Magistrats submergés, carences du suivi judiciaire… De nombreux cas échappent à la vigilance de la justice, qui manque d’outils et croule sous les dossiers.
Presque tous les terroristes qui ont frappé sur le sol français ont un lourd passif judiciaire, souvent fait d’actes de délinquance relevant du droit commun.

Souvent depuis l’adolescence. Comme les frères Kouachi, auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, ou encore Amedy Coulibaly, le tueur de l’Hyper Cacher, au lourd passé de braqueur avant même ses 18 ans. Ismaël Omar Mostefaï, le tueur du Bataclan, a également enchaîné les condamnations pour délits mineurs, d’abord devant le tribunal pour enfants puis le tribunal correctionnel d’Évry.

À chaque nouvel attentat, la même polémique secoue l’opinion, pointant les ratés de la chaîne pénale.

Comment ces multirécidivistes, parfois fichés S, échappent-ils aux radars des services de police et de renseignement, mais aussi au contrôle des suivis judiciaires dont ils font souvent l’objet?

Même dans l’œil de la justice, ils passent pourtant au travers de ses mailles, et des obligations qui leur sont faites par les magistrats. Des cas célèbres, petits délinquants en voie de radicalisation ou terroristes avérés, ont maintes fois montré qu’ils ne respectaient pas leur contrôle judiciaire, les obligations liées à leur bracelet électronique ou encore leur sursis avec mise à l’épreuve, échappant ainsi à la vigilance des juges de l’application des peines (JAP).

C’est le cas de Ziyed Ben Belgacem, l’homme qui a tenté il y a quelques semaines de tuer des militaires à l’aéroport d’Orly. Il était fiché J (justice) au Fichier des personnes recherchées, en raison de son placement sous contrôle judiciaire pour vol à main armée.

Pour des faits similaires ou pour trafic de stupéfiants, son casier judiciaire portait neuf mentions, et une détection comme radicalisé.

Face à ces profils, les magistrats, submergés de dossiers, sont démunis. Ils manquent d’informations et parfois d’éléments formels pour agir, mais font également face à des «carences structurelles de la chaîne pénale», selon l’un d’eux.

Trop de fois, ils se retournent sur l’actualité, impuissants. Comme encore tout récemment avec Karim Cheurfi, le meurtrier du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées. «La justice n’a pas pu prévenir un événement que tout annonçait», se désole un juge.

Bien qu’ayant rompu le respect des obligations de son sursis avec mise à l’épreuve, Cheurfi n’avait fait l’objet, en avril dernier, que d’un simple rappel de ces dernières par son juge de l’application des peines, malgré les réquisitions du parquet et un passé chargé. Une justice qui se débrouille «avec les moyens du bord», comme le confie une juge de l’application des peines au TGI d’Evry.

Source : Le Figaro

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ARON 1er

Nous entrons dans le marécage politique«. Attention les yeux.
VIVRE ENSEMBLE » ce slogan creux inventé par l’Occident et repris par tous les ‘’biens pensants’’ ( Hollande and Co ) est un miroir aux alouettes.
VIVRE ENSEMBLE EST UN PARADOXE.
D’un côté :
Vivre ensemble malgré que l’on ait la certitude que le voisin désire votre mort et votre disparition.
De l’autre côté :
Refus de vivre ensemble avec cette démocratie active qu’est Israël qui navigue dans un océan d’hostilité.
N’y aurait il pas dans ce comportement une forme de perversion ?
Si FREUD était encore de ce monde, qu’en aurait il pensé ?

Ephraïm

Aux grands maux , les grands remèdes , la France doit rétabir la peine de mort à l’encontre des terroristes comme ce fut concernant les criminels nazis au procès de Nuremberg , non par la guillotine mais par pendaison .

alexandra

Le problème n’est pas seulement le manque de moyens ou d’informations, c’est aussi le laxisme et la minimisation des risques.