La Première guerre mondiale met fin au régime ottoman en Palestine le 11 décembre 1917. Les troupes britanniques, commandées par le Général Allenby, font leur entrée à Jérusalem dont la reddition à une puissance protestante, revêt une signification particulière pour la communauté juive de Palestine.

Le yichouv, terme désignant la communauté juive de Palestine avant la création de l’Etat d’Israël, comprend l’ancien yishouv qui correspond aux communautés juives orthodoxes installées avant la seconde moitié du XIXème siècle,  dans les cités de Jérusalem, Jaffa, Hébron, Tibériade et Safed[1].

Quant au nouveau yishouv, il est peuplé par les vagues d’immigrants fuyant les persécutions et de ceux qui adhèrent complètement aux idéaux sionistes ; tous viennent s’établir sur l’ensemble de la terre d’Israël.

Le mandat britannique

Les puissances alliées mettent en œuvre les accords Sykes-Picot organisant le partage de l’empire ottoman, ainsi que la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 en faveur de l’établissement d’un foyer national juif en Palestine.

Lors de la conférence tenue à San Remo du 19 au 26 avril 1920, les puissances conviennent de l’attribution à la France d’un mandat sur la Syrie et d’un mandat à la Grande-Bretagne sur la Mésopotamie et sur la Palestine.

Cette décision est reprise aux articles 94 et 95 du traité de paix avec la Turquie signé à Sèvres le 10 août 1920, confirmée par le Conseil de la Société des Nations, le 24 juillet 1922, et entre en vigueur le 29 septembre 1923.

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Dès 1920, l’administration civile est placée sous l’autorité d’un haut commissaire. Le premier fonctionnaire envoyé par l’Angleterre pour remplir ce poste est Sir Herbert Samuel, membre d’une grande famille juive anglaise et sioniste déclaré. Son arrivée remplit de joie les Juifs du pays.

Commence alors une période florissante pour Jérusalem. Le comité exécutif du mouvement sioniste y fait installer ses bureaux, la ville devient ainsi la capitale officieuse du Yishouv.

De nombreux édifices sont construits comme l’hôtel du Roi David, l’hôpital Hadassah, le musée Rockfeller. La ville s’agrandit avec la crétaion  de nombreux faubourgs tels Talpiot  (1922), Bet Hakérem (1923), Bayit Vegan (1925), Geoula et Rehavia (1929).

Le 1er avril 1925 est inaugurée l’Université hébraïque de Jérusalem construite sur le mont Scopus. Au cours de la cérémonie, assistent Lord Balfour, toute l’élite universitaire et culturelle de la Palestine et du monde entier, comme Haïm Weizmann le poète, Bialik le physicien, Albert Einstein le docteur et Sigmund Freud.

La cinquième  alya (1933-1938) entraîne l’arrivée en Palestine de 250 000 juifs allemands, qui apportent avec eux des capitaux et un savoir-faire, permettant un essor industriel et le développement des villes ainsi Tel Aviv compte déjà 150 000 habitants en 1936.

Cette alya donne naissance à une structure économique plus moderne, plus dynamique à la société juive aggravant davantage le fossé avec la population locale arabe qui connait aussi des flux intenses d’immigration.

Malgré le Livre Blanc draconien de 1939,  l’immigration clandestine continue, à un rythme ralenti, 50 000 à 60 000 «  yekkes,  surnom donné aux immigrants juifs d’origine allemande et autrichienne,  arrivent en Palestine avant le déclenchement du conflit.

Le mouvement nationaliste arabe se rapproche des forces de l’Axe. Le grand mufti de Jérusalem, de la famille palestinienne Husseini, donne l’exemple en gagnant l’Allemagne en 1942 d’où il encourage les pays arabes à joindre leurs efforts à ceux des nazis pour  l’extermination des Juifs dans le monde.

