Les industriels israéliens ont été entendus : les pouvoirs publics se penchent enfin au chevet de l’industrie qui souffre, depuis longtemps d’une perte de sa compétitivité sur les marchés internationaux. Certes, le rythme de la croissance israélienne reste accéléré : en 2016, le PIB a augmenté de 3,8%, et cela en dépit de la morosité qui règne sur l’économie mondiale.

Cependant, la décomposition de la croissance par secteur indique que l’industrie connaît une progression très lente : la branche “industrie et mines” a augmenté d’un petit 1,6% en 2016, ce qui reflète sa perte de compétitivité à moyen terme. Voilà plus d’un an que les industriels israéliens demandent l’intervention des pouvoirs publics pour tirer le secteur du marasme dans lequel il est plongé. Aujourd’hui, le gouvernement semble les avoir entendus.

Cette semaine, le Conseil des ministres hebdomadaire a discuté d’un “plan de renforcement de l’industrie israélienne”. Objectif : « améliorer l’environnement d’affaires de l’industrie en Israël afin d’accroître l’attractivité des investissements et de renforcer la productivité des diverses branches industrielles, en particulier des petites et moyennes entreprises ».

PERTE DE COMPÉTITIVITÉ

Il était temps que les pouvoirs publics interviennent : sur les marchés étrangers, les produits de l’industrie israélienne ont de plus en plus de mal à trouver des débouchés : en 2016, les exportations industrielles (diamants exclus) ont même reculé de 3,5%, après avoir déjà reculé de 4,3% en 2015.

La cause principale de la perte de vitesse de l’industrie israélienne est connue : un shekel trop fort handicape les exportations, réduit la compétitivité des produits israéliens et rogne la marge de rentabilité des entreprises.

Mais ce n’est pas tout : l’industrie israélienne doit aussi affronter des problèmes structurels. Elle est fortement concentrée et les exportations industrielles ne sont réalisées que par un petit nombre de grandes sociétés. De même, si l’investissement a augmenté de 11% en 2016, seulement quelques entreprises ont sont responsables. D’où l’urgence d’aider aussi les PME à décrocher des débouchés extérieurs et à accroître leurs activités.

RÉGULATION ÉTOUFFANTE

Autre obstacle au développement de la production industrielle en Israël : la trop forte régulation des pouvoirs publics. Régulièrement, les rapports de l’OCDE tirent la sonnette d’alarme : selon l’indice PMR (Product Market Regulation) qui mesure le poids de la régulation sur le secteur privé, Israël est classé à la deuxième place (parmi les 34 pays membres de l’OCDE) pour le poids de la bureaucratie qui pèse sur ses entreprises.

Le gouvernement vient donc de mettre sur place une commission composée de représentants des ministères des Finances et de l’Industrie, du patronat israélien et de diverses organisations économiques. Le mandat de la commission est large : mesures d’encouragement à l’industrie, aides aux exportations, allègement au recrutement de nouveaux salariés, recherche de débouchés étrangers, réduction des procédures bureaucratiques, etc.

La commission devra remettre ses recommandations au gouvernement israélien d’ici au 15 mai 2017.

Jacques Bendelac (Jérusalem) israël Valley

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