Au tout début du traité des Pirké Avoth,  la Mishna  nous rapporte comment la Tradition fut transmise de Moïse reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Josué,  et Josué aux Anciens, les Anciens  à ceux qui siégeaient à la Grande Assemblée[1].

Cette chaîne de transmission ne s’est jamais interrompue et c’est grâce aux esprits supérieurs à la moyenne que  des générations  de Sages ont poursuivi l’Enseignement sacré et que de temps à autre, au fil du Temps, se sont allumés puis éteints des « Phares » qui ont éclairé notre Histoire malgré tous les évènements souvent tragiques parsemés au long de notre route même pendant les premiers exils.

Les Hazal (sigle signifiant hakhaménouzikhramlivrakha ou Nos Sages de mémoire bénie (חז »ל  sont les Sages qui ont contribué par leurs commentaires à rendre la loi orale plus claire et qui ont, par leurs décisions rabbiniques, rendu les halakhot plus explicites et ce, pendant toute la période s’étendant du second Temple et incluant tous les Sages du Talmud jusque vers l’an 550 ou 600 de l’ère vulgaire. Certains groupes se sont formés successivement  avec  le Président du Sanhédrine et le vice-président du Tribunal tels que Hillel et Shamaï ( leszougot ou couple ou duo).

Les Tanaïm,  sont les commentateurs de ce que l’on désigne sous le nom de mishna qui signifie répétition dans le sens d’enseignement et Tana (tanaïm au pluriel) signifie que ces rabbanim répétaient tout l’enseignement pour qu’il soit connu de leurs disciples. Ils ont composé des ouvrages riches et basiques tels que la Tossefta[2]qui renferme des traductions araméennes, des midrashim, la mekhilta[3].

C’est sous l’appellation d’Amoraïm, terme araméen dans lequel on discerne la racine « moré » enseignant, que sont désignés en un premier groupe les Rabbanim du Talmud qui se sont succédés les uns aux autres même si l’on a l’impression, en étudiant la Guemara, qu’ils étaient assis sur le même banc et à la même table bien qu’en réalité des siècles  les aient séparés mettant bien en évidence l’esprit de continuité qui les habitait.  Nous citerons les noms de quelques uns des Amoraïm les plus  célèbres : Rav Houna, Rav  Yéhouda HaNassi petit fils de « Rabbi » (Y      éhoudaHaNassi), Hillel ben Gamlielhashelishi, Resh Lakish, Rav Hisda, Abayé,  Rav Papa (Bar Papa) et bien d’autres.

La Mishna fut clôturée vers l’an 200 de l’ère chrétienne[4] et de cette époque à celle de la clôture du Talmud  s’écoulèrent plus de 300 ans.

La Tradition laisse entendre que c’est à cette époque qu’aurait été « composé » le premier ouvrage de Cabbale : « le Sefer Yetsira ».

Toujours à cette même époque, tant en Israël qu’en Babylonie, les différentes académies siégeant à Jérusalem, à Yavné, Bné Brak ou Tibériade qu’à Soura, Poumbédita à Bagdad ou ailleurs, sont compilés les textes formant les différents midrashim, recueils de aggadoth……

Puis vint la période dite des Savoraïm[5] qui évoluentaux environs du VIème siècle, ensuite vinrent lesGuéonim[6](notamment depuis la réouverture de l’académie de Poumbédita en Babylonie jusqu’en 1038) la littérature rabbinique s’est enrichie de  nombreuses « shout »[7].

Les grands exégètes du Moyen Age[8] et de laRenaissance à nos jours[9] sont simplement désignés sous l’appellation de Rishonimet de Aharonim (les premiers et les derniers)  les premiers se spécialisent dans la halakha  sur lesquels se baseront les aharonim pour statuer sous forme de code de lois aboutissant à la rédaction du shoulhan aroukh sous toutes ses formes que cela soit en Israël , en Afrique, en Europe ou ailleurs.

Nous évoquerons par la suite de grandes figures de l’exégèse biblique, de la halakha, philosophie et autres domaines.

Caroline Elishéva REBOUH

 


[1] Parmi lesquels siègent les prophètes Ezra, Zekharya, Hagay et Malakhi.

[2] Du verbe « lehossif » ajouter. La Tossefta est un écrit parallèle à la Mishna composé par Rabbi Hiyya et Rabbi Oshaîya (אושעיה   ou (הושעיה présentant une sorte de  «secondchoix » de halakhot, et, à la différence de la Mishna mise par écrit par « Rabbi » (Rabbi Yéhouda HaNassi), la Tossefta est l’œuvre des deux hakhamim cités ci-dessus tandis que la Mishna est une œuvre collective.

[3]Mekhilta : recueil d’exégèse herméneutique provenant de divers auteurs : Mekhilta de R’ Ishmaël ou de R’ Simôn….

[4]Très bref rappel : la loi orale  fut augmentée de commentaires qui, lorsqu’ils devinrent trop importants pour être retransmis oralement sans en omettre un seul furent mis par écrit pour former la mishna puis par la suite d’autres commentaires s’ajoutèrent aux précédents ce qui forma la guemara et la mishna et la guemara formèrent le Talmud de Jérusalem (avec une majorité de commentaires concernant le pays d’Israël et les lois qui s’y appliquent) , puis le Talmud de Babylone renfermant tout le reste des commentaires concernant des matières plus générales.

[5]Savoraïm du mot « savour » : être convaincu (lihyotsavour). Ils succèdent aux Amoraïm.

[6] Pluriel de Gaon = génie.

[7] Abréviation de « shéelotouteshouvot » ou responsa

[8] Du Xème au XVème siècle

[9] Depuis le XVIème siècle jusqu’à aujourd’hui.

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bejar

Halakha et kabalah fonctionnent par paire. Ce n`est un secret pour personne. La kabalah est la reception un signe plus feminin que masculin tandis que la halakhah est contraire ou oppose. Ce couple par corollaire forme le Maguen David. C´est l´orgine de la communication humaine et nous pouvons prevoir qu`elle deviendra d`ici peu telepathique. Merci pour cet expose chronologique ou historique. Pour ce qui est de la halakhah ma definition par synonyme serait science ou loi. Mais il me revient de m arreter la car ce terme implique une dimension collective que je ne puis apporter. Chez les Grecs et sans doute chez les Perses aussi il s agit du Theetete. Bonne lecture 🙂

[…] Au tout début du traité des Pirké Avoth,  la Mishna  nous rapporte comment la Tradition fut transmise de Moïse reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Josué,  et Josué aux Anciens, les Anciens  à ceux qui siégeaient à la Grande Assemblée[1]. […]

BRAMI Gilbert

Les grands phares du judaïsme: les passeurs de la Torah (1)

Depuis plus de 24 siècles, il n’existe plus de passeur de la Torah, mais seulement des passeurs de tradition orale, qui devient écrite malgré l’interdiction de ses créateurs en l’an 146 avant notre ère. C’est-à-dire les Pharisiens (traduction de l’hébreu signifie hérétique.)

Le terme TORAH EST UTILISÉ ABUSIVEMENT EXPOSANT LES JUIFS ET LES JUIVES AUX MALÉDICTIONS ANNONCÉES PAR MOÏSE DANS LE ROULEAU DEVARIM SECTION KI-TAVO – et PARTICULIÈREMENT AU CHAPITRE 28 DU VERSET 15 au VERSET 69.