La hiatus entre les élites à Washington et l’administration Trump continue à se creuser et se ressent tout particulièrement dans la politique étrangère du Président. Surtout en ce qui concerne Israël.

Ce n’est un secret pour personne, que Donald Trump veut parvenir à un accord de paix entre Israël et les Arabes palestiniens. Malgré cet objectif qu’il s’est fixé, son administration ou, du moins, beaucoup au sein de cette administration, pensent que la meilleure méthode pour arriver à un tel accord si convoité, serait d’initier une approche radicalement différente de celles qui ont été tentées auparavant.

Selon les révélations d’un reportage de la 20ème chaîne israélienne (Channel 20), la Maison Blanche a présenté un ensemble de principes devant être approuvés par les deux parties, pour que les négociations puissent reprendre. Ces principes sont :
• Constructions ralenties en Judée-Samarie
• Mesures de sécurité en coordination avec la Jordanie et les États du Golfe
• Normalisation des relations entre Israël et les Etats arabes

Les problèmes épineux de Jérusalem et des réfugiés seront traités après qu’une véritable normalisation soit acquise..

La même émission précisait qu’Israël voulait ajouter deux autres principes à cette liste :
• Cessation de l’incitation à la violence de la part des Palestiniens
• Cessation des paiements aux terroristes et à leurs familles

Ce qui est important de remarquer, c’est que ce reportage révèle que la Maison Blanche exige au préalable,  une véritable normalisation avec le monde arabe sunnite. Au premier abord, cela semble être en rupture par rapport aux approches précédentes. Pour autant, il faut garder à l’esprit que le Plan de paix saoudien, qui exige un retrait israélien complet sur la ligne verte, préconise la même chose. Il y a une polémique à ce sujet. Beaucoup voient dans cette course à la normalisation avec les sunnites qui devrait se faire en tout premier lieu, la preuve que Trump a réussi à introduire un changement notoire et positif dans les priorités en vue d’une résolution du conflit israélo-palestinien.  

Mais d’autres font remarquer que finalement cette normalisation peut être stoppée à tout moment, si les Arabes estiment que l’Israël ne se « retire » pas assez vite. Et que, lier un retrait israélien et le nettoyage ethnique de ses citoyens juifs des territoires, à la normalisation des liens avec les États arabes qui, hier encore, finançaient le Hamas, Daesh et les Frères Musulmans, démontre d’une grave méconnaissance des problèmes qui sont au cœur de ce conflit et n’est en rien une approche originale qui apporterait une avancée notoire.

Cela étant dit, l’administration Trump semble déterminée à lutter contre l’approche classique du Département d’Etat au sujet de la paix israélo-palestinienne, en écartant « Foggy Bottom » (l’élite de Washington) du processus. Mais la vérité, c’est que tout processus, quel qu’il soit aura des effets négatifs.

Mais il y a quelque chose à dire sur cette lutte avec Washington, qui agite le Département d’Etat depuis des décennies.

La personne centrale pour y voir clair dans tout cela, c’est l’avocat et confident du président, Jason Greenblatt. Comme une source fiable de la Maison Blanche l’a confié sous couvert d’anonymat : « Il n’y a qu’un seul intermédiaire, Jason Greenblatt. C’est tout. Il n’y a pas de bureau, il n’y a pas de bureaucratie. « 

Greenblatt est un juif orthodoxe, profondément lié à la droite en Israël. L’élaboration des principes ci-dessus est clairement venue de lui. Encore une fois, cela semble excellent pour Israël. Mais par ailleurs, le Département d’Etat, qui a été arabisé depuis les années 1940, a clairement convaincu l’administration Trump par l’entremise de Rex Tillerson et le général McMaster, que la proposition de paix arabe devrait être considérée comme une opportunité importante d’une résolution du conflit dans un cadre global.

Alors, jusqu’où leur influence s’est-elle immiscée dans la politique étrangère du président? C’est difficile à dire et ne sera révélée que lorsque les négociations atteindront une phase décisive où le penchant de Trump pour l’un ou l’autre des protagonistes éclatera au grand jour.

