Les révélations du « Washington Post » : Imad Moghniyé a été tué conjointement par la CIA et le Mossad

 
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Dans un dossier inédit publié samedi, le Washington Post révèle les dessous de l’assassinat en février 2008 du chef des opérations militaires du Hezbollah, Imad Moghniyé.

Cosigné par deux journalistes, l’article, auquel ont contribué cinq autres journalistes, se fonde sur cinq sources différentes, d’anciens responsables des services de renseignements US.

L’article affirme que l’assassinat de Moghniyé a été concocté par les services de renseignements américains et israéliens, la CIA et le Mossad, qui avaient tous deux des motifs sérieux pour liquider le responsable hezbollahi, accusé d’être commanditaire d’une série d’opérations « terroristes » qui avaient ciblé des intérêts israéliens et américains.
Alors qu’il rentrait chez lui à Damas après avoir participé à une réception à l’ambassade iranienne, Moghniyé s’est approché de sa voiture 4×4 où avait été placée une bombe à l’intérieur du pneu de secours fixé à l’arrière du véhicule. Activée depuis Tel-Aviv, la bombe a explosé, le tuant sur-le- champ, précise le texte.

« Des officiers de la CIA dotés d’une longue expérience en matière d’opérations secrètes ont réussi à assurer un logement sécurisé dans un immeuble situé à côté de l’appartement où logeait Moghniyé », selon les indications d’un ancien agent.

Le modus operandi conclu entre les deux services de renseignements accordait aux Américains la prérogative de stopper l’opération et aux Israéliens la tâche de l’exécution, affirme le quotidien.

L’article ajoute que les États-Unis ont aidé à la fabrication de la bombe qui a été testée à plusieurs reprises aux États-Unis afin de s’assurer que l’explosion serait contenue et son effet de nuisance limité à la cible.

Les auteurs font en outre état du débat juridique qui a entouré la prise de décision et les motifs avancés pour justifier une telle opération commise « hors des zones de conflits », bien que ce type d’assassinat soit généralement considéré « en violation avec le droit international ».

Mais l’argument avancé par l’administration US pour justifier l’opération s’est fondé sur le principe d’autodéfense, Moghniyé étant alors considéré comme « une menace permanente pour les Américains ».

Les États-Unis reprochaient à Imad Moghniyé d’avoir « comploté contre les forces américaines en Irak », en entraînant et en armant les milices chiites, causant la mort de plusieurs soldats US. Il est également tenu pour responsable de l’explosion qui a visé l’ambassade US à Beyrouth en 1983. Moghniyé avait également été accusé par la Cour fédérale américaine d’avoir détourné en 1985 le vol 847 de la TWA, tuant un soldat de la marine américaine qui se trouvait à bord de l’avion. Une opération qui a valu à Imad Moghniyé d’être placé par le FBI sur la liste des terroristes les plus recherchés.
Selon d’anciens agents de la CIA, Moghniyé est tenu également pour responsable du kidnapping en 1984 du responsable de la CIA au Liban, William Buckley, torturé puis tué, des faits qui ont été consignés dans une bande vidéo que Moghniyé avait envoyée à la CIA.
Pour les Israéliens, il était notamment impliqué dans l’opération-suicide menée en 1992 contre l’ambassade israélienne à Buenos Aires, tuant 25 Argentins et 5 civils israéliens, parallèlement à l’attaque qui a ciblé dans la même ville le Centre communautaire juif, deux ans plus tard, faisant 85 morts.

L’idée d’assassiner Imad Moghniyé avait émergé dès 2002, date à laquelle avait eu lieu une première réunion entre les services américains et israéliens, poursuit l’article. Mais ce sont les Israéliens qui ont abordé les Américains en premier. Les risques d’une riposte de la part du Hezbollah n’étaient pas à craindre par les Américains qui pensaient que le parti chiite accuserait Israël, précise le journal.

Le Washington Post ajoute par ailleurs que la CIA et le Mossad avaient eu l’opportunité de tuer également Qassem Soleimani, le commandant des brigades iraniennes al-Qods, un jour où il marchait aux côtés de Imad Moghniyé. « Ils se trouvaient côte à côte (…). Il n’y avait qu’à presser le bouton », affirme un responsable US cité dans l’article. Ce dernier ajoute toutefois que les personnes chargées de l’opération n’avaient pas le feu vert pour tuer Soleimani.

OLJ
02/02/2015

lorientlejour.com

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