Voici l’histoire d’un soldat qui a tué de sang-froid un terroriste qui gisait au sol, blessé et sans défense.

Cela ne s’est pas passé en Israël en 2016, mais en Afghanistan en 2011, dans la célèbre province de Helmand. Le soldat s’appelait Alexander Wayne Blackman, sergent dans les Royal Marines britanniques. Son unité a été prise dans un échange de tirs entre un hélicoptère Apache, qui a ciblé un terroriste taliban dont le nom reste inconnu.

Certains soldats ont donné des coups de pied au terroriste blessé.

Blackman a ordonné à deux soldats de son unité de ne pas lui donner les premiers soins.

Soudain, Blackman a tiré son arme et a tiré sur le terroriste en pleine poitrine, en citant Shakespeare: « . Te voilà, crevé, dans l’autre monde, espèce de c ***.«   Il ne l’a pas seulement assassiné, il l’a achevé de façon théâtrale et à même ajouté : «Je viens de rompre la convention de Genève.« 

Aucun des membres de son unité n’a rapporté cet évènement. Il n’y avait pas de caméras britanniques « B’Tselem«  dans le coin. Le tout était censé rester inconnu de tous : affaire classée.

Mais le destin en a décidé autrement. La caméra sur le casque d’un des membres de l’équipe a filmé tous les détails de l’incident. La vidéo est tombée entre les mains de la police civile par accident. Un acte d’accusation pour assassinat a été déposé contre Blackman et certains de ses compagnons d’armes. En Décembre 2013, il a été condamné, le juge a critiqué la pression du public et a déterminé qu’il était coupable d’un « assassinat de sang froid.« 

Blackman a été condamné à l’emprisonnement à vie avec un minimum de dix ans ferme. Il a fait appel. La sentence est restée la même mais en mai 2014 sa peine a été réduite à un minimum de huit ans.

Il n’y a eu aucune polémique autour des faits et de sa condamnation. La vidéo a révélé les évènements de façon complète, et témoignait sans équivoque que Blackman était conscient qu’il violait la Convention de Genève. En fait, il a été le premier soldat britannique a être condamné pour assassinat sur le champ de bataille depuis la Seconde Guerre mondiale. Il y avait eu d’autres actes d’accusation de crimes de guerre, mais le système juridique britannique avait toujours réussi à trouver des circonstances atténuantes aux accusés. Mais pour Blackman il en est allé autrement.


Sa condamnation a provoqué d’intenses protestations. Le Secrétaire à la Défense britannique Michael Fallon, a ordonné aux militaires de ne pas participer aux manifestations de solidarité en faveur de Blackman, car il s’agissait de manifestations «politiques». En vain. Le mot d‘ordre de Fallon a été ignoré  et des milliers de soldats se sont rassemblés, dont 700 membres des Marines, à la fois en service actif et des réservistes. La plupart des manifestants étaient en uniforme. Des dons d’un montant de 804.000 livres sterling ont été collectés dans un court laps de temps par les lecteurs du Daily Mail, pour aider à payer les frais juridiques du soldat condamné.

L’affaire a fait polémique dans les milieux militaires. Les commandants supérieurs ont clairement fait savoir que l’acte du soldat représentait une «violation grave». D’autres ont même protesté contre la décision de le juger. Le Colonel Oliver Lee, commandant d’une unité de commando, a sévèrement critiqué le processus judiciaire, et le fait qu’aucune chance n’a été donnée au soldat de faire valoir le contexte difficiles dans lequel cet incident a eu lieu. Il a même démissionné de l’armée en signe de protestation. Le Colonel Richard Kemp, ancien commandant des forces britanniques en Afghanistan, a affirmé que Blackman avait été « jeté aux loups par des lâches. »

En 2013 un sondage a montré que 39% des britanniques s’opposaient à la condamnation de Blackman qu’ils jugeaient sévère, tandis que 37% y étaient favorables. Une autre enquête pointait que 90% pensaient que pour des soldats il devrait y avoir prescription après un certain laps de temps écoulé depuis les faits. Une enquête auprès des lecteurs du Guardian (un journal qui s’affirme comme étant de gauche), avait révélé que 50% étaient opposés à la condamantion de Blackman.

