, nous n’avons jamais considéré et ne considérerons jamais un office de prière ou une lecture de la Torah comme un « projet » ou comme une « manifestation ».

C’est un langage indigne de la Torah qui est le vôtre, Messieurs les rabbins signataires du « communiqué ». Pas le nôtre. Pas le mien.

Pour nous, il s’agit de miçwot ancestrales à accomplir dans un espace liturgique, synagogal où les femmes ne sont pas exclues, où elles ne sont pas confinées dans un coin, dans un couloir ou dans les étages où elles ne voient rien et n’entendent rien ; mais dans un espace où hommes et femmes (toujours séparés par une mehiçah) ont leur place, une place digne.

Une réflexion sur notre société et ses besoins actuels s’impose à vous, les rabbins.

C’est VOTRE INSENSIBILITE aux besoins des fidèles qui chasse certains de la synagogue devenue un espace étriqué réservé à quelques mâles. Il est temps que certains rabbins et certains fidèles le comprennent et, dans la mesure du possible, commencent à y réfléchir, à agir.

Parmi les nombreuses questions, commençons par la plus simple : l’organisation de l’espace liturgique ou synagogal.

LectureSefer a déjà organisé plusieurs lectures de la Torah et de la Megillah par les femmes en France, en présence d’hommes – assise parallèle et séparation par une mehiçah – dans un cadre ORTHODOXE et en conformité avec la halakhah. Dans cette répartition de l’espace, les femmes ne sont pas assises derrière les hommes ni les hommes derrière les femmes. Ce modèle d’assise (que nous avons appliqué samedi dernier à Marseille) est une solution simple, digne et facilement réalisable dans toutes les synagogues de France et du monde, sans débourser un centime d’euro. Elle requiert juste une autre disposition de la salle de prière (voir photo, Purim 2016). Je vous invite, Messieurs les rabbins, à l’appliquer dans vos synagogues et dans vos communautés. J’invite toutes les synagogues à l’appliquer.

Le feriez-vous ? En avez-vous la volonté, Messieurs les rabbins de Marseille ?

Où étiez-vous Messieurs les rabbins de Marseille lorsque…?

Vous avez été très réactifs dans vos tentatives d’empêcher la tenue de notre office et de notre lecture de la Torah.

J’aurais aimé, tous les fidèles de nos communautés en France auraient aimé vous voir aussi réactifs en d’autres circonstances autrement plus urgentes et dramatiques.

Où étiez-vous, Messieurs les rabbins du Consistoire Israélite de Marseille, lors du scandale du GET de 2014 négocié à 90 000 euros au Beyt Din (Tribunal rabbinique) de Paris présidé par le Grand Rabbin de Paris, Michel Gugenheim, en présence d’autres rabbins du Consistoire ? Avez-vous envoyé un « communiqué » à vos collègues du Tribunal rabbinique de Paris ?

Où était votre souci de la halakhah (loi juive), de la justice, de l’avenir des fidèles de la communauté, de celui des femmes ancrées dans un mariage inexistant face à un mari récalcitrant refusant de donner le libelle de répudiation et, de ce fait, ne peuvent se remarier ou refaire leur vie (mesoravot GET, dites « ‘agunot »). On ne vous a pas entendus.

Où étiez-vous, Messieurs les rabbins du Consistoire Israélite de Marseille, il y a quelques mois, lorsqu’en septembre 2016 nous avons appris par la presse qu’un rabbin français, strasbourgeois, a refusé pendant douze ans !! de remettre le GET à une femme alors que le mari le lui avait délivré en bonne et due forme ? On ne vous a pas entendus. Où était votre morale juive ? Avez-vous sanctionné votre collègue ? A défaut, l’avez-vous réprimandé hokheah tokhiah ‘et  ‘amittekha ? Avez-vous publié un « communiqué » au sujet de votre collègue, ce rabbin récalcitrant ? En avez-vous informé vos fidèles et les siens ? Leur avez-vous interdit de consommer les produits kasher sous sa surveillance ?