 Pour relever les défis de la nouvelle situation géopolitique, le Yishouv a d’abord le souci constant de faire entrer dans le pays le maximum de ceux qui fuient l’Europe, puis il y a la volonté d’enrôler un grand nombre de soldats juifs dans les rangs de forces armées britanniques : cette participation trouve son expression dans l’engagement volontaire de trente mille soldats du Yishouv dans les rangs des forces armées britanniques.

Les positions de la puissance mandataire sont menacées par l’offensive allemande en direction du Caucase et de la Cyrénaïque.

Durant la guerre, environ 52 000 Juifs sont arrivés légalement en Eretz Israël. L’immigration illégale se développe et se heurte à de fortes contraintes. La surveillance des mers s’intensifie. Dans ce contexte ont eu lieu les épisodes des bateaux-cercueils.

Sauvetage du judaïsme européen

Le Yishouv se porte au secours du judaïsme européen. La Hagana négocie longtemps avec les Britanniques l’envoi de soldats dans les pays ennemis en Europe.

En 1945,  90 000 réfugiés d’Europe arrivent en Palestine et au cours des trois années qui suivent plus de 60000 immigrants clandestins. Les développements survenus pendant la guerre en Palestine jouent en faveur de la construction d’un futur Etat. Le nombre de Juifs de Palestine a augmenté lentement.

Après la guerre, le yishouv lutte pour abroger la politique du Livre Blanc afin d’ouvrir les portes du pays et établir les bases d’un état juif indépendant.

L’Exodus est le cas le plus célèbre bateau d’immigrants clandestins arrêtés par des soldats britanniques aux lendemains de la Shoah. A bord de l’Exodus, 4515 passagers entassés, tous des rescapés des camps nazis, ces « personnes déplacées » veulent fuir l’Europe qui a réduit en cendres leurs familles et commencer une nouvelle vie en Israël qui est alors sous l’emprise britannique.

Pour cela ils sont prêts à tout : ils partent de Port de Bouc, arrivent à Haïfa d’où ils sont durement évacués par les troupes anglaises qui les renvoient vers les ports français. Les passagers refusent de descendre, ils sont alors ramenés par la force vers Hambourg et interner dans un camp.

L’affaire de l’Exodus popularise auprès de l’opinion mondiale le combat des juifs pour le retour vers leur terre, cela  renforce la cause de l’Etat d’Israël à la recherche de son indépendance.

La première guerre israélo-arabe

En novembre 1947, l’Organisation des Nations Unies (ONU) approuve un plan de la partition de la Palestine, selon lequel la force mandataire se retire avant le 15 mai 1948.

Il est prévu aussi la création simultanée d’un état juif et d’un état arabe et l’internationalisation de la ville de Jérusalem comme une enclave en territoire arabe. Le mouvement sioniste accepte cette décision, les dirigeants arabes la rejettent.

La route de Jérusalem-est, d’emblée le centre de furieux combats. Les armées juives affrontent les bandes arabes locales, organisées en Armée de Libération arabe, qui tentent d’organiser la région. En cas de perte de contrôle de la route, les Juifs de Jérusalem sont coupés du reste du yishouv. Le combat pour la route dure plusieurs mois : en mai 1948, la Jérusalem juive est isolée.

Le secteur occidental de la ville est la cible de nombreux assaillants. Le quartier juif de la Vieille ville est coupé des nouveaux quartiers de la ville. Les populations juives doivent évacuer les faubourgs d’Atarot et de Neve Yaacov.

Dans la nuit du 14 et 15 mai, le mandat britannique prend fin,  aussitôt l’indépendance de l’Etat d’Israël est proclamée par le chef du mouvement sioniste, David Ben Gourion[2].

Après le départ des troupes britanniques et la proclamation de l’Etat d’Israël, la première guerre israélo-arabe commence : les pays arabes veulent anéantir le nouvel Etat. Jérusalem est le théâtre de durs combats entre la Haganah et la Légion arabe de Transjordanie qui est maîtresse de la ville. Jérusalem compte alors cent mille Juifs et soixante cinq mille non-Juifs. Parmi ces derniers la moitié vit dans la Vieille Ville dans laquelle la Légion arabe va encercler tout le quartier juif.