Quoi qu’il en soit, les commentaires de Tillerson lors d’un comité sénatorial, concernant les versements palestiniens de salaires aux terroristes, sont inquiétants et doivent être soulignés. « Ils ont changé leur politique », a déclaré Tillerson, en se référant aux Palestiniens. « C’est en tout cas, ce dont j’ai été informé. Ils ont changé leur politique et leur intention est de cesser les paiements ».

Le problème avec cette déclaration c’est que, dans le même temps les Palestiniens ont avoué qu’ils n’avaient pas changé leur politique concernant les paiements aux familles terroristes. « On a décidé de régler les versements d’argent d’une manière différente, mais pas d’y mettre fin », a déclaré un responsable, selon Reuters, sous couvert d’anonymat, parce qu’il n’est pas autorisé à commenter les pourparlers avec les Américains. « Ils pourraient peut-être s’appeler différemment que « salaires » », a-t-il dit, en suggérant aussi que le terme de « martyr » pour qualifier les terroristes pourrait être abandonné, mais il a ajouté : « Mais ces subventions ne vont pas cesser ».

Israël a confirmé et a déclaré n’avoir constaté aucun changement dans la politique des Palestiniens, qui continuent d’effectuer des paiements aux familles des terroristes ».

Cette évidente volonté de fourvoyer l’opinion publique représente un défi à relever pour ceux qui comprennent que cette façon de concevoir le processus de paix n’est rien d’autre qu’une volonté déguisée de détruire les droits historiques d’Israël sur sa terre dans la mesure ou le concept d’occupation continue à être véhiculé et crédité.  Will Tillerson et McMaster vont-ils l’emporter ? Cela dépend de la coordination entre Greenblatt et les responsables israéliens qui veillent à souligner quelles sont les véritables intentions des arabes, sous couvert de normalisation des relations avec Israël.


Finalement, si Donald Trump veut un accord à n’importe quel prix, pourvu que les Arabes continuent à faire des éloges sur lui, alors le processus de paix qu’il espère revigorer, ira dans le mur.

{Écrit par Allan M. Coleman et publié à l’origine sur le site Israel Rising} JewishPress – Adaptation JForum

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amsallem

MARC je suis d’accord avec votre analyse , mais vous conviendrez qu’on est rentré dans une période étrange ou la passion l’emporte souvent sur l’esprit d’analyse , en tout les cas une chose est certaine ISRAEL doit prendre son destin en mains sans trop regarder vers son allié américain qui a lui mème son propre agenda .

Jankel

State Department ou Quai d’Orsay…. c’est la tarditionnelle adminsitraton catholico-antisémite Occidentale de toujours; et s’en Etonner, m’étonne!!!!!!!
Ce sera en tout cas la Fin du Gros Con….pour pire derrière et une juiverie américaine lessivée comme en Europe des années 30….
Qui vivra vera….

amsallem

TRUMP BASHING QUAND TU NOUS TIENS ,TU NOUS TIENS BIEN !!!!!!! VOUS N,EN AVEZ PAS ASSEZ DE RESSASSER TOUJOURS LA MEME CHOSE . ALORS QUOI VOUS AVEZ DES SOLUTIONS ? LES ISRAELIENS DOIVENT ETRE LES INITIATEURS DE LEUR DESTIN .

Marc

Il n’est pas question de « bashing », terme à la mode censé empêcher toute lecture critique d’un projet politique : ici l’implication Trump dans le fameux « processus de paix », qu’on dit par ailleurs illégitime, si et quand les Palestiniens ou Arabes en général ne s’y tiennent pas. Le plan Saoudien existe depuis 2002 : l’innovation signalée est l’inversion des termes : d’abord la normalisation généralisée avec le monde arabe à commencer par le Golfe, et ensuite l’établissement des conditions d’une paix avec les plus proches, dits Palestiniens : il est absolument nécessaire, pour établir la paix, qu’on ait chassé les arrioère-pensées des uns et des autres qui sont les sources et motifs de conflits. Israël doit explorer à fonder tout ce qui se cacherait derrière. Les adulations et courbettes envers un pouvoir étranger quelconque (qui Trump embrasse mal étreint) ne sont pas de mise en ce qui concerne l’intérêt national israélien. Et tant pis pour les allégeances à double-entrée.