Si ce rabbin récalcitrant agit ainsi alors qu’il s’agit d’un sujet aussi grave que le GET, pourrait-on lui faire confiance au sujet des produits estampillés « kasher » sous sa surveillance ?

L’esprit corporatiste serait-il plus important à vos yeux que la justice, la halakhah, la vie d’une malheureuse femme juive ?

Qu’avez vous fait et que faites-vous au sujet de deux personnes d’ailleurs bien connues de votre communauté à Marseille condamnées par le Tribunal pénal pour des faits graves et qui, néanmoins, continuent leurs activités religieuses dans votre ville, sous vos yeux bienveillants ? Avez-vous alerté toutes les institutions de Marseille comme vous l’avez fait au sujet de la lecture de la Torah par les femmes ?

Non. Vous avez fermé les yeux et continuez à les fermer.

La lecture de la Torah par les femmes semble constituer, à vos yeux, un délit bien plus grave qu’un délit sanctionné par le Tribunal Pénal de la République Française.

Sur quelle planète les rabbins orthodoxes vivent-ils ?

Il y a lieu de se demander si les « rabbins du Consistoire Israélite de Marseille » et certains rabbins de France vivent sur la planète terre. Vous voulez, en 2017, empêcher la lecture de la Torah par les femmes dans un cadre orthodoxe alors que ces lectures, conformes à la halakhah, existent aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre, en Israël et ailleurs depuis plus de 40 ans !!!

Elles sont soutenues par de nombreux rabbins et des communautés orthodoxes dont la piété et la rigueur ne sont pas moindres que celles des rabbins en France. Il existe actuellement de nombreuses synagogues orthodoxes qui intègrent les femmes dans certaines parties de l’office également ( partnership minyan, shittufi, meshallev, etc.)

Il y a quelques années, deux cents rabbins orthodoxes en Israël ont considéré qu’une femme pouvait réciter le qaddish en présence d’un minyan d’hommes (néanmoins, nous ne l’avons pas fait à l’office du samedi au centre Fleg, Marseille).

Votre « communiqué », Messieurs les rabbins du Consistoire Israélite de Marseille, serait-il dans le vrai et le reste du monde orthodoxe – dans le faux ?

Dans le monde orthodoxe, nous avons, aujourd’hui, des femmes rabbins qui ont reçu l’ordination rabbinique comme vous, Messieurs les rabbins du Consistoire Israélite de Marseille, des femmes to’anot rabbaniyot devant les tribunaux rabbiniques, des femmes qui siègent dans la commission qui élit les dayyanim (juge rabbinique, comme vous, r. Melloul), etc. etc. etc… en conformité avec la halakhah.

Nous avons aussi des femmes poseqot halakhah (décisionnaires en matière de loi juive). A la différence des rabbins du Consistoire Israélite de Marseille, elles n’agitent pas le spectre de la pseudo-malédiction et ne rédigent pas des « communiqués » mais des livres de haut niveau, des Responsa sur des sujets divers et fort pointus. Je vous suggère vivement la lecture des publications de Mesdames Rav Malka Piotrkowski (5) et Rav Idith Bartov (6).

Plus récemment, une formation de dayyanut pour les femmes a commencé à Jérusalem. Dans quelques années nous aurons la première femme dayyanit (juge rabbinique) dans le monde orthodoxe !!!

Enfin, des rabbins de grande renommée en Israël ont même décidé de nommer à leur côté des femmes rabbins qui dorénavant font partie de la direction leurs communautés, de leurs synagogues (sans toutefois mener l’office), orthodoxes, faut-il encore le préciser. C’est notamment le cas des rabbins Shelomo Riskin à Efrat, et Beni Lau (apparenté au grand rabbin de l’Etat d’Israël) à Jérusalem qui ont nommé respectivement, Mesdames Rav Jennie Rosenfeld et Rav Karmit Feintoch.

