La rencontre du Premier ministre Benjamin Netanyahou avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou a eu lieu jeudi dans un contexte géopolitique préoccupant.

La Russie, qui arrive au terme de ses opérations militaires en Syrie, cherche une stratégie d’avenir qui lui permettra de tisser des liens avec l’Amérique du président américain Donald Trump. La Russie a payé un lourd tribut dû à sa confrontation avec l’Occident. Il est vrai que, grâce à la retraite géopolitique des États-Unis sous l’ancien Président américain Barack Obama, l’influence russe a augmenté sur quelques fronts, principalement au Moyen-Orient. Mais ces acquis ne valent pas grand-chose sans la reconnaissance américaine du nouveau statut de la Russie, presque équivalant à celui de l’ancienne Union Soviétique, en tant que puissance mondiale. Le fait que Washington ait baissé la la garde, a fourni à Moscou une occasion unique de tourner la page sur sa relation houleuse avec l’Occident. Mais l’importance d’un tel changement signifie aussi qu’elle devrait faire des concessions.

Pour ce qui est de la question iranienne, il se pourrait que la Russie et Trump puisse se rencontrer à mi-chemin, pour s’entendre. La Russie n’a, au départ, pas grand choses en commun avec le pays des Mollahs. De fait, la collaboration entre eux découle davantage de la volonté des deux pays de changer l’ordre mondial existant, pour en cueillir les dividendes. Des indicateurs existent qui témoignent du désir de la Russie de tourner le dos à l’Iran. Cette idée d’ouverture, a été relevées à la télévision d’Etat russe. Ces chaînes sont pleines de talk-shows qui mettent l’accent sur les événements actuels, et la grande variété des intervenants entendus sur ces sujets d’actualité, sont effectivement contrôlés par les autorités. Or, ces dernières semaines, ces programmes ont évoqué la possibilité de sacrifier la place de l’Iran sur l’autel des relations entre Moscou et Washington. Et l’évocation de cette possibilité a été plutôt bien perçue par la majorité des participants, qui en comprenait l’intérêt. Il faut se rappeler que Poutine et, par conséquent, l’opinion publique russe, sont déterminés à faire entrer la Russie dans le club très select des puissances mondiales. Par conséquent, la Russie n’a aucun intérêt à ce que d’autres outsiders ne remportent le morceau à sa place, pour faire partie de ces happy few, et certainement pas l’Iran.

Du point de vue d’Israël, Netanyahou est maintenant le seul homme d’Etat à jouir de la confiance et d’une amitié sans précédent, à la fois avec la Maison Blanche et le Kremlin. Israël a réussi à préserver ses intérêts, dans la tempête des bouleversements au Moyen-Orient, en grande partie du fait de la relation que Netanyahou a forgé avec Poutine. Les Russes ont été contraints de tenir compte de la liberté d’action exigée par Israël dans la région. Ils ont aussi très bien compris qu’Israël était déterminé à agir à chaque fois que la sécurité de l’Etat juif serait en jeu.

Au cour de l’ère Trump, le facteur d’empathie pour Israël a augmenté encore plus, aux yeux des Russes. Moscou ne peut s’empêcher de remarquer l’affinité spéciale que Trump a manifesté envers Netanyahou et les sentiments de solidarité qu’ils partagent. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est rendu en Russie, le vendredi 10  mars, après Netanyahou, et plus tard dans ce mois-ci, le président iranien Hassan Rouhani fera de même. Mais les décideurs du Kremlin doivent comprendre les différences d’influence entre ces deux pays de tout premier plan.

La résolution éventuelle du conflit en Syrie et sa division de facto, en zones d’influence, renforce la nécessité d’arrêter l’expansion de l’Iran et son hégémonie régionale sur le long terme. La Russie doit comprendre que l’idéologie meurtrière du Hezbollah n’est pas très différente de celle des terroristes sunnites qu’il a bombardé sans pitié. Il ne peut y avoir une loi et une politique de deux poids deux mesures, une pour l’Etat islamique, Jabhat Fateh al-Sham – anciennement Front al Nusra – et l’autre pour le Hezbollah. Si la Russie fonctionne selon ce principe, sa position et la sécurité de la région s’amélioreront énormément.

(NDLR : pour autant, que la Russie fasse le « bon choix » pour Israël, n’est pas acquis – Mercredi, une milice chiite iranienne d’Irak, le Hezbollah al-Nujaba, a annoncé avoir créé une nouvelle unité, la Brigade de libération du Golan, dédiée à la libération des hauteurs du Golan occupées par Israël depuis 1967. La réaction Russe à cet évènement laisse perplexe ; « Si le gouvernement syrien le demande, nous sommes prêts à prendre des mesures pour libérer le Golan », a déclaré l’agence de presse iranienne Tasnim, citant un porte-parole.

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Gan

Sale affaire si des milliers de terroristes débarquent sur les hauteurs du volant pour une guerre d’usure que TSahal ne pourra supporter. Dès les 1ères troupes présentes,Israël devra tôt raser et ne pas attendre,comme
Avec les Hamas,qu’elles ne prennent de la puissance,ne pas oublier non
Plus que la Syrie sera de la partie,avec une armee complete.. si cela se produit,la guerre sera totale et multifront,que Tsahal soit prête.

Marianne

Allons POUTINE !! Un peu de bon sens .
Que comptez-vs faire avec les personnes que vous côtoyez ???

NON ! L’Iran destructeur, ce n »est pas une histoire ancienne! Si vous avez besoin d’être brieffé, j’arrive.

Ixiane

Oui , ce n’est que le début : POUTINE veut plaire à tout le monde …. c’est dangereux !!
et les Druzes du GOLAN veulent-ils redevenir Syriens ????
Le GOLAN est le rempart d’ISRAEL plus de Golan , plus d’Israël !!!

Moshé_007

Ariel Bolstein soulève justement une des nombreuses contradictions construites autour de la situation moyen-orientale, la question est : Y a t-il autre chose que des contradictions dans les politiques pratiquées dans cette région, il suffit de voir les bouffées de folies émanant de l’onu envers Israël, c’est dans la même logique, et bien maintenant qu’ils se débrouillent et ça va promettre, car ce n’est que le début !!!