Pour les forces juives le combat est trop inégal, elles sont obligées de se rendre le 28 mai 1948. Le quartier juif est saccagé et ses synagogues profanées puis détruites. Tous les habitants du quartier sont évacués vers la ville occidentale. Un cessez-le-feu général est déclaré le 11 juin 1948. Tout l’est de la ville est entre les mains des Arabes, mais le Mont Scopus reste une enclave israélienne.

La Nouvelle Ville ne reste aux mains des armées juives que grâce au percement à travers la montagne d’une route reliant Jérusalem au littoral selon une idée de Haïm Herzog[3]

L’armistice signé le 3 avril 1949 entérine la coupure de Jérusalem en deux parties : Israël conserve la Nouvelle Ville, la Transjordanie la Vieille Ville. Selon les accords, les juifs sont assurés du libre accès au Mur occidental, à l’ancien cimetière au Mont des Oliviers, à l’hôpital Hadassah et à l’école de médecine dans l’enclave israélienne sur le Mont Scopus.

Dès lors, la ville se retrouve partagée entre une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale contrôlée par la Jordanie. La circulation entre les deux parties est quasi impossible.

La Jordanie ne respecte pas ces clauses : de nombreuses synagogues, le vieux cimetière juif, celui du Mont des Oliviers, sont détruits. L’essentiel des activités arabes de Jérusalem est transféré vers Amman la capitale de la Jordanie.

Le 13 décembre 1949, la Knesset déclare Jérusalem capitale d’Israël et y installe les services gouvernementaux mais nombre de pays considérant Jérusalem comme un « corpus separatum » maintienent leurs délégations et ambassades à Tel Aviv.

Vers 1949-1950, le Parlement jordanien délibère sur le statut juridique de Jérusalem. Rival du souverain saoudien, le roi hachémite veut placer sous son contrôle l’un des sanctuaires de l’Islam. En 1951 le roi jordanien Abdullah est assassiné par un fanatique musulman à la sortie de la mosquée El Aqsa. Il fut émir de Transjordanie de 1921 à 1949, puis roi de Jordanie de 1949 jusqu’à sa mort. En 1946, il est proclamé roi lors de l’accession de ce territoire à l’indépendance. Sa politique a pour but la formation d’un grand État arabe englobant la Jordanie, la Syrie, l’Irak et une partie de la Palestine.

En 1948, il participe à la coalition des États arabes pour empêcher la partition de la Palestine mais en réalité se contente de prendre le contrôle de la Cisjordanie, conformément au pacte, secrètement quelques semaines plus tôt entre lui et Golda Meir, qui prévoyait que la Légion arabe ne livrerait pas de combats envers Israël au-delà de la Cisjordanie en échange de l’annexion du territoire par son royaume. En 1949, le rattachement de la Cisjordanie (littéralement « de ce côté-ci du Jourdain ») à la Transjordanie donne naissance au Royaume de Jordanie.

Le 20 juillet 1951 à Jérusalem, il est assassiné par Mustapha Ashu, âgé de 21 ans, de deux balles dans la poitrine et une dans la tête, et ce, sur ordre probable de Hadj Amin al-Husseini via le colonel El Tell.  Il semble que le souverain ait payé le prix fort de sa politique modérée vis-à-vis du nouvel Etat d’Israël. Dès les premières années de l’indépendance la ville juive de Jérusalem va connaître un développement sans précédent. Un nouveau centre médical Hadassah et une école de médecine sont édifiés à Ein Kerem. En 1950, l’université hébraïque qui s’établit sur un nouveau campus, à Givat Ram, reprend ses activités.

