Des cérémonies parallèles ont été organisées. Ici, des responsables juifs déposent des fleurs à Jasenovac, vendredi dernier Photo Stringer. AFP
Les Serbes de Croatie se sont ralliés lundi à un boycott décidé par la communauté juive d’une commémoration au camp de Jasenovac, l' »Auschwitz croate », déplorant la passivité des autorités face à l’extrême droite pronazie.

Les représentants de la minorité serbe assisteront à une « commémoration alternative » au côté des juifs de Croatie et d’associations croates antifascistes, mais ne seront pas présents à la cérémonie officielle le 22 avril, a déclaré une responsable du Conseil national serbe.

C’est la deuxième année consécutive qu’un tel boycott est observé.

Tous reprochent notamment aux autorités d’avoir permis l’inauguration à Jasenovac, d’une plaque commémorative frappée d’un slogan du régime oustachi pronazi, qui dirigeait la Croatie durant la Seconde Guerre mondiale (« Za Dom Spremni », « Prêts pour la patrie »).

Elle a été dévoilée par des vétérans d’une formation paramilitaire (HOS) à la mémoire de onze des leurs tués pendant le conflit d’indépendance de la Croatie (1991-95). Une initiative vécue comme une provocation par les associations de victimes.

« Tant que cette plaque (…) sera à Jasenovac, les conditions pour notre participation à la commémoration officielle ne seront pas réunies », a déclaré Tamara Opacic, une responsable de l’association serbe.

Les juifs de Croatie avaient annoncé le 17 mars leur décision de boycotter la cérémonie.

« Rien n’a été fait depuis un an. La relativisation (des crimes) des Oustachis et de leurs symboles se poursuit », a expliqué Ognjen Kraus, président de la Coordination des municipalités juives de Croatie.

Les Serbes de Croatie représentent environ 4% et les juifs moins de 1% des 4,2 millions d’habitants du pays.

Mis en place par les nazis, le régime oustachi, dirigé par Ante Pavelic, a exterminé des centaines de milliers de Roms, de Serbes, de juifs et des Croates antifascistes. Environ 75% des quelque 40.000 juifs de Croatie ont été tués.

Au pouvoir depuis octobre, le Premier ministre conservateur Andrej Plenkovic s’est engagé à instaurer une « atmosphère de tolérance ».

Mais fin février, des dizaines de militants d’un parti d’extrême droite ont défilé dans le centre de Zagreb, entonnant le « Za dom spremni ».

En janvier, le directeur d’un lycée croate à Sibenik (sud) avait refusé d’accueillir dans son établissement une exposition sur Anne Frank au motif qu’elle présentait les Oustachis comme des « criminels ».

Source : I24 News

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