Invitation à dialoguer et à préparer ensemble l’avenir de nos communautés

Permettez-moi de vous le dire avec franchise, bienveillance et tout l’amour que je porte à notre judaïsme orthodoxe : vous avez quelques dizaines d’années de retard à rattraper. Vous faites semblant d’ignorer ce qu’il se passe dans notre judaïsme aujourd’hui et n’abordez pas les sujets brûlants de notre société.

Vous n’êtes pas attentifs aux besoins de vos fidèles, femmes et hommes, ni à ceux de vos communautés. Je vous invite à dialoguer avec eux, à les écouter, à les interroger sur ce qu’il conviendrait d’améliorer dans nos communautés. N’oubliez pas la place des femmes dans la liturgie, dans l’espace synagogal et dans les commissions administratives. Actuellement, vous ne répondez à aucune de leurs attentes, à aucun de leurs besoins, hélas. Ceci soulève par ailleurs le problème de la formation des rabbins en France et la nécessité de réformer le Séminaire Rabbinique de France (SIF) dont le directeur, le g.r. Olivier Kaufmann, nommé en 2013, fait toujours attendre la réforme indispensable et tant espérée. On se demande s’il la commencerait un jour. Le SIF peut-il continuer à former des rabbins comme il le faisait il y 50 ans ?

Je vous invite à observer nos communautés en France, à vous interroger sur leurs nouveaux besoins, aujourd’hui, sur leurs attentes maintenant, sur les contenus des enseignements dispensés aux filles, sur la place des femmes et des hommes dans les offices (qui ne saurait être égalitaire, certes, mais pourrait être équilibré), dans l’espace synagogal ainsi que dans le leadership de la communauté, de construire un judaïsme orthodoxe éclairé pour l’avenir de nos enfants : filles et garçons, garçons et filles.

L. Vana

Spécialiste en droit hébraïque, 

Talmudiste,

Philologue

Courant orthodoxe

Fondatrice de LectureSefer  

lecturesefer@gmail.com

****************

(1)Communiqué des rabbins de Marseille

https://www.facebook.com/consistoire.marseille/photos/a.1021052837938375.1073741827.1021052771271715/1457529837624004/?type=3&theater

(2)Communiqué du Centre Fleg Marseille:

http://www.centrefleg.com/shabbat-parasha-qorah-lecture-de-la-torah-assuree-par-les-femmes/

(3)courriel du r. Shmuel Melloul adressé aux Notables et institutions de Marseille

https://www.facebook.com/lecture.sefer/posts/699427246908962

Réponse de L. Vana au r. Shmuel Melloul

https://www.facebook.com/lecture.sefer/posts/696645697187117?pnref=story

(4)Courriel de L.Vana mettant en garde les rabbins Ohana, Melloul et Meimoun au sujet de la violence générée par leur communiqué

https://www.facebook.com/lecture.sefer/posts/696661787185508?pnref=story

(5)Puterkowsky Malka, mehallekhet be-darkah, Sifrey hemed, 2014.

(6)Bartov Idit, Responsa Mah She’elatekh Esther

Communiqué des rabbins de Marseille :

Communiqué du Centre Fleg de Presse-Chabbath 24 juin 2017:

Cher(e)s ami(e)s,

Un groupe de femmes participant à une activité au Centre Fleg est victime depuis 48 heures d’insultes, de menaces et d’agressions de tous types. Ces agissements sont intolérables.

Le Centre Fleg a toujours œuvré pour faire partager et cohabiter les différentes sensibilités  communautaires. Le Centre Fleg est le lieu à Marseille où peuvent se succéder le grand Rabbin de Marseille du courant orthodoxe, la rabbine Delphine Horvilleur du courant libéral et la talmudiste Liliane Vana du courant « modern orthodox ».

Nous souhaitons ne choquer personne, nous affirmons que le peuple juif est Un dans sa diversité.

