André Bercoff : «La morale c’est comme la culture, moins on en a, plus on l’étale»

Source : FigaroVox
FIGAROVOX/HUMEUR – Sur fond d’affaire Ferrand, André Bercoff dénonce la tartufferie des discours sur la moralisation de la vie publique.

André Bercoff est journaliste et écrivain. Son dernier livre, Donald Trump, les raisons de la colère a été publié chez First.


Donc, il s’agit de moraliser définitivement la vie politique. De faire en sorte que, désormais, la totalité des princes qui nous gouvernent soit revêtue de probité candide et de lin blanc, sauf à encourir les foudres d’une justice impitoyable.

Les emplois fictifs de Fillon, les dérives fiscales de Cahuzac, la phobie administrative de Thevenoud, les égarements de Guéant, les fausses factures des vraies campagnes, les rétro-commissions aux partis politiques, tout cela, c’est fini. Chapitre clos. Le président Macron a promis de laver plus blanc.


De deux choses l’une : ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c’est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens.

Mais que se passe t-il? Quels sont ces bruits fâcheux qui circulent, alors que le premier gouvernement du nouveau régime vient à peine d’être formé? Le même Canard qui avait triomphalement ouvert le Fillongate révèle que Richard Ferrand, l’âme de la campagne macronienne, le plus fidèle des grognards, avait contribué à l’enrichissement de son épouse sur le dos de mutualistes bretons, et rémunéré son fils, faute de trouver un non illettré dans sa région.

Par ailleurs, à en croire les accusations de Corinne Lepage, le garde des Sceaux, spécialement chargé de rédiger le rapport sur la moralisation de la vie politique, aurait eu à Paris, pendant cinq ans, une secrétaire payée sur les fonds de la députée européenne Marielle de Sarnez, co-fondatrice du Modem et elle-même actuellement ministre.

Tout ceci sans compter les vacances subventionnées d’Alain Tourret et les débordements oratoires de Marlène Chiappa.

Cela fait beaucoup pour un Emmanuel Macron qui a fait de sa virginité politique une vertu et de son exigence éthique un étendard.

De deux choses l’une: ou celui-ci est cohérent avec lui-même et vire ceux qui ont fauté, ou c’est business as usual dans la continuation de Hollande par les mêmes moyens.

D’autant plus que les français attendent d’abord, de ceux qu’ils ont élus, tout bêtement, tout simplement, qu’ils fassent leur métier. Le chômage, la dette, la dépense publique, le terrorisme, l’immigration, les désertifications, les déficits: point n’est besoin de continuer un inventaire des problèmes que tous connaissent et qui ne seront pas résolus, loin s’en faut, par l’absorption répétée et surmédiatisée de pilules de moraline à haute dose.

Et rappelons à la cohorte des Tartuffe, adeptes, comme d’habitude des deux poids deux mesures que la morale c’est comme la culture: moins on en a, plus on l’étale. Les sermons, comme les serments, ne doivent plus être les alibis du sur-place. Il est minuit, docteur Macron.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

5 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Danielle

Et que pensez-vous de tous ces petits partis politiques dont on ne connait à peine le nom et dont on ne s’en souvient déjà plus, qui font diversion pour mieux noyer le poisson ?
Ça c’est la force de docteur Macron .

isoleilla

Si l’homme savait au moins ce qu’est la moralité … Chacun fonctionne avec ses propres critères !

Maryse

Si l’homme savait au moins ce qu’est la moralité ! Chacun fonctionne avec ses propres critères…

Jg

La politique immorale regne en france depuis toutes les republiques ,.la corruption est le coeur du systeme .

;AMSALLEM

BRAVO à Monsieur BERCOFF , toujours très réconfortant de lire ses articles .