Les institutions gouvernementales s’installent dans un nouvel ensemble de bâtiments, Hakiryah.  Le Mont Herzl recueille les cendres des gloires nationales tandis que le mémorial de Yad Vashem commémore les victimes de la Shoah après 1953. En 1961 commence le procès de Eichmann, un des principaux responsables nazis de la Solution finale, ce qui place Jérusalem au centre de la réflexion et du devoir de Mémoire. L’édifice de la Knesset est inauguré en 1966, ainsi que le musée d’Israël, le Siège du gouvernement, du Parlement, de la Cour suprême de Justice et du Grand Rabbinat, Jérusalem devient en outre un centre touristique, culturel et artistique. De nombreux grands hôtels sont édifiés.

La guerre israélo-arabe de 1956 lors de la crise du canal de Suez s’est soldée par une défaite militaire mais une victoire politique capitale pour l’Égypte.

Le tournant de la Guerre des Six-Jours

En avril 1967, les incidents frontaliers se multiplient et nombre de leaders arabes politiques et militaires appellent à la fin des représailles israéliennes.

L’Égypte, Nasser toujours en quête d’une position centrale dans le monde arabe, surenchérit par la déclaration selon laquelle il prévoyait de remilitariser le Sinaï. La Syrie encourage l’Égypte dans ce sens, mais ne se prépare pas immédiatement à l’éventualité d’un nouveau conflit.

Le 17 mai 1967, Nasser exige le retrait des forces d’interposition de l’ONU du Sinaï et le Secrétaire-Général de l’ONU, U Thant, suit cette requête.
Le 23 mai 1967, l’Égypte bloque l’accès au détroit de Tiran aux navires israéliens (route du sud essentielle à l’approvisionnement des israéliens en pétrole et blocus du port d’Eilat. Israël considère cela comme un casus belli. Le 30 mai, l’Égypte signe avec la Jordanie un traité de défense mutuelle, qui s’ajoute à l’alliance militaire déjà en place avec la Syrie. Le président égyptien Nasser déclare :

« Notre objectif sera la destruction d’Israël. Le peuple arabe veut se battre. »

Plusieurs jours plus tard, les forces jordaniennes sont commandées par un général égyptien. Israël appelle de nombreuses fois la Jordanie à éviter les hostilités, mais Hussein est face à un dilemme : partir en guerre et risquer le contrecoup d’une réponse israélienne ou rester neutre et risquer une insurrection au sein de son peuple.

Le gouvernement d’Israël est soucieux de savoir si la Jordanie serait impliquée dans le conflit pressenti, car une attaque depuis la Cisjordanie (sous contrôle jordanien depuis 1949) aurait pu couper le pays en deux très rapidement. Toutefois, l’armée jordanienne ne semble  pas capable d’une telle manœuvre et la Jordanie a plutôt jusque-là été le terrain d’opérations menées par les autres pays arabes. De plus, plusieurs états éloignés commencent à mobiliser leurs armées, notamment l’Irak, le Soudan, le Koweït et l’Algérie.
Selon le journaliste Mike Shuster, Israël : « était encerclé par des états arabes décidés à le détruire. L’Égypte était dirigée par Gamal Abdel Nasser, un nationaliste provocateur dont l’armée était la plus puissante des pays arabes du Moyen-Orient. L’homme fort de l’Égypte, Nasser, veut se venger de l’affront subi par les pays arabes en 1956.

L’élite israélienne, dans la situation de blocus du détroit au sud et de mobilisation égyptienne dans le Sinaï et étant donné l’état d’embourbement des États-Unis au Viêt Nam, juge que, si des dispositions militaires peuvent apparaître non souhaitables, elles pourraient néanmoins être nécessaires.

Dans le camp égyptien, Nasser, fort du soutien syrien et du contrôle militaire des forces jordaniennes que lui attribue l’alliance signée le 30 mai, se fait la même réflexion. Il estime qu’Israël se soucierait de l’opinion publique internationale et n’attaquerait donc pas en premier. En même temps, le blocus du détroit du sud fragilise de plus en plus l’économie et l’armée israélienne, et Nasser estime que son armée pourrait facilement repousser une première attaque déclenchée par les Israéliens, puis aurait suffisamment de forces pour couper Israël en deux.

