Alors que les Arabes qui vivaient en Palestine exigent un droit au retour dans un État d’Israël se classant parmi les 20 pays dont le PIB par habitant est le plus fort au monde, très loin devant les pays arabes, ces derniers continuent d’exiger un droit au retour ce qu’aucun réfugié dans d’autres conflits n’a pu faire.

C’est le cas notamment des centaines de milliers de Juifs qui ont fuis les pays arabes et ont été spoliés de leurs biens.

Les Juifs dans les pays arabes et musulmans : 1948 – 1972 – aujourd’hui150,151
Pays 1948 1972 2010 Période de départ
Algérie 140 000 1000 ≈0 1962
Égypte 75 000 500 100 1956
Irak 135 000 500 5 1948-1951
Iran 65 000 ~60 000 10 000 1948-1980
Liban 5 000 2000 20-40 1962 – 1980
Libye 38 000 50 ≈0 1949 – 1951
Maroc 265 000 31 000 25000 1948 – 1970
Syrie 30 000 4000 100 1948 – 1956
Tunisie 105 000 8 000 900-1000 1948 – 1956
Yémen et Aden 55 000 500 330-350 1948 – 1956
Total 818 000 110 750 32 100

Plus de 20 millions de réfugiés en Europe après la Seconde Guerre mondiale, près de 40 millions entre le Pakistan et l’Inde, et ces des centaines de millions à travers le monde qui ont migrés pour des raisons sécuritaires ou économiques.

En 2015 le flux migratoire s’élève à près de 53 millions tous continents confondus. Alors que les Nations Unis sont démunis pour tous ces réfugiés, l’UNWRA continue de venir en aide 68 ans après aux éternels réfugiés arabes, alors que tous les autres se sont intégrés peu ou prou dans leur pays d’accueil.

C’est à l’aune de ce problème qu’il est bon de s’intéresser aussi à ces flux migratoires qui engendrent des problèmes sociaux et politiques dans les pays d’asile.

18 décembre, journée internationale des migrants. Il y a eu les images des « assauts » coordonnés de centaines de personnes s’écharpant sur des grillages barbelés dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, au Maroc. Puis les décomptes macabres des dizaines, centaines, milliers de personnes mortes noyées dans la Méditerranée, les images des survivants hagards après avoir réussi à traverser la mer sur une embarcation de fortune. Si leur nombre a diminué ces dernières semaines, notamment en raison de conditions météorologiques plus difficile et d’une température de l’eau plus basse, ils sont encore nombreux à tenter de rejoindre l’Europe, certains fuyant la guerre dans leur pays, d’autres la misère.

52,9 MILLIONS

Cet afflux de migrants et de réfugiés est-il réellement le plus important depuis la seconde guerre mondiale, comme on a pu le lire et l’entendre récemment ? Les données de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (le Haut-Commissariat aux réfugiés ou HCR), qui comptabilise depuis 1951, dans chaque pays du monde, les demandeurs d’asile, ceux ayant obtenu le statut de réfugié, les déplacés intérieurs ou encore les apatrides, permettent de répondre à cette question : oui, c’est vrai. Il n’y a jamais eu, et de très loin, autant de réfugiés dans le monde depuis plus de soixante ans – on inclut ici et par la suite, dans la dénomination de « réfugié », toutes les catégories mentionnées ci-dessus.

L’augmentation, progressive, a connu une accélération fulgurante depuis 2005. On comptait cette année-là 19,4 millions de réfugiés dans le monde – sans compter les rapatriés, de retour chez eux après une période d’exil. Début 2015, ils étaient 52,9 millions.

Le nombre de réfugiés dans le monde a explosé au XXIe siècle
Tous types de migrants inclus : réfugiés, demandeurs d’asile, déplacés au sein d’un pays, apatrides… Hors rapatriés.

0100000002000000030000000400000005000000060000000196019802000

1982
● Nombre total de réfugiés:10 319 369
SOURCE : HCR

Cette très forte augmentation résulte notamment de la multiplication des conflits – le HCR en a compté 14 au cours des cinq dernières années : huit en Afrique (Côte d’Ivoire, République centrafricaine, Libye, Mali, nord du Nigeria, République démocratique du Congo, Soudan du sud et, cette année, Burundi), trois au Moyen-Orient (Syrie, Irak, Yémen), un en Europe (Ukraine) et trois en Asie (Kirghizistan, plusieurs régions de Birmanie et du Pakistan). Les suites de conflits passés, comme des guerres civiles en Colombie ou au Népal, y ont aussi contribué.

La carte ci-dessous permet de constater l’évolution du nombre de réfugiés dans chaque pays du monde de 2000 à 2014 :

Les Syriens, première nationalité représentée

11,7 MILLIONS DE RÉFUGIÉS SYRIENS

Sans surprise, le contingent le plus important de réfugiés provient de Syrie, où la guerre civile débutée en 2011 est désormais une guerre totale dans un pays en ruines. Le HCR dénombrait en début d’année 11,7 millions de déplacés syriens, sur une populationinitiale de 23 millions de personnes, soit plus de la moitié. La situation est tellement catastrophique dans le pays que l’agence des Nations unies reconnaît désormais automatiquement comme « réfugié » toute personne fuyant la Syrie.

