Avant et après l’attentat de la banque BLOM au Liban, campagne des soutiens du Hezbollah contre le secteur bancaire, menaçant d’impacter sur l’avenir du pays

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Par : E. B. Picali *

Le 12 juin 2016, peu après 20h00, alors que les habitants de Beyrouth rompaient le jeûne du Ramadan, une bombe de huit kilos a explosé devant le siège de la BLOM Bank, l’une des principales banques libanaises, blessant deux personnes et endommageant le bâtiment. À la lumière du conflit intensif qui a opposé le mois dernier le Hezbollah et le secteur bancaire – la banque centrale du Liban et plusieurs autres banques, dont la BLOM Bank – au sujet de la mise en application des sanctions américaines contre l’organisation, le Hezbollah a  immédiatement été soupçonné.

Des médias et politiques libanais, ainsi que des citoyens ordinaires s’exprimant sur les médias sociaux, ont estimé que l’attentat était un avertissement adressé à la BLOM Bank, l’avisant de cesser d’appliquer les sanctions américaines. Le quotidien Al-Mustaqbal et certains banquiers l’ont imputé au Hezbollah. De nombreux commentaires sur les médias sociaux ont été publiés avec le hashtag « Le Hezbollah bombarde les banques ». La critique était également dirigée contre les soutiens du Hezbollah, dont le quotidien pro-Hezbollah Al-Akhbar, accusés d’incitation à l’hostilité contre les banques et contre le gouverneur de la banque centrale Riad Salameh, durant la période précédant l’explosion.

En effet, une campagne dure a été menée contre Salameh et les banques libanaises peu avant l’attentat, notamment la BLOM Bank, par des militants libanais pro-Hezbollah et par Al-Akhbar. Ce dernier a accusé la BLOM Bank d’excès de zèle dans l’application des sanctions américaines.

Le Hezbollah, pour sa part, n’a pas condamné l’explosion et s’est même abstenu de la commenter. Al-Akhbar s’est défendu de s’être attaqué aux banques dans ses colonnes et a déclaré que le Hezbollah n’était pas l’auteur de l’attentat. Pourtant, même après l’explosion, le quotidien a continué de publier des articles mettant en garde contre « une nouvelle escalade [dans l’affrontement] entre ces banques et le Hezbollah » qui pourrait influencer l’avenir du pays, ainsi que les étrangers au Liban, dont les forces de la FINUL.

Dans un discours prononcé le 24 juin, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a de nouveau accusé certaines banques libanaises de s’empresser d’appliquer les sanctions, avertissant que cela pourrait nuire aux membres et soutiens du Hezbollah.

Dans une interview en date du 16 juin 2016, diffusée sur la chaîne libanaise LBC, l’ancien ministre libanais Wiam Wahhab, soutien du Hezbollah, a déclaré qu’au Liban, ce sont les lois libanaises qui doivent être appliquées, et non celles du Congrès américain.

* E. B. Picali est chargée de recherche à MEMRI.

Lire le rapport intégral en anglais

memri.fr

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