Même le prince Harry avait exprimé son mécontentement avec la sentence. Le Daily Telegraph, pas exactement un journal de droite, avait publié un éditorial réclamant une amnistie. La BBC avait diffusé un programme fleuve qui présentait l’affaire, les dilemmes, les difficultés, et dans laquelle s’exprimaient un large éventail d’opinions sur l’incident.

La plupart des médias se positionnaient clairement du côté de Blackman, justifiant leur solidarité par des arguments classiques : la pression exercée sur les soldats, la chaleur extrême et le danger sur le champs de bataille, des soldats soumis pendant des mois à des conditions impossibles, tout en faisant face à des kamikazes et des snipers.

Alexander Wayne Blackman (Photo: GettyImages)

Une pétition de soutien à Blackman a recueilli plus de 100.000 signatures . Même les fonctionnaires élus se sont mobilisés. Le 16 Septembre, 2015, le Parlement britannique a tenu un débat sur l’affaire. Les députés ont exprimé leur colère au sujet des procédures judiciaires et ont désapprouvé la condamnation. Les membres des différents partis politiques ont affirmé à plusieurs reprises que les circonstances n’avaient pas été suffisamment prises en compte, et présentaient Blackman comme une victime des circonstances. Les députés ont protesté que le rapport décrivant le contexte dans lequel l’incident avait eu lieu, n’avait pas été rendu public. En marge de ces doléances il y avait surtout de l’empathie pour le condamné.


En Décembre dernier, un appel supplémentaire a été déposé. Encore une fois des centaines de soldats de réserve des commandos d’élites ont défilé pour soutenir cette demande d’appel, beaucoup d’entre eux étaient en uniforme. Le Daily Mail a publié un autre éditorial qui a affirmé que cette «bataille pour que justice soit faite était l’une des campagnes juridiques les plus marquantes de ces derniers temps. » Même le Guardian, un autre journal britannique de gauche, soutenait ces défenseurs du soldat et témoignait de sa compassion pour Blackman qu’il qualifiait de héros, même si il pensait que sa condamnation était justifiée.

Cette histoire n’est pas terminée. Même le premier ministre, David Cameron, a précisé que l’affaire nécessitait d’en débattre. Avec le temps qui passe, la pression de l’opinion publique pour annuler le jugement le déclarant coupable, ne fait que grandir.

Tout cela s’est passé en Grande-Bretagne. Quel monde de différence entre eux et nous. Les grands journaux ne crient au «fascisme». Le Prince Harry, ainsi que les politiciens et les soldats qui ont exprimé leur solidarité avec Blackman, ne sont pas traités de «fascistes», et le mot «assassin» n’a pas été prononcé au Parlement.

L’occupation de l’Irak et l’Afghanistan a donné lieu à des évènements graves, et il est vrai qu’il y a quelques incidents qui pour autant sont inhabituels. Mais l’élite britannique qualifie ses soldats de «héros». Les démonstrations de solidarité avec le soldat, venant de toutes les couches de la société britannique et de tous les partis politiques, n’ont pas été stigmatisées comme sonnant le «glas de la démocratie. »

En Israël, des vidéos de B’Tselem sont diffusées encore et encore en boucle, pour renforcer les effets nocifs de leur propagande. En Grande-Bretagne, c’est une autre histoire. La vidéo a été trouvée par la police par accident, et a constitué la preuve décisive qui a conduit à la condamnation. La vidéo n’a pas été diffusée au public, bien que chaque mot prononcé dedans soit connu. Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que le juge-avocat général, Jeff Blackett, a considéré que la vidéo pourrait devenir un outil de propagande puissant pour les talibans et autres extrémistes. Nous savons ce que les phalangistes éclairés diraient si quelqu’un émettait un argument similaire concernant la vidéo du soldat filmée en caméra cachée par B’tselem en Israël

Convoquer ce « cas britannique » à nos mémoires, n’a pas pour objet de justifier cet incident inhabituel qui fait polémique en. Israël, de ce soldat israélien achever un terroriste palestinien gisant au sol.

