Lors d’une audition à l’Assemblée nationale pour évoquer dans quelles conditions devaient être employées les forces armées sur le territoire national, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a fait part de son inquiétude au sujet de possibles attaques menées depuis les territoires Libyen contrôlés par l’État islamique.

« Daesh a fait des déclarations en ce sens, d’où notre vigilance en Libye. Il ne faut jamais négliger les déclarations de Daesh car généralement cette organisation fait ce qu’elle annonce. C’est depuis les côtes libyennes qu’elle pourrait mener ces attaques contre nous c’est pourquoi je suis particulièrement inquiet de la tournure des évènements dans ce pays », a-t-il déclaré, sans préciser la nature des éventuelles attaques.
Mais, dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro, le ministre s’est fait plus précis. « Il existe un risque majeur que Daesh organise le passage de migrants vers Lampedusa », a-t-il dit. En clair, la crainte est de voir l’organisation jihadiste prendre le contrôle du trafic des migrants depuis les côtes libyennes.
Si tel devait effectivement être le cas, on pourrait alors tout imaginer : des embarcations piégées pouvant exploser à l’arrivée de navires européens venus porter secours à des migrants laissés en détresse ou bien encore l’infiltration de jihadistes parmi ces derniers.
« Il y a aujourd’hui en Libye entre 4.000 et 5.000 combattants de Daesh, dont beaucoup des Maghrébins et des Egyptiens. Il n’y a quasiment pas d’Européens, mais cela pourrait venir », a par ailleurs estimé M. Le Drian.
Quoi qu’il en soit, le ministre compte sur l’opération navale européenne Sophia, lancée en juin 2015, ayant pour but la lutte contre les passeurs de migrants en Méditerranée centrale.
Seulement, faute d’un accord donné par un gouvernement d’unité nationale qui peine à s’établir en Libye, les navires européens ne peuvent qu’intervenir dans les eaux internationales.
« Il faut que l’opération européenne puisse se déployer dans les eaux territoriales libyennes, voire sur le littoral, comme le prévoit son mandat, pour faire cesser les trafics et empêcher des milliers de migrants de se lancer en Méditerranée à partir des zones côtières contrôlées par Daesh. Le dispositif est prêt mais ‘Sophia’ ne peut aller dans les eaux territoriales libyennes sans une demande du gouvernement ou un accord international », a déploré M. Le Drian.
Interrogé sur la présence de forces spéciales françaises en Libye, le ministre n’a pas souhaité répondre. « Il ne s’agit pas de faire des opérations au sol (…) Nous faisons des vols de reconnaissance. Je ne peux pas en dire plus », a-t-il toutefois concédé.

Laurent lagneau

zone militaire

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