Depuis de nombreuses années Israël doit faire face à une vaste entreprise d’isolement, de délégitimation et de boycott, orchestrée par l’Autorité palestinienne, avec le soutien de la quasi-totalité des Etats arabes, de la gauche radicale et d’autres forces politiques comme les partis écologistes dans certains pays.

Israël est le miroir d’une haine qui puise sa source à la fois dans l’islam et dans l’idéologie tiers-mondiste. Seul pays au monde à être accusé en même temps de colonialisme, d’apartheid, d’oppression et de violation des droits de l’homme, alors qu’il est la seule démocratie de la région, l’Etat d’Israël réussit à contenir l’inflation, à préserver le plein emploi, à conserver une des croissances les plus élevées de l’OCDE et des exportations records vers les pays émergents.

Le terrorisme continue de frapper chaque jour Israël, mais il ne perturbe pas la vie quotidienne des Israéliens. Quarante ans après la libération des otages d’Entebbe, Netanyahou est en Afrique pour un voyage officiel dans plusieurs pays, avec lesquels Israël développe de nombreux projets, notamment l’Ouganda où Yoni Netanyahou, le frère du Premier ministre, perdit la vie dans l’opération menée par Tsahal. La visite du Premier ministre israélien n’est pas seulement symbolique, pour rappeler au monde que la détermination est la seule réponse au terrorisme, mais elle a pour but de signer des contrats de coopération avec ces pays d’Afrique dans des domaines aussi variés que la sécurité, l’agriculture et l’agronomie, la technologie et la médecine.

Elle remet à jour la politique d’Israël envers l’Afrique des années 50 et 60, où de nombreux Israéliens partagèrent leur savoir-faire avec leurs collègues africains. Malgré l’importance de l’islam dans de nombreux pays africains, il subsiste dans de nombreuses ethnies un amour profond d’Israël et de sa tradition. Un livre récent « Black Jews » d’Edith Bruder, aux éditions Albin Michel, a montré que de nombreuses tribus se sont converties au judaïsme depuis le début du vingtième siècle, notamment les Igbo, les Lemba, et les Abayudaya qui se considèrent comme des descendants des tribus perdues dont il est fait mention dans la Bible.

La présence israélienne en Afrique est importante, et réelle déjà sur le terrain depuis fort longtemps, mais la visite de Netanyahou lui confère un caractère officiel. Par ailleurs, même si les relations entre Jérusalem et la Maison Blanche ne sont pas au beau fixe, la coordination militaire entre les deux pays s’est renforcée, comme en témoignent les plus importantes manœuvres de simulation d’attaques de missiles accomplies par les deux armées cette semaine, avec entre autres l’expérimentation réussie des batteries de défense « Baguette magique ».

La fin du mandat d’Obama ne sera pas facile à gérer pour Netanyahou, car le président américain ne cache pas son inimitié pour le Premier ministre israélien et il est maintenant libéré de toute contrainte. Cependant il est clair que l’intérêt stratégique prime sur les sentiments personnels, Netanyahou et Obama le comprennent parfaitement et tout en continuant de se détester profondément, et de s’envoyer des messages par conférence de presse interposée, ils laissent les forces de sécurité coopérer au plus haut niveau, car les objectifs aussi bien politiques que militaires des deux pays sont aussi bien complémentaires que vitaux.

Michaël Bar-Zvi – Chronique du 7 juillet 2016 – Aleph be Tammouz 5776

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