Le Second Temple de Jérusalem fut reconstruit sur les ruines du premier détruit, rappelons-le, par Nabuchodonosor en -586.

Soixante- dix ans plus tard, le Second temple s’éleva sur le Mont du Temple. Les travaux commencèrent en -536 pour se terminer en -516.

Et, c’est un peu moins de 500 ans plus tard que le roi Hérode entreprit des travaux de réfection et d’agrandissement jusqu’à la destruction totale de ce temple par Titus et ses armées en 70 de l’ère commune ( 68 selon le calendrier liturgique).

La connaissance de cette période est due, entre autres aux trois historiens suivants :
1) PHILON D’ALEXANDRIE philosophe juif hellénistique qui vécut en Egypte à Alexandrie depuis -20 à 45.
2) FLAVIUS JOSEPHE de -37 à 100. Auteur du célèbre livre d’histoire La Guerre des Juifs et Antiquités judaïques. Historien judéen de langue grecque.
3) PLINE L’ANCIEN de -23 à 79 dans son Histoire Naturelle dans laquelle il fait aussi une brève mention de l’une de ces sectes.

A l’époque du Second Temple et plus particulièrement à l’époque du premier siècle avant l’ère vulgaire, il existait des groupes ou sectes ou partis de personnes qui pratiquaient le judaïsme de manière légèrement différente les unes des autres.

Certains les présentent comme des hérétiques. Leur acception du judaïsme aurait donné

Les Esséniens sont un groupe qui comptait de nombreux adeptes (quelques milliers d’après Philon ou d’après Josèphe) sur le plan numérique, ils étaient les troisièmes en ordre de grandeur : les Pharisiens, les Saducéens et les Esséniens.

Les éléments qui permirent d’avantage de connaître les Esséniens (dont l’étymologie du nom reste toutefois assez obscure) furent une partie des manuscrits dits de la Mer Morte à Qumran en 1947.

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Les manuscrits de la mer Morte 1\3 par Homer-Dalort

Pour Flavius Josèphe, il s’agit là d’une philosophie : ils se regroupent autour d’idéaux bien particuliers : l’ascèse en bannissant tous les plaisirs de la vie quotidienne et en prônant même le célibat.

Ils se purifient au bain rituel chaque jour. Philon d’Alexandrie ose avancer un chiffre : ils sont plus de 4 000 en Judée et en Syrie dit-il et en de nombreuses villes de Judée ils se regroupent en grandes « confréries ».

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Les Esséniens avaient coutume de s’appuyer sur des textes sacrés pour prédire l’avenir tout en recherchant les sens cachés de textes sacrés. Ils se sont réclamés de 3 « prophètes » : Yéhouda dans la période la plus ancienne (débuts du 1er siècle avant l’ère vulgaire) puis Menahem vers l’an 40 avant l’ère chrétienne jusqu’en -4 environ auquel succéda Simon jusqu’en +6.

Les Esséniens préféraient résider dans des lieux retirés comme de petites agglomérations en pleine campagne plutôt que de se retrouver dans de grands centres urbains où il est facile de « se perdre ». Les communautés esséniennes étaient en général constituées en cercles fermés.

Les Manuscrits de la Mer Morte dont la paternité d’une partie d’entre eux fut attribuée aux Esséniens n’ont pu, finalement, être attribués à aucun groupe particulier. Ces manuscrits étaient écrits soit en araméen soit en hébreu.

Les Esséniens semblent avoir été regroupés sous un intitulé commun « yahad » qui signifie : « ensemble » .
Cet intitulé poursuit les Esséniens jusque dans les moindres démarches de leur vie communautaire.

Ils se constituent en groupes fermés avons-nous dit et à l’intérieur de ces groupes, chacun fait don de ses biens qu’il abandonne donc totalement au profit de cette communauté.

Avant de pouvoir clamer leur adhésion au groupe, les « candidats » devaient faire l’objet d’une mise à l’épreuve un an durant de manière à prouver qu’ils adhèrent totalement aux idéaux du groupe puis, cette année écoulée, ils devaient patienter deux années supplémentaires avant d’être adoptés par l’ensemble de la communauté.

Bien que prônant la non-violence, Flavius Josèphe cite un dénommé Jean l’Essénien qui aurait pris la défense du peuple.

Les Esséniens observaient les mitsvoth mais promettaient le secret absolu sur leurs pratiques ce qu’il fait que nous ne savons pas avec certitude ce qu’était leur réel quotidien.

Il semble qu’en dehors de la tefila et de la pureté par abstinence et par immersion ils avaient annulé – chez eux – les sacrifices. Leur idéologie n’est pas très claire étant donné que très peu de manuscrits décryptés donnent des éclaircissements à ce sujet.

Cependant, ils ont prétendu qu’à la fin des temps lors de la guerre décisive apocalyptique, deux messies se succèderaient pour instaurer l’ère de paix où le Royaume de D serait reconnu par l’ensemble des nations. L’un des deux Messies est à la fois sacerdotal et royal.

Ils croyaient en la résurrection des morts, à la venue du Messie, au libre arbitre, à la notion de récompense…. Ils rejetaient l’onction à l’huile d’olives dite impure. Priaient tournés dans la direction de Jérusalem.

L’abandon de richesse (cf. « le vœu de pauvreté »), l’abstinence, le silence etc….. ne sont pas des attitudes juives à proprement parlé et certains historiens du christianisme pensent que les Esséniens auraient en quelque sorte posé les pierres fondatrices des ordres monacaux.

L’on présume que les personnes attachées à cet ordre se sont fondues dans la masse à peu près aux alentours de la destruction du Second temple par Titus en 70 de l’ère courante ( 68 selon le calendrier liturgique).

Caroline Elishéva REBOUH

 

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blum

Relire le très important livre de DUPONT SOMMER sur ce sujet.

eitan

elle n’a pas tout dit…! quel dommage!
Manque le principal: La Thora retrouvée à Qumran (tiens, c’est bizzzzarre, vous utilisez le terme de manuscrit, jamais de Thora) était complète. elle contenait le livre d’Enoch qui fait le distingo ente la résurrection des morts et la résurrection des « morts »…
je m’explique: Enoch racontait dans son livre la révolte des anges, leur défaite devant les armées de Michael et leur chute au royaume des ténèbres. ceux sont eux les morts (sous-entendu les âmes mortes). les humains qui meurent et qui sont enterrés ne peuvent pas et ne pourront jamais ressusciter.
bref, ceci dit, TOUS les hébreux disposaient de la Thora complète. pas seulement les Esseniens.
Ce sont les rabbins et les curés qui ont supprimé de la Thora le livre d’Enoch, et l’ont rendue incompréhensible et illogique!
Ces mêmes rabbins et curés continuent de nous induire en erreur en nous vendant leur salades de peur de perdre leurs prérogatives!

Lechartier

Que vient faire le terme palestine, dans ce texte ?? Surtout la date définit -40 à 100, une façon de réécrire l’Histoire, me choc…….?!!

Miraël

Le terme fait ici référence au nom de la province romaine en question. Même s’il est vrai qu’il est réputé apparaître qu’après la destruction du temple.