Un document archéologique récent, la stèle de Tel Dan découverte en 1993, met un terme au débat sur l’historicité du roi David.

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Elle fait clairement référence à deux royaumes : Juda, le royaume du sud, entouré de puissants voisins ; Israël, le royaume du nord, Aram-Damas, Gath. Au cours des IXe et VIIIe siècles le royaume de Juda est à son apogée, tous les signes archéologiques d’un royaume centralisé[2] sont présents. Hazaël, roi de Damas, a fait graver en araméen :

« J’ai tué Joram fils d’Achab roi d’Israël, et j’ai tué Ahasyahu fils de Joram roi de la maison de David. Et j’ai réduit leur ville en ruine et changé leur terre en désolation. »

La signification de l’expression « maison de David » est tout à fait claire en archéologie : il s’agit de la dynastie royale dont David a été le premier roi. Le caractère historique de l’inscription étant indéniable il n’existe pas de raison fondée sur l’archéologie conduisant à mettre en doute l’existence du roi David.

 

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Jérusalem est alors occupée par les Jébuséens, l’une des sept tribus du pays de Canaan évoquées dans le Deutéronome[3] vers -1004. Pour arracher la ville aux Jébuséens, trop sûrs d’eux-mêmes, Davidfait introduire les soldats dans la cité par les conduites d’eau. Ainsi, il conquiert la cité et la nomme Yerouchalayim, la ville de la paix :

« Le roi, avec ses hommes, marcha sur Jérusalem contre les Jébuséens, qui occupaient le pays ; mais ceux-cidirent à David : « Tu n’entreras pas ici que tu n’aies délogé les aveugles et les boiteux » voulant dire que David n’y entrerait point. Mais David s’empara de la forteresse de Sion, qui est la Cité de David.[4] ».

L’historien Flavius Josèphe[5] voit dans ce passage une allusion aux fortifications naturelles qui ont joué un rôle très importantjusqu’à l’époque romaine. Pour lui les Jébuséens auraient été si confiants dans la sécurité de la ville qu’ils pouvaient s’en remettre aux aveugles et aux paralytiques pour assurer la protection de la cité.

En fait le choix de ce site comme capitale répondait à plusieurs nécessités : la position naturelle de citadelle fortifiée, la proximité d’une source pour supporter un long siège, la situation centrale dans un royaume qui s’unifie et enfin le caractère neutre du site pour surmonter les rivalités entre les douze tribus fondées par les fils du patriarche Jacob.

Sur l’ordre du prophète Nathan qui avait conseillé le premier roi d’Israël Saül, Daviddonne à Jérusalem le rang de capitale politique. Nathan demande aussi au roide transporter l’Arche d’alliance – ce coffret dans lequel étaient placées les Tables de la Loi, où étaient inscrits les dix commandements donnés par D.ieu à Moïse sur le Mont Sinaï – et de la fixer à Jérusalem : les Tables de la Loi données à Moïse résidant jusque-là dans le village de Kiryat Yearim[6].

Jérusalem, la ville en forme de proue, occupe la partie sud de la colline du Mont Moriah aux vallées du Cédron et du Tyropoeon. L’expansion de la cité se fait vers le haut de la colline au Nord. David y fait construire un palais et des casernes pour ses troupes. Cette petite ville n’abrite que quelques milliers d’habitants, ses maisons sont construites sur les pentes ; le palais, construit en bois de cèdre, où est installé un collège de conseillers qui fixe l’organisation du domaine royal, qui fait procéder à un recensement et qui dirige la rédaction de la liturgie.

Ainsi le roi David confère à la Ville, qui était déjà le centre politique du royaume, un rôle de capitale religieuse. Il va s’éprendre de Bethsabée dont il fait éloigner le mari, Urie le Hittite, un officier de la couronne. David épouse Bethsabée et l’enfant de leur union naît.

Le prophète Nathan apprend alors à David que cette façon de faire a déplu à Dieu et qu’en châtiment, ce n’est pas ce fils aîné de David qui héritera du trône, mais un autre fils deBethsabée, au terme de luttes qui déciment la famille royale. David implore le pardon de Dieu, l’enfant de Bethsabée tombe malade et David jeûne plusieurs jours, jusqu’au décès de l’enfant, le septième jour, ce que David interprète comme sa punition.

Cet épisode constitue un des éléments qui ternit la réputation du roi guerrier. Vers la fin de sa vie, David prend la décision d’ériger un autelà l’Eternel. Il se rend auprès du dernier roi jébuséen, Aravna, pour lui acheter une aire située sur le mont Moriah, sur les hauteurs de la ville.

Salomon, le bâtisseur du Temple

C’est le roi Salomon, héritier du trône de son père David, contemporain de la XXIe dynastie d’Egypte, qui transforme le vaste empire en une florissante puissance commerciale. Salomon remplace la troupe de mercenaires de son père par une armée de conscription et lève de lourds impôts. Il crée aussi une école destinée à former les fonctionnaires.

 

Grâce aux richesses accumulées par le nouveau roi Jérusalem va alors tripler de surface. A l’heure de l’apogée commerciale, Jérusalem est située sur le passage des caravanes qui sillonnent les routes entre Babylone et l’Égypte. Des bâtiments somptueux sont construits : le Palais royal, l’Entrepôt national des grains, des armées de chariots, des bataillons de mercenaires.

Salomon est surtout le bâtisseur du Temple de Jérusalem[7], la « Maison de Dieu » construite sur le Mont Moriah à côté du palais royal : le bâtiment est somptueux. Plus de 150 000 ouvriers y travaillent pendant sept ans dontles artisans phéniciens connus pour être les plus habiles de leur époque ; on fait venir le bois du Liban, fourni parHiram le roi de Tyr et l’or d’Ophir.