Toutes les demandes israéliennes pour éviter le conflit sont sans réponse, menaçant l’avenir du pays. Les Israéliens dénoncent le blocus comme étant une action correspondant aux critères internationaux d’acte de guerre. D’après l’historien israélien Michael Oren, c’est la première fois que le « téléphone rouge »[4] reliant la Maison Blanche au Kremlin fut utilisé pendant la Guerre froide.

Abba Eban, l’ancien ministre israélien  des affaires étrangères résume ainsi la pensée des militaires et de certains hommes politiques de l’époque :

« Il paraissait évident que la sécurité de Jérusalem-ouest impliquerait la conquête de la porte orientale de la ville. »
Le 1er juin 1967, Moshe Dayan est nommé Ministre de la Défense.

Le 5 juin 1967 éclate la Guerre de Six Jours. Ignorant l’appel conciliateur adressé par le gouvernement israélien au roi Hussein,  l’artillerie jordanienne ouvre le feu sur toute la longueur de la ligne de démarcation.

L’armée jordanienne s’empare du quartier général des Nations Unies sur une hauteur stratégique, menaçant ainsi la banlieue sud de Jérusalem. En cette heure de triomphe arabe, Hussein ne veut pas se tenir à l’écart. Moshé Dayan[5], qui vient d’être nommé ministre de la Défense passe alors à l’offensive contre la Jordanie. Quelques heures plus tard, des fantassins israéliens prennent d’assaut le mont où  est situé le quartier général de l’ONU. Ils en chassent les occupants jordaniens. Profitant de leur élan, ils avancent dans la vallée de Hébron et coupent les voies de communications entre Bethléem et Jérusalem.

Le Général Uzi Narkis, le commandent israélien de Jérusalem-est, profite pour consolider les positions : il fait prendre la crête montagneuse  dominant la route qui conduit de Ramallah à Jérusalem. Désormais, toutes les voies d’accès à Jérusalem sont  interdites aux Jordaniens.

Le 6 juin, à 2 heures, les soldats israéliens percent les lignes jordaniennes au nord du pont de passage appelé « la porte de Maudelhaum » Ils neutralisent la résistance jordanienne et se fraient un chemin à travers les champs de mines.

A l’aube, ils ont atteint le complexe fortifié du Musée de Rockefeller, juste en face des remparts de l’angle nord-est de la Vieille Ville.  Ce sont les hommes de Mordehaï Gur qui hissent le drapeau frappé de l’étoile de David sur le Musée de Rockefeller. De là, Mordahaï Gur attend l’ordre du commandant en chef qui permettrait de lancer l’assaut contre la Vieille Ville. Mosché Dayan a fini par persuader Levi Eschkol qu’à défaut d’y entrer il fallait encercler la Vieille Ville. L’opération doit avoir lieu la nuit suivante.

A 10 h, le 7 juin 1967, Mordéchaï Gur envoie au commandant en chef le message suivant :

« Conquérants de Jérusalem, quand les Grecs s’emparèrent de la colline du Temple, les Maccabées la délivrèrent. Lorsque le second Temple fut détruit, Bar Kohba opposa une résistance héroïque aux  Romains. Pendant deux mille ans, aucun juif n’avait eu le droit de monter sur la colline  du Temple. Mais maintenant, vous êtes là, et vous avez rendu la colline du Temple à la nation juive. Les battements du cœur de chaque juif sont voués au Mur de Lamentations. Ce mur est de nouveau entre nos mains. Au cours des siècles, d’innombrables juifs ont risqué leur vie pour venir à Jérusalem, pour pouvoir vivre ici. La colline du Temple appartient aux juifs. »

