Un responsable des renseignements turcs se rend à Damas en visite

As-Safir affirme que l’aide de camp du chef des services turcs de renseignements (M.I.T) Hakan Fidan a rencontre un homologue syrien de haut rang au sein des Mukhabarat (services secrets tortionnaires) syriens.  

Damascus. (AFP/Louai Beshara)

BEYROUTH – Un haut-responsable turc des services de renseignements (MIT) aurait tenu une réunion au sommet avec un homologue syrien, selon un quotidein libanais qui soutient le Hezbollah et le régime Assad.

As-Safir a révélé lundi matin qu’un aide de camp, resté anonyme, du Chef des services de renseignements nationaux turcs, Hakan Fidan (réputé pour ses positions pro-iraniennes) est arrivé dimanche à Damas, où il a rencontré un responsable de haut-rang de la sécurité syrienne.

Le reportage n’entre pas dans les détails de cette visite supposée, soulignant seulement que les deux hommes ont débattu des « évolutions dans le Nord de la Syrie », une référence implicite aux victoires militaires remportées par les Forces Démocratiques Syriennes soutenues par les Etats-Unis, une coalition kurdo-arabe dominée par les Unités de Protection du Peuple Kurde (YPG) à laquelle Ankara s’oppose fermement.

La Turquie se prépare à une opération militaire et para-militaire (en s’appuyant sur un ramassis de milices rebelles pro-islamistes) par laquelle les factions rebelles attaqueraient la ville frontalière de Jarabulus détenue par Daesh, loin derrière les actuelles lignes de front de l’opposition syrienne contre le groupe djihadiste (Daesh) dans l’arrière-pays du nord d’Alep.

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Ce matin, 23 août 2016, les tanks et l’artillerie turque ont bombardé les positions de Daesh, à Karkamis et Jarabulus, à la frontière syro-turque, après avoir bombardé, hier soir, les positions kurdes, au moins une bonne vingtaine de fois. Ankara veut créer une zone-tampon occupée par des rebelles islamistes de son cru, remplaçant Daesh trop voyant.

Le séjour de ce responsable des renseignements en Syrie survient à la suite de la déclaration du Premier Ministre turc Binali Yildirim, samdei dernier, qui a fait clairement savoir que Bachar Al Assad pourrait jouer un rôle dans un « gouvernement de transition » de ce pays déchiré par la guerre, un revirement de la précédente posture politique de la Turquie à ce sujet.

Yildirim a aussi réitéré la ferme opposition de son pays à la présence de YPG kurdes tout le long de la frontière syrienne avec la Turquie, à peine une semaine après la libération par les FDS menées par les YPG kurdes et la prise de contrôle de la ville de Manbij au nord de la Syrie, jusque-là aux mains de Daesh.

Ankara a depuis lors multiplié les mises en garde, insistant que le fait que les troupes kurdes doivent se replier vers l’ouest, de l’autre côté de l’Euphrate, bien que les FDS aient récemment annoncé leur intention de poursuivre leur percée plus à l’Est et de reprendre la ville centrale d’Al-Bab, longtemps siège du QG de Daesh pour sa branche internationale terroriste.

Les spéculations vont bon train ces derniers mois, en particulier dans les médias kurdes syriens, disant que la Turquie cherche à tout prix un rapprochement avec le régime syrien, en particulier concernant la question des YPG kurdes dans le nord de la Syrie, qu’Erdogan conçoit comme une menace partagée pour les deux régimes dictatoriaux. La Syrie, quant à elle, a répété à plusieurs reprises, chercher la reprise de contrôle de « tout » le territoire syrien précédent, laissant comprendre qu’idéalement, elle n’a aucune intention de laisser une enclave kurde ou fédérale kurdo-arabe se développer sur la carte.

 

En avril 2016, le journal algérien  El-Watan révélait que ce pays nord-africain autoritaire et proche de l’Iran et de Moscou, avait tenu une série de réunions de « médiation » entre Damas et Ankara, concernant la question de la région de facto autonome dans le Nord de la Syrie, [NDLR : Bouteflika et son gang corrompu ne souhaitant pas que l’exemple kurde puisse donner des idées et des ailes à d’autres minorités, notamment Kabyles, risquant un jour de faire sécession et de faire imploser des entités pétrolières et gazières rentables comme sa propre multinationale].

 

Par le rédacteur en chef de Now, Albin Szakola (@AlbinSzakola). Amin Nasr a traduit les articles en arabe. 

NOW

Publié le : 22/08/2016 01:14 PM

Adaptation : Marc Brzustowski

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