Les Commandants de la milice kurde de Syrie font fi de l’ultimatum que leur a asséné le Vice-Président Joe Biden, mercredi 24 août, pour qu’ils battent en retraite vers l’Est de l’Euphrate, sans quoi le soutien américain leur sera retiré. Au lieu de s’y soumettre, ils ont décidé de tenir le territoire libéré de Daesh et de faire face aux tanks de l’occupant, l’armée turque, [en « proposant leur assistance » au Conseil Militaire de Jarabulus, qui s’oppose énergiquement à la l’invasion ottomane.]

12033104_10153671287768872_1483638854315346045_n-620x413

Les premiers affrontements sérieux ont commencé jeudi dans la nuit, quand les forces kurdes stationnées à Manbij ont attaqué les positions prises par les tanks turcs à Jarabulus, quelques heures après que les forces de Daesh aient dû prendre la fuite hors de cette ville frontalière. Ces combats se poursuivent vendredi matin, 26 août.

L’ultimatum américain aux Kurdes est la résultante des accords de compréhension mutuelle qu’a passé le Vice-Président Joe Biden avec le dirigeant autoritaire turc Tayyip Recep Erdogan, à Ankara, mercredi, quelques heures après la traversé de la frontière nord syrienne par l’armée turque.

« Les forces des Kurdes syriens perdront l’appui aérien américain s’ils ne battent pas en retraite vers la rive Est de l’Euphrate », avait martelé le Vice-Président américain lors d’une conférence de presse.

Pourtant, jeudi soir, les responsables turcs ont fait bien des efforts pour contrecarrer l’impression que leur intervention militaire en Syrie était complètement coordonnée avec les Etats-Unis.Ils ont annoncé que le Chef d’Etat-Major russe, le Général Valery Gerasimov arriverait à Ankara vendredi pour des négociations avec son homologue turc, le Général Hulusi Akar.

Le Commandant des troupes américaines en Irak et en Syrie, le Lieutenant-Général Stephen Townsend, avait, pendant ce temps, donné ordre à son personnel des forces des opérations spéciales américaines, de se retirer des unités de la milice des YPG kurdes et de retourner sur leur base aérienne de Rmeilan, près d’Hasakah, au nord de la Syrie. C’est ce que révèlent les sources des renseignements militaires de Debkafile.

Le Général américain a aussi mis un terme à l’approvisionnement de la milice kurde en munitions et obus de l’artillerie, ainsi qu’à la transmission de renseignements vitaux sur les zones de combats récemment occupées par l’armée turque.

Ces mesures seraient « temporaires » , selon les officiers amaéricains qui ont informé Salih Muslim, le dirigeant du Parti de l’Union Démocratique kurde de Syrie (le PYD) et elle seront levées dès que la milice YPG aura reçu l’ordre de se retirer du nord de la Syrie et de prendre la direction de l’Euphrate.

A peine la semaine dernière, la milice kurde syrienne était élevée sur un piédestal et couverte d’éloges pour ses prouesses lors de la capture de Manbij, avec l’aide des forces spéciales américaines.

Leur descente aux enfers serait complète, après que les Etats-Unis aient décidé d’embarquer sur le projet d’invasion turque du nord syrien, si jamais ils se conformaient aux exigences de l’ultimatum Biden. Ils devraient alors renoncer à tout ce qu’ils ont durement gagné depuis des années de combat contre l’Etat Islamique et ils devraient oublier leurs rêves d’Etat kurde en faisant la jonction entre leurs différentes enclaves sur une longueur de 900 kms de la frontière turco-syrienne.

Une vague d’informations et de désinformations brouille les cartes, pendant ce temps, alors que les Kurdes de Syrie et d’Irak absorbent le choc du revirement américain contre eux.

Le Ministère des Affaires étrangères à Ankara a déclaré jeudi que le Secrétaire d’Etat américain John Kerry avait informé le Ministre turc des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu que les milices kurdes syriennes avaient commencé leur retraite vers la rive Est du fleuve de l’Euphrate.