Israël a toutes les raisons d’être fier des normes d’éthiques que ses commandants appliquent. La réponse du chef d’état-major Gabi Eisenkot doit être saluée. Elle est similaire à la réaction de Nick Houghton, chef d’état-major de la Défense des Forces armées britanniques. Eisenkot a été vertement critiqué par certains de ses prédécesseurs et des élites qui ont servi en tant que juges dans l’affaire. L’affaire du soldat britannique est rappelée ici parce que nous devons parfois aider les autres à comprendre que nous sommes beaucoup plus normaux que nos médias veulent bien le faire croire.

En Angleterre, l‘évènement a été replacé dans son contexte  et nous voulons le rappeler aux personnes qui stigmatisent Israël. Ça suffit, les gars. On en a marre de l’exploitation que vous faites de tout incident inhabituel qui se passe chez nous pour en faire des généralisations incroyablement viles. Nous sommes fatigués de vos diabolisations construites de toute pièces et de vos parti-pris.

Le dégoût de soi en Israël a atteint un niveau alarmant. Les Hooligans de droite ont Ya’alon comme tête de turc, tandis que les voyous de gauche, qui ont beaucoup d’influence dans les médias et dans le milieu universitaire, ont l’Etat d’Israël.

Ce n’est pas cela la critique. Ce n’est pas cela, la liberté d’expression. Cela n’est pas cela, la démocratie. Ne vous y trompez pas. L’histoire britannique prouve qu’Israël est sain d’esprit, mais que son discours est dominé par des hooligans de gauche et de droite. Et c’est cela qui est préoccupant.

BenDror Yemini – YNET – adaptation Kathie Kriegel

 

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jacqueline arragon

Mais qu’est-ce qu’on a à pleurnicher sur des terroristes; Je soutiendrai toujours les soldats qui ne font que leurs devoirs de protection et défense des citoyens. Point barre !

POPULO

Certains commentaires ne sont pas très beaux. Honte à vous de ne pas voir la différence qu’il y a entre un état civilisé et une horde sanguinaire.
l’assassinat pour l’intérêt de l’état est pratiqué par les gouvernements et c’est un mal parfois nécessaire.
Par contre, un soldat n’a pas à faire justice lui même et donner la mort sans ordre.

Vos paroles justifieraient la dictature parce qu’on n’est pas des bisounours.

christopher.dee

Un tueur de Juifs n’est pas un ami, c’est un tueur, rien de plus, un ennemi parmi tant d’autres
et la Bande de Gaza n’en manque pas, alors vos leçons de morale,
gardez les pour la bonne occasion, taisez-vous !
Une simple question de politesse.
Mais qui sont ces puissants qui peuvent tout se permettre ?

Tout mais pas la dictature, pas encore….

tor

vous nous faites chier avec vos obsessions de d/mocratie…
Nous sommes en guerre contre des n/onazis.
Hazak au soldat qui a acheve un tueur potential de juifs

Haim2montreal

je repete , finir un terroriste meme a deja a terre est UNE MITSVAH ,,,,,,,, on vient de sauver la vie de nos Freres ,,,,,,car ne nous leurrons pas , on EVITE LA RECIDIVE QUI EN GENERAL NE TARDE PAS , alors la guerre c la guerre et c pas beau ,,mais sur le terrain c la REALITE

Maguid

C’est le règne total et absolu de l’ ABSURDE. Comment faire bénéficier des avantages et inconvénients d’une règle du jeu quelle que soit la règle et quel que soit le jeu à qq’un, qui que ce soit, qui refuse la règle?