6,4 MILLIONS DE RÉFUGIÉS COLOMBIENS

Plus étonnant, la deuxième nationalité la plus représentée parmi les réfugiés dans le monde est colombienne. Un peu plus de six millions de personnes ont fui les combats de la guerre civile entre l’armée et les groupes paramilitaires – FARC en premier lieu –,qui a causé la mort de plus de 220 000 personnes. Il s’agit principalement de déplacés intérieurs.

4,1 MILLIONS DE RÉFUGIÉS IRAKIENS

Les Irakiens sont la troisième nationalité la plus touchée avec 4,1 millions de réfugiés. Un peu plus d’un tiers (1,5 million de personnes) sont des déplacés intérieurs, tandis que les autres ont fui le pays, qui a connu la guerre en 2003 puis la guerre civile entre chiites et sunnites.

Les 15 nationalités comptant le plus de réfugiés en 2014
Total des réfugiés, des demandeurs d’asile, des déplacés intérieurs et apatrides.

010000000250000050000007500000125…SyrieColombieIrakAfghanistanRDCSoudanSomalieSoudan du sudPakistanMyanmarNigeriaUkraineRépublique Centrafricaine.Côte d’IvoireAzerbaïdjan

Colombie
● Réfugiés: 6 409 155 personnes
SOURCE : HCR

Pour l’anecdote, le HCR comptait 104 réfugiés français fin 2014 : 54 aux Etats-Unis, 36 au Canada et 14 en Allemagne. Comme Slate l’expliquait dans un article en 2013, il s’agit principalement d’enfants nés de parents étrangers qui sont nés sur le sol français et ont donc la nationalité française, mais dont la famille bénéficie du statut de réfugié.

Les Proche et Moyen-Orient concentrent un tiers des réfugiés

Où tous ces migrants, réfugiés et déplacés sont-ils ? Le HCR constate que neuf réfugiés sur dix se retrouvent dans des pays considérés comme économiquement moins développés – et non en Europe. Parmi ces principales terres « d’accueil », on retrouve le trio comptant le plus de nationaux réfugiés (Syrie, Colombie, Irak) mais également la République démocratique du Congo (3 millions), le Pakistan (2,8 millions) et le Soudan (2,4 millions).

Les 10 pays qui comptaient le plus de réfugiés et demandeurs d’asile en 2014
Nombre de réfugiés, demandeurs d’asile, déplacés intérieurs et apatrides. Hors rapatriés.

01000200030004000500060000200000040000006000000800000010000000120…Taux pour 10 000 habitantsPart dans la populationNombre de réfugiés en 2014SyrieColombieIrakRDCPakistanSoudanSoudan du sudTurquieAfghanistanNigeria

Nigeria
● Part dans la population:67
● Nombre de réfugiés en 2014: 1 190 078
SOURCE : HCR

Les régions de Proche-Orient et Moyen-Orient concentrent à elles seules un tiers des réfugiés dans le monde (17,2 millions), avec notamment la Turquie (1,6 million, soit 223 pour 10 000 habitants) et le Liban (1,2 million, soit… 2 587 pour 10 000 habitants).

La France comptait en fin d’année dernière un peu moins de 310 000 réfugiés ou demandeurs d’asile, soit 46 pour 10 000 habitants. Loin derrière d’autres pays européens comme la Lettonie (1 322 pour 10 000 habitants), l’Estonie (671), la Suède (233) et la Norvège (109). L’Allemagne, elle, ne comptait « que » 455 000 réfugiés et demandeurs d’asile fin 2014, soit relativement peu par rapport à sa population (56 pour 10 000 habitants), mais ce nombre est en très forte augmentation depuis le début de l’année (Berlin s’attend à en accueillir 800 000 d’ici la fin 2015).

Carte du nombre de réfugiés par pays en 2014, rapporté à la population :

Le HCR reconnaissait en juin son impuissance : « Nous ne sommes plus capables de ramasser les morceaux, déclarait Antonio Guterres, haut-commissaire aux réfugiés. Nous n’avons pas les capacités, les ressources pour toutes les victimes des conflits. »


Le Monde.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Paula Koiran

C’est quoi ce retour ? Il y a eu plus de réfugiés juifs chassés de tous les pays arabes, que de réfugiés palestiniens. En plus Israël ne les a pas chassés, ils sont partis tout seuls, mais n’ont pas pu revenir.
Israël a 20% d’arabes, les pays arabes n’ont pas un seul juif. Ils veulent un pays, et que tous ceux qui ont quitté » Israël y retournent. Cela fait 4 générations, entretenues depuis 1948, c’est-à-dire 3.000.000 de personnes. C’est-à-dire qu’ils veulent immédiatement la majorité en Israël, pour que celui-ci devienne un pays musulman.
Et le monde ferme les yeux sur cela !