L’Ayatollah descend en flamme les Tupolev de Haut-Vol de Poutine 

Téhéran ne prête plus ses bases à la Russie, « pour l’instant » 

Par un premier signe de dissension entre Téhéran et Moscou, le Ministère des affaires étrangères iranien a annoncé mardi que la Russie a arrêté de faire usage de la base aérienne de Nojih, près d’Hamedan, à peine une semaine après que les premiers bombardiers Tupolev-22M3 et avions de combat-bombardiers Sukhoï-34 aient lancé des frappes aériennes à partir de là, contre les rebelles en Syrie. Moscou n’a souhaité faire aucun commentaire.

Lundi 22 août, une semaine à peine après que le Ministre de la défense russe exhibe fièrement les images des premiers bombardements en Syrie, lancés depuis la base de Nojeh, que Téhéran avait attribué à Moscou, près de la ville de Hamedan, le Ministère de la Défense iranien lui a retiré cette concession en l’arrachant lors d’une rebuffade publique retentissante pour Moscou. 

Les Russes avaient présenté leur nouvelle acquisition en Iran comme la sœur -jumelle de leur base aérienne de Khmeimim, attribuée par la Syrie, près de Latakia.

Cependant, le porte-parole Bahram Ghasemi a déclaré, de manière brutale, aux reporters que les frappes aériennes russes en Syrie sont « temporaires et fondées à la demande russe ». Il a aussi déclaré que les frappes sont menées « avec compréhension mutuelle et avec la permission de l’Iran » et que la « mission russe est terminée, pour le moment ». 

Non content du rejet déjà administré par son porte-parole, le Ministre de la Défense d’Iran, Hossein Dehghan a réprimandé de façon grossière Moscou, pour être allé « crâner » et avoir dévoilé ce geste, de manière inconvenante, en « trahissant la confiance » de l’Iran. 

Il a ajouté : « Nous n’avons donné aucune base militaire aux Russes et ils ne sont pas là pour rester ».

Les sources iraniennes affirment que cette gifle cinglante reçue par Moscou a été déclenchée par la critique populaire grandissante de la rue et du parlement iranien, fondée sur le fait que l’autorisation donnée à une puissance étrangère d’utiliser une base iranienne, pour la première fois, depuis la Seconde Guerre Mondiale enfreint l’article 146 de la Constitution de la République Islamique [NDLR : qui vient de faire bien pire, en bradant sa souveraineté que le Shah, qui veillait à assurer l’indépendance du pays].  Moscou a été fustigé par le Ministre de la Défense d’Iran, Hossein Dehghan, pour être aller « crâner » et avoir dévoilé ce geste, en « trahissant la confiance » de l’Iran. 

putin-iran

Les tentatives du porte-parole du Majlis, Ali Larijani et d’autres responsables du régime, d’expliquer qu’on n’avait pas offert aux Russes une base aérienne en Iran, mais juste l’autorisation de l’utiliser pour soutenir la guerre que Bachar Al Assad mène contre les terroristes, un intérêt également partagé par l’Iran, sont tombées dans l’oreille d’un public devenu sourd.

Un tollé général de cette ampleur contre une mesure quelconque prise par le régime des Ayatollah est suffisamment inhabituel pour mériter une exploration afin de découvrir qui le manipule en coulisses et quelles sont ses motivations. Et c’est d’autant plus pressant, au regard de l’impact stupéfiant de cette abrogation abrupte, par les Iraniens, de l’aventure russe sur leurs bases aériennes, après guère plus de trois sorties lancées contre des cibles syriennes : stoppé dans son élan, pour le moment – et avant même d’avoir décollé – voilà ce qui reste, à ce point, de l’effort de Vladimir Poutine pour promouvoir son grand plan en vue d’un nouveau pacte puissant entre la Russie, l’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrien (+ le Hezbollah libanais).

La seule personnalité de Téhéran capable d’insuffler une telle tempête publique, avec l’influence suffisante pour contrecarrer le Président russe, c’est le Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei, selon les sources iraniennes de Debkafile.

Dans sa gestion de la question de la base aérienne, Poutine a commis les m^mes erreurs que le Président américain Barack Obama. Tous deux ont supposé qu’obtenir la coopération du Président Hassan Rouhani à l’aide d’un aiguillon diplomatique sensible pourrait permettre, en définitive, de l’emporter sur le Guide Suprême.

Rouhani avait espéré qu’en prolongeant l’autorisation donnée au grand ami de l’Iran, Poutine, d’utiliser la base de Nojeh pour ses frappes aériennes contre les rebelles syriens, il pourrait redorer un peu de son prestige qu’il a perdu en signant l’accord nucléaire international en 2015.

RussiaStopFlying

Il a pris un risque, le 16 août, quand il a convoqué le Conseil Militaire National Suprême et, sans consultation préalable avec Khamenei, il a annoncé sa décision de rendre disponible la base aérienne de Nojeh au bénéfice des forces russes. C’était un mauvais calcul grave.

Le Guide Suprême a été encore plus irrité, au moment de la publication du reportage exclusif, ce même jour, disant que les avions gro porteurs russes étaient en route vers la base d’Hamedan avec, à leur bord, des missiles anti-aériens S-300 et S-400, afin de garder le site et les Tupolev bombardiers 22M3 et bombardiers de combat Sukhoï-34 qui y sont déployés. Khamenei l’a interprété comme voulant dire que les Russes agissaient déjà pour réquisitionner l’espace aérien au-dessus de la base jusque très profondément à l’intérieur de l’Iran.

Réalisant qu’on le plongeait dans l’huile bouillante, le Président iranien a tenté de sauver la face.

Il s’est arrangé pour être photographié par les médias d’Etat, tout au long du week-end, à côté du système de missile de défense Bavar-373, en déclarant qu’ayant développé ce système par ses propres moyens, Téhéran est capable de se défendre sans avoir recours aux S-300 russes de longue portée et de haute altitude, parce que le Bavar 373 est au moins aussi performant.

Les sources militaires de Debkafile réfutent cette prétention. En effet, le système qu’il a fait exhiber est basé sur une technologie chinoise et qu’il n’est pas opérationnelle.

Cependant, ce dévoilement à grand spectacle n’a pas épargné, ni à Rouhani, ni à Poutine l’ire de Khamenei. Nojeh a été fermée, un message du porte-parole du Ministère iranien de la Défense souligné en disant, lundi : la Russie « n’a aucune base en Iran ».

DEBKAfile 22 août 2016, 12:55 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
jcg

Le piege arabo musulman que le monde aime tant a s y faire prendre ,l odeur du petrole enrobe de bakshish mene la voie a la soumission , le declin d eurabia est commence ,encore un oeu plus d antisemites ou antisionistes ,et la punition tombera !

Claude Monfray

On donne puis l’on reprend sous tous les prétextes imaginables ! Ceci n’a rien de particulier sachant que le coran permet à ses ouailles de faire semblant de signer des pactes avec l’ennemi que le moment venu on révoquera sous tels prétextes. Cela me fait penser au fameux accord iran/obama sensé freiner le programme de développement nucléaire du monstre iranien et qui a toutes les chances de tenir aussi peu longtemps . que l’accord d’une semaine signé en faveur des russes. L’iran a déjà brandi la menace de caducité de cet accord vu le non respect de la restitution de tous les avoirs de la république encore bloqués par l’Oncle Sam. Bibi avait toutes les raisons du monde de s’élever contre ce fallacieux accord