DAYAN Lucien

quelle règle quel jeu c’est du verbiage !

DAYAN Lucien

A Ptor…
Belle théorie…je ne sais rien de vous mais avez vous l’expérience d’un combat ? avez vous trouvé des camarades ayant été traité par des talibans ou autres qui ont sévit de 1954 à …. croyez vous qu’on soit Bisounours dans ces cas là ? si oui alors tendez votre gorge aux assassins offrez leur femmes et enfants…

DAYAN Lucien

Si ce soldat anglais blessé était tombé aux mains des taliban…ils l’auraient égorgé lentement en psalmodiant…tourné vers la Mec … son cadavre profané… cela se serait fait de sang froid
lui l’a tué proprement il ne l’a pas fait souffrir ni physiquement ni moralement il ne l’a pas humilié il n’a pas profané son corps… Il devait être condamné par la justice de son pays et immédiatement amnistié

Ptor

Je comprends le désarroi qui peut nous prendre à la comparaison des deux traitements.
Mais il faut restituer les situations et les appréhender dans un regard critique objectif.

1- Le militaire anglais commet un crime de guerre. Le terroriste est désarmé, blessé et agonisant. Le militaire anglais a conscience de commettre un acte criminel. Sa sanction est légitime. Ne pas le sanctionner serait ahurissant et dangereux pour la démocratie.
Que l’opinion publique anglaise prenne fait et cause pour lui n’est qu’un épiphénomène. Je ne vois pas comment la High Court of Justice anglaise pourrait diminuer l’étendue du crime commis, sachant précisément que sa décision sera un « précédent » dangereux.

2- Dans le même système juridique (Common Law), le militaire israélien n’a pas commis le même crime. Il est intervenu dans une situation qu’il pensait être de légitime défense. De ce que j’ai compris de la situation, le militaire israélien, s’il a bien tiré sur un terroriste à terre, n’avait aucune conscience de son état et ne savait pas s’il était ou non neutralisé. Par ailleurs, cet acte ne relève pas de la Loi de la Guerre, mais du droit commun, n’étant pas un acte de guerre au sens formel. La sanction, si sanction il y a, devra nécessairement tenir compte de l’aléa et du risque lié à l’état de dangerosité supposé du terroriste au moment où il a été tué.

Enfin, pour être complet, je précise que ni la loi Anglaise ni la loi Israélienne ni la Halakha n’autorisent le meurtre d’un prisonnier. En revanche, toutes ces lois excusent le geste mortel visant un guerrier ou un terroriste. Que le geste soit offensif (en zone de guerre) ou défensif (en zone civile).
La Halakha ne connaît qu’une catégorie d’ennemis susceptibles d’être tués sans jugement ni situation légitime : ceux qui sont considérés comme les descendants d’Amalek, premier humain a avoir voulu exterminer le peuple hébreux parce que hébreux. La Halakha va même au-delà de la simple licence de tuer, puisque le nom même de la personne doit être effacé. D’où l’expression « Que D… efface son nom (du livre de la vie et du livre du monde futur). Sorte de « Double peine » infligée à l’ennemi ontologique d’Israël, celui qui veut le détruire sans cause.

oscar

Bien tout cela est bien dit et écrit, mais de tous les temps, même au moyen âge cela se pratiquait déjà, nous avons « évolué » avec le temps????, non pas vraiment, l’homme reste ce qu’il a toujours été, profondément méchant, jaloux et est un destructeur naturel de tout ce qui l’entoure et va a sa propre perte, ne vous occultez pas la vue, ne jouez pas à l’Autruche!!.

Maguid

D’abord, qui a dit qu’il s’agisse d’un « crime de guerre »? La guerre, c’est une chose, et le terrorisme c’en est une autre.