ManbijKoteret

Les sources américaines ont qualifié cette prétention en confirmant seulement qu’une « partie principale/importante » des Kurdes avait battu en retraite, mais pas leurs forces entières. Les Kurdes ne sont évidemment pas trop pressés de prendre leurs ordres de marche soit d’Ankara en Turquie, soit de la Maison Blanche à Washington.

Un bref communiqué kurde déclare que les forces kurdes, en effet, se sont repliés vers la rive Est du fleuve del’Euphrate,mais les sources des renseignements militaires de Debkafile constatent qu’une partie importante des combattants kurdes reste toujours sur place à l’ouest du fleuve. En effet, nos sources ont trouvé que les officiers des Unités YPG kurdes restent inflexibles dans leur détermination de tenir leurs positions et de faire face à l’armée turque.

Après l’invasion turque de mercredi, le dirigeant kurde Salih Muslim a déclaré : « La Turquie sera vaincue en Syrie, aux côtés de l’Etat Islamique ».

Les unités kurdes ont aussi pris position sur les routes menant à la base américaine de Rmeilan, prêtes à mettre sur pied un blocus. Un convoi kurde de nourriture qui devait se rendre sur la base jeudi n’est jamais arrivé.

En Irak, des échos circulent à propos d’une mutinerie des Peshmergas kurdes contre leurs instructeurs américains dans les bases où ils s’entraînent pour l’offensive censée reprendre un jour Mossoul encore aux mains de Daesh.

Cependant, les événements de cette semaine autour du Nord de la Syrie, ont porté un revers cinglant à la « stratégie » américaine, dans sa conduite erratique de la guerre contre Daesh. Il n’y a encore que quelques jours, les Américains parlaient haut, fort et clair des Kurdes comme de l’épée la plus tranchante dans « leur » l’arsenal pour vaincre les djihadistes. Depuis l’accord de Biden avec Erdogan, mercredi, Washington peut oublier définitivement que les YPG kurdes de Syrie, voire les Peshmergas kurdes d’Irak lui serve de fer de lance (et il faut le dire : de chair à canon) pour ses campagnes impérailes visant à libérer Raqqa en Syrie et Mossoul en Irak contre Daesh.

DEBKAfile Reportage Exclusif August 26, 2016, 9:13 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

Cette guerre dévoile un pan inégalé de cynisme de l’Occident et de l’OTAN en particulier, qui préfèrent s’allier aux pires dictateurs islamofascistes Erdogan, Khamenei, Assad, Nasrallah plutôt que de devoir combattre « l’Islamonazisme » de Daesh, aux côtés des seules forces démocratiques, laïques, égalitaires de la Région, quand il s’agit d’Israël ou des Kurdes… La France complaisante et soumise au Grand Vizir d’Ankara, évidemment, comme à sa grande habitude historique de compromission et de collaboration, se tait. On continuera à nous agiter le chiffon rouge de la « guerre contre le terrorisme » pour mieux ramper devant les dictatures… 

eldorarjarablus (1)

Les djihadistes-mercenaires d’Erdogan, à la barbe salafiste fleurie… 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
jcg

La meme chose arrive contre Israel . Trahison sur trahison ,il faut s attendre au pire ,nous n avons pas d amis ,et chez nous ,nous avons des politiques qui capitulent !

viviane Lee

Les Kurdes doivent s’unir pour débarrasser la terre de la vermine de DAECH soutenue par Erdogan et les autres pays arabes avec la bénédiction d’Obama .J’espère que les Kurdes arriveront à leurs fins , en tous cas ils sont déterminés à ne pas se laisser faire ni imposer les diktats d’Obama .

stevenl

Any chance of success requires a consolidation of the Multiple Kurd factions dispersed in the four countries of Iran, Iraq, Syria and Turkey.