 

Le Temple forme un rectangle de 30 mètres de long et 10 mètres de large sur 10 mètres de hauteur, comprenant une grande salle ainsi que le Saint des Saints[8] où est entreposée l’Arche d’alliance qui renferme les deux tablettes[9] de pierre que Moïse a reçue de D.ieu sur le mont Sinaï.

Le caractère sacré de Yerouchalayim est surtout lié à la construction du Temple qui recèle les liens entre le monde humain et le monde divin. Le Beth Hamiqdach, nom attribuéauTemple, un bayiten hébreu, est la maison sainteun foyer, un lieu de cohabitation.

Du Temple émanent l’enseignement et l’interprétation de la Torah : en particulier depuisla salle appelée « Chambre de la Pierre taillée », construite dans le mur extérieur nord du Temple. C’est le siège du Sanhédrin, institué depuis l’époque du prophète Moïse.Cet organisme composé de 71 Sages, est chargé de répandre l’enseignement de la Torah dans tout Israël et de juger. Jérusalem est appelée pour la première fois la ville choisie par Dieu, le témoin de l’histoire du peuple juif.

L’inauguration du Temple est célébrée près d’un an après son achèvement lors de la fête de Souccot, fêtesdes Cabanes. Dans sa longue prière récitée à cette occasion, le roi Salomon s’interroge :

« Est-ce que vraiment Dieu habitera sur la terre ? Voilà que le ciel et tous des cieux ne peuvent te contenir, combien moins cette maison que j’ai bâtie ! Tu accueilleras cependant, Eternel, mon Dieu, la prière et les supplications de ton serviteur, tu exauceras la prière fervente qu’il t’adresse en ce jour. »

Le Livredes Rois[10]mentionneque le roi Salomon aurait entendu alors la réponse de Dieu à sa prière. Dès cet instant, Jérusalem est plus qu’une capitale, elle est déjà en puissance une ville sainte qui attend une reconnaissance universelle, elle renferme la demeure unique du Dieu unique.

Dans la suite de la prière le roi Salomon s’exprime ainsi :

« Et même l’étranger qui n’appartient pas à ton peuple… Toi tu l’écouteras… afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom. Et te craignent comme fait ton peuple Israël, et qu’ils sachent que ce Temple que j’ai bâti porte ton nom. »

Ainsi Jérusalem devient le siège de la présence divine et le symbole de la puissance d’Israël.

« Dieu a examiné toutes les villes et n’en a trouvé aucune qui fut digne d’être remarquée pour que soit érigé le Temple. » note Le Lévitique Raba[11].

Adaptation par Jforum

[1]La stèle de Tel Dan fait clairement référence à deux royaumes. Juda (le royaume du sud) est entouré de puissants voisins : Israël (le royaume du nord), Aram-Damas, Gath. Le royaume de Juda va se développer au cours des IXe et VIIIe siècles et, à la fin du VIIIe siècle.

[2] Les Samaritains veulent une pratique religieuse qui s’appuie sur la seule Loi écrite, ils rejettent les principes de la Loi orale.

[1] Psaumes : Ce sont des prières, éloges destinés à la gloire divine. On compte 150 psaumes dont la moitié est attribuée au Roi David. Le Psaume 137 qui fait référence à l’exil babylonien est le plus connu.

[2] Ce sont des sceaux, ostraca, poids marqués, poterie standardisée.

[3] Le Deutéronome est le cinquième et dernier livre de la Bible hébraïque ou Pentateuque. Il est intitulé en hébreu Devarim c’est-à-dire Paroles, qui sont les premiers mots du texte ou Michné Torah, la répétition de la Torah.

[4] Livre de Samuel : le livre est consacré à la vie de Samuel, consacré à Dieu par sa mère Hannah, et au règne tragique du premier roi d’Israël, Saül choisi et oint par Samuel.

[5] Flavius-Josèphe (37-100) a rédigé une œuvre qui est une des sources principales quant aux événements et conflits de son temps entre Rome et Jérusalem.

[6] Du fait du séjour de l’Arche Sainte sur les lieux, Kiryat-Yéarim devient lieu vénéré pour la chrétienté. Les Byzantins y construisent une église, détruite par les Perses en 614. Depuis 1924, l’église et le couvent Notre-Dame de l’Arche d’Alliance sont construits sur les vestiges de l’édifice byzantin, dont on voit encore dans la cour de l’église, les restes d’une mosaïque. Le couvent appartient à l’ordre français de Saint-Joseph de l’Apparition. Parallèlement au culte du souvenir du séjour de l’Arche Sainte, à partir de l’époque croisée la tradition chrétienne identifie Kiryat-Yéarim comme le lieu d’Emmaüs et d’Anatot.

[7]Le Livre des Rois expose en détail l’édification du premier Temple.

[8] Saint des Saints (Le) : Partie la plus sacrée duSanctuaire près du Temple. Seul le grand Prêtre pouvait y entrer. Le degré de Sainteté croit à mesure qu’on progresse de l’extérieur vers l’intérieur. On progresse de la façade vers l’arrière du bâtiment.

[9]Les Tables de la Loi scellent l’Alliance entre le peuple hébreu et un D.ieu qu’ils proclament comme unique.

[10]Les deux livres des Rois racontent l’histoire d’Israël depuis la rébellion d’Adonija, quatrième fils du roi David (vers 1015 av. J.-C.) jusqu’à la captivité finale de Juda (vers 586 av. J.-C.) Le passage ci-dessus est extrait du chapitre VIII, 22-23,28-30, 41-43.

[11] Commentaire ou Midrach du livre biblique le Lévitique (4ème livre de La Bible hébraïque).

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