Les soldats israéliens se mettent aussitôt à la recherche du Mur de Lamentations qu’aucun d’eux n’avait jamais approché. Mais ils sont incapables de s’orienter dans la Vieille Ville. Ils doivent consulter des plans et chercher longtemps avant de trouver le sanctuaire, à l’écart des voies qui traversent la Vielle Ville. Quant à Moshé Dayan, il peut déclarer :

« Nous sommes retournés auprès de ce qui est le plus sacré dans notre pays. Nous y sommes retournés pour ne plus jamais nous en séparer. »

Le 27 juin 1967, la Knesset ou parlement israélien vote la loi de protection des Lieux Saints et adopte une législation étendant au secteur oriental les lois des institutions administratives et des services publics de la Jérusalem occidentale

Le lendemain, la frontière entre l’est et l’ouest de la ville de Jérusalem est supprimée. Désormais les Juifs retrouvent le Mur occidental dont l’accès leur était interdit depuis 1948.

Après la Guerre des Six jours, le grand philosophe religieux Abraham Heshel vient en 1967, faire un pèlerinage à Jérusalem il écrit dans ses Mémoires :

« J’ai découvert un nouveau pays. Israël n’est plus le même qu’avant. Quelle stupéfaction ! C’est comme si les prophètes s’étaient relevés de leurs tombes. Leurs paroles résonnent de façon nouvelle. Jérusalem est partout, elle domine le pays tout entier. Il y a un nouveau rayonnement, un nouvel émerveillement… Mes ancêtres n’ont pu que rêver de toi, pour toute ma famille à Auschwitz tu étais plus lointaine que la lune et moi je peux toucher tes pierres ! L’ai-je mérité ? Comment pourrai-je jamais m’acquitter de ces moments ? Jérusalem est un témoin, un écho d’éternité. »

Le 29 novembre 1968, le Premier Ministre Lévi Eshkol, annonce qu’Israël accorde le libre accès aux Lieux Saints, même aux citoyens des pays arabes en guerre contre Israël.

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Par Joël Guedj, pour JFORUM

[1]   Selon la tradition juive, ces villes sont surnommées « les 4 villes saintes ».

[2] Ben Gourion David (1884-1973) ; arrivé à 20 ans en Palestine, il est élu, en 1921,  secrétaire général de la Histadrout (« Association générale des travailleurs de Eretz Israël »). Il dirige le mouvement  sioniste et proclame l’indépendance de l’Etat d’Israël en 1948.

[3]  Herzog Haim (1918-1997).Né à Belfast, il émigra en Palestine avec sa famille, en 1935. Après la guerre, entré en Palestine, il rejoignit la Haganah, formation militaire juive, au sein de laquelle il participa à la lutte pour l’indépendance. Lorsque fut proclamée l’indépendance d’Israël, en 1948, Herzog demeura dans l’armée du nouvel État. De 1954 à 1962, il dirigea le service des renseignements militaires.

[4]  Le Téléphone rouge a été créé en 1963 aux lendemains de la crise des missiles de Cuba (octobre 1962), il relie directement la Maison Blanche au Kremlin.

[5]  Dayan Moshé (19151981) était un militaire et un homme politique israélien. Bien que n’ayant pas pris part ni aux combats, ni même à la planification de ceux-ci (qui sont plutôt l’œuvre des généraux Yitzhak Rabin et Uzi Narkiss), Moshe Dayan a clairement été identifié comme un acteur prépondérant de la Guerre des Six Jours Il en a tiré une énorme popularité, aussi bien en Israël même qu’à l’extérieur. Cette gloire non illégitime doit être balancée à l’aune des critiques qui lui seront adressées au lendemain de la Guerre du Kippour.

 

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Grinberg Michel

Précision sur le fameux projet d’internationalisation de Jérusalem. Il prévoyait, à l’issue d’une période de 10 ans, un référendum de la population pour décider de son sort. La majorité de la ville étant juive, Ben Gurion a accepté ce plan « tempoiraire » d’internationalisation.