Nous précisons que ce chabbat est l’aboutissement du cycle d’études « Femmes et judaîsme » qui s’est déroulé tout au long de l’année sous la direction de Lilliane Vana. Il va donc se tenir comme prévu, il est réservé aux personnes inscrites.

Shabbat shalom

Raymond Arouch
Président du Centre Fleg

Martine Yana
Directrice

Ainsi que l’ensemble du Conseil d’Administration

Barkate Patrick, Bénaily Marcel, Benkemoun Corinne, Cohen Solal, Rony, Dahan Janick, Halimi André, Leibowitch Elise, Londner Alain, Monteil Lucien, Lévy René, Saada Chantal, Sitruk Evelyne, Sobol Hagay, Weil Alexandra, Youknovski Jacques, Zuili Didier.

 

Courriel du r. Shmuel Melloul adressé aux Notables et institutions de Marseille

Réponse de L. Vana au r. Shmuel Melloul :

Courriel de L.Vana mettant en garde les rabbins Ohana, Melloul et Meimoun au sujet de la violence générée par leur communiqué :

 

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30 Commentaires
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[…] Mme Vana a pris la peine de lui répondre point par point, sources à l’appui, dans un article publié sur Jforum.[8] Mais cette réponse est restée lettre […]

galissier eliane

aux leaders du mouvement « juifs réforme’s  »

hiloul HACHEM ! l’étude sérieuse de la TORA s’impose .

il n’y a rien d’autre a dire.

galissier eliane

ELIANA RIVKA

A l’attention des « reforme’s  »
Allez donc étudier LA TORA , HILOUL HACHEM !
il n’y a que ça a dire .

de SAINT-CHERON Michaël

partage entièrement la vision et la visée philosophique et halakhique du Pr Vana.

En tant que philosophe des religions et disciple du grand Emmanuel Levinas, le pour-l’autre passe obligatoirement par le droit entier des femmes à lire la Torah pour un public féminin (à tout le moins).

Michael St-Cheron
chercheur à l’EPHE
philosophe des religions
ecrivain

Michael

bien d accord, mais en substance la discorde tient sur le public mixte plutôt que sur la femme qui lit,
d aucun n avait remis en cause le droit de lire devant un public feminin

Daniel

désolé pour les fautes de frappes et nous voyons le vrai visage de l’action (qui est Korah’ ici ?) :

Dans l’article on vient évoquer les problèmes de Guet.. Le thème classique du féminisme primaire CONTRE la halakha.

Oui le guet est un problème, mais il n’a pas de solution et certainement pas en modifiant la Torah.

On grignote un peu par ici, un peu par là et on fini par aller faire l’office comme vous le faite en modifiant la halakha, en voiture et avec le téléphone dans la poche avant une petite cigarette ?

La vie d’un Juif ce sont les arbah amot de la Halakha.

Et je répète, s’attaquer à Rav MELLOUL chlitah, il faut oser et ne pas le connaître…

Vous avez en plus fait du lachone harah, divisé le peuple comme Kora’h, désobéie au Rav de la ville et j’en oublie sans doute.

Que les marseillais s’organise mais nous n’avons pas besoin de personnes extérieures pour venir créer des sectes dissidentes du judaïsme à Marseille

Daniel

C’est une honte d’insulter des Rabbanim de ce niveau.

On doit avoir un Rav et le suivre.

Reprocher aux rabbanim de marseille de ne pas être intervenu sur une histoire relelvant de Paris !!! alors que vous leur reprocher déjà de s’occuper de leur ville !! Un peu de sekhel svp.

Vous savez quelles sont les prérogatives d’un dayan d’une ville ?

Vous avez reçu des messages très nombreux de toutes part signalant le problème avant la lettre ouverte.

C’est une honte d’aller contra la Halakha tout en prétendant dire la halakha en vous trompant grossièrement et en utilisant la Meh’itsa comme valant autorisation.

