En avril 1967, les incidents frontaliers se multiplient et nombre de leaders arabes politiques et militaires appellent à la fin des représailles israéliennes.

Nasser, le Rais, toujours en quête d’une position centrale dans le monde arabe, surenchérit par la déclaration selon laquelle il prévoyait de remilitariser le Sinaï.

La Syrie encourage l’Égypte dans ce sens, mais ne se prépare pas immédiatement à l’éventualité d’un nouveau conflit.

Le 17 mai 1967, Nasser exige le retrait des forces d’interposition de l’ONU du Sinaï et le Secrétaire-Général de l’ONU, U Thant, suit cette requête.

Le 23 mai 1967, l’Égypte bloque l’accès au détroit de Tiran aux navires israéliens (route du sud essentielle à l’approvisionnement des israéliens en pétrole et blocus du port d’Eilat.

Israël considère cela comme un casus belli.

Le 30 mai, l’Égypte signe avec la Jordanie un traité de défense mutuelle, qui s’