Vous n’avez aucune connaissance des textes et des implications directes ou indirectes de vos actes.

Ca commence comme ça et ça fini avec la brith milah faite par une femme ? (humour, enfin j’espère).

cork

https://youtu.be/7brWtGDwHMw

Remettre les pendules a l heure dans cette génération.

blum

J’ai lu en diagonale, cette histoire rétrograde: en quel siècle cela se passait-il ?

[…] as a prohibition on the vocalization of Torah portions by women at synagogue. The news site JForum called the fallout of the incident “a scandal” in an article […]

Marianne GIBERT

Dramatiquement et pathétiquement semblable aux musulmans. Ce ne sont plus des rabbins mais des imams.
RIVKA, n’oubliez pas votre burka en sortant de la sina…………………………

Yehoshua Amishav

Chère Madame, je vous admire de croire encore que le dialogue soit possible avec des rabbins bornés, sectaires, analphabètes, rétrogrades et ayatollesques. Leurs congénères en Israël nous pourrissent le pays et notre vie en même temps. Et après cela ils font des colloques pour savoir pourquoi tant de jeunes Juifs et Juives s’enfuient
épouvantés et ne veulent rien avoir à faire avec le judaïsme, s’il a le visage de ces messieurs. Bonne chance dans votre juste combat.

Michael

Non il y a plus de retour que de fuites mais on préfère dire que le fruit trop haut pour être cueilli est trop pourri C est moins frustrant n est ce pas
Vous avez le droit de faire et pratiquer ce que voulez mais ne vous pavanez pas svp en vous faisant passer pour des orthodoxes C est de la tromperie faites ce que vous voulez mais pas en notre nom il n y a pas de principe démocratique fans la torah nos lois ne se votent pas

Marand

Bravo pour votre courage. Mais j’aimerai comprendre pourquoi les femmes veulent absolument imiter les hommes ? N’ont-elles pas quelque chose d’original à proposer ?

[…] Lettre ouverte de L. Vana à trois rabbins de Marseille et ceux de leurs fidèles (animés par l’esprit de Qorah ?) qui s’en sont pris violemment aux femmes venues lire la Torah lors de l’office de Shabbat organisé par le centre Fleg pour Roch Hodesh Tamouz, samedi 24 juin au matin : lire ici […]

nicole

la femme ECHET H’AYL pffffff quelle hypocrisie…. Bande de mysogynes presqu’à l’égal des cousins…..

Isaac

Bonjour
Sur le fond, l’idée que personne ne dispose du monopole de la TORAH est évidemment louable. On ne peut qu’y adhérer. Pour autant la légitimé des arguments ne justifiera jamais la discorde. Le sophisme était l’apanage de kora’h et je ne suis donc pas surpris de la « coïncidence ».
A vrai dire vous aviez une vrai possibilité de sortir du lot, d’avoir « pour de vrai » la bienveillance que vous évoquez.
Au lieu de cela, on rentre dans la makhloket et au lieu de condamner des idées on condamne des hommes (décidément Kora’h est omniprésent).
Nos idées sont différentes, nos coeurs sont différents, mais notre but est censé être le même. Servir D. de tout notre coeur.
Hors je suis désolé de le souligner, mais en lisant ces tirs croisés je sais que D. n’est pas du tout fier de notre attitude.
Ces attaques en règle, partisanes, aussi argumentées soit elles ne nous font pas honneur. Surtout qnad pour se justifier on fait appel à des sujets qui n’ont rien à voir dans le seul but de dénigrer les qualités morales des uns et des autres.
Je vous respecte et j’ai beaucoup d’admiration pour le courage avec lequel vous défendez votre vision d’un judaïsme authentique.
Je respecte et j’ai beaucoup d’admiration pour le travail au quotidien fourni par le beth din de marseille et ses rabbins pour maintenir et développer la vie juive.
Chacun avec ses forces, Chacun avec ses moyens, chacun avec sa vision mais tous avec le même objectif : AL DEVAR KEVOD CHEMO. Pur la gloire de D.
Alors du fond du coeur, rehaussons le débat.
Chabat Chalom.
Un simple juif qui aime tous ses frères juifs.

[…] as a prohibition on the vocalization of Torah portions by women at synagogue. The news site JForum called the fallout of the incident “a scandal” in an article […]

Jouvente

Merci L. Vana pour cette brillante lettre ouverte.

Michael

MADAME VANA
la halakha a parfois du etre limitée à cause de la valeur morale des epoques successives, la yerida
et il est un tas de loi qui ont ete encore plus limitées, entendez par la, plus rigoureuses
et le meilleur exemple, de limitation suplementaires à la halakha, qui va dans le sens de plus de respect pour nos mamans, et oui elles sont des femmes, et on les adore , c est la supression de la polygamie, dabord par les ashkenaze, puis récemment pas les séfarades,
alors du coup je me demande si dans votre communauté, qui suivez la halakha à l ancienne, et plus pure que nos rabbins, car sans limitation imposée par la yerida de l epoque, vous permettez la polygamie
la torah n est certe pas un supermaché, et lorsque vous creez une tendance, il faut tout prendre dans la meme mesure de foi, et la je me demande quand est ce que vous organiserez pour vos couples mariés, une soiree pour extension des menages ?
bon plus sérieusement, vous croyez vous plus sage que la Rabbanite Berouria ZAL, femme de Rabbi Meir ZAL,
non parce que question epoque on etait pas mal, et niveau erudition meme si vous avez l air calée, je doute que vous viviez avec un Rabbi Meir, sinon il ne vous soutiendrait pas
madame autant je serai ravi d entendre votre Torah, l intelligence intuitive je connais, j en ai et j aime les chemins improbables qui menent à une question inattendues, mais c est pour nourrir l’esprit d’analyse en secret.
si vous comprenez ce que j ecris, la part cachée de l analyse, c est l intuition, la part cachee de l homme c est sa femme
si la femme plus aboutie que l homme, venait à lui ravir sa place visible, et avec brio de surcroit à n en pas douter, le monde n aura plus de direction pour une évolution permanente, mais serait un monde statique sans stimuli, un peu comme l ile de Wonder woman, un monde qui n a besoin de rien, c est tres resumé, mais si c est bien la femme qui fait l ‘homme, c ‘est l homme qui donne un sens à la vie des femmes, c est de lui que viennent ses enfants, et à une heure ou les femmes ne sont pas respectées comme aujourd hui, bon gré et malgré il faut le dire, la necessite de pudeur est encore plus de mise, l’ecrin doit etre encore plus fort
et si on pouvait entendre une femme chanter ou lire la torah à une epoque, aujourd hui, il semble que les rabbins ont tranchés et aucun de ceux qui ont pu voir le prophete Elie, n ont recu l injonction de remettre cela en usage, à moins que vous oui ?

bien cordialement,
ps: juste pour savoir vous pensez quoi de la postion de AIPAC ou de Michael Sieagal boss de la agence juive
a propos de la demande de créer un espace mixte au Kotel, ?
chabbat chalom
j espere lire votre reponse ,

Leo Michel Abrami

Chère Madame Vana,

Je tiens a vous féliciter pour votre courage et le bien-fondé de vos arguments. Ce que vous écrivez se devait d’être dit a haute voix et c’est ce que vous avez fait. Il est temps que les femmes juives soient reconnues au sein de la communauté. Ye-yasher koh’akha !

Je tiens à vous féliciter, Madame Vana, pour votre audacité et le bien-fondé de vos arguments. Ce que vous écrivez dans votre lettre avait besoin d’être dit à haute voix et c’est ce que vous avez fait.
J’espère que vous allez continuer à faire pression sur les autorités rabbiniques de Marseille et de France jusqu’à ce que les réformes nécessaires que vous – et la majorité de la communauté – demandez soient finalement réalisées. Ye-yasher Koh’ekh !

Michael

non mais arretez de parler de majorité,
non seulement ce n’ est pas un argument, dois je vous rappeler que seulement 1/50 du peuple est sorti d ‘egypte monsieur le « rabbin? »
mais en plus, la regle des 80/20, bien optimiste, existe aussi dans la perception universelle,
si vous etes juif nous sommes 0,2% de la population mondiale, avec un raisonnement douteux pareil,
vous devriez etre indouiste, c est les plus nombreux sur terre
et si les chinois repassent devant ben vous changerez sur le champs!! lol

Rivka

Bonjour !
Deja ds votre ennoncé c du gros nimporte quoi!
Vs dites que vs avez fait votre office de femme conformement a la alakha alors que ds la alakha il est stipulé clairement qu’une femme ne doit pas lire la torah a part si c un minyan uniquement de femmes , ce qui n’était pas le cas vu kil y avait des hommes !!! Et de dire kil y avait une mehitza c juste se foutre de la gueule du monde et de la torah par dessus tt!!! Alors si vs voulez faire des conneries faites les mais pas avec la torah ni en son nom ! Merci
Rivka

SAYAG

Aucune raison de bouleverser le SEDER OLAM . les femmes ont une place très honorable dans notre religion dans les limites fixées par notre HALACHA; Si chacun d’adjuge le droit de manipuler la Halacha selon sa convenence et l’adapte à ce qu’il croit étre l’evolution des mœurs , alors notre religion court un grand danger . C’est tout

Danielle

Mais si les femmes réformistes demandent leur espace de prière , demain d’autres tendances religieuses demanderont aussi leur espace, et ainsi de suite….jusqu’à quand ?
Vous célébrez vos « montées à la Torah » entre vous, ok, mais que vous voulez imposer vos idées sur l’esplanade du Beth Hamikdache, c’est ridicule.
Oui la Torah appartient à tout le monde, mais certainement pas à un groupuscule qui perturbe toute fla communauté.
Ne pensez-vous pas que nous les femmes avons beaucoup plus d’honneur que celui de lire la Torah ???

Aaron

Voila un groupuscule qui a choisi comme PAS par hazard parachat Korach pour organiser un simulacre d office avec la Torah lue par des femmes ce qui n est pas conforme aux lois transmisent par nos khakhamim a travers les générations.
Seul quelques courant réformateurs et reformés ( pour ne pas dire déformateurs) se sont autorisé ce type de pratiques qui n est pas l interprétation de la Torah et khakhamim . Et de fait devient une pratique deviante du judaïsme .
Si les Rabanim traitent et ont traité avec mepris et agressivité ce mouvement , aux vues de ces pratiques deviantes c est normal car cela peut entraîner des catastrophes sur notre communauté que AHM nous en préserve !!!

AYIN BEOTHY

Aaron, vous n’avez pas vraiment lu l’article auquel vous êtes censé répondre. Et vous en profitez pour « justifier » le mépris et l’agressivité. Honte à vous !

DANY83270

toutes ces querelles intestines sont subalternes entre rabbins et rabbanimes sur la question de savoir si elles peuvent faire certaines prières soi-disant réservées aux hommes me donnent envie de gerber; occupez-vous plutôt la qualité de la viande cacher qui fait pitié à voir chez certains bouchers tellement elle est avariée mais qui est quand même présentée à la vente au mépris des règles d’hygiène les plus élémentaires; sans parler des employés de confession musulmane de plus en plus nombreux dans les boucheries cachères avec leurs couteaux bien aiguisés qui représentent une menace pour les Juifs ; ceux-ci n’ont rien à faire dans une boucherie cachère au milieu des Juifs; avez-vous déjà vu une boucherie musulmane avec des employés juifs ? ça n’existe pas parce que les musulmans n’en veulent pas !

steeve

Pas etonnant que cela est commencer a la Parashat Korah… Korah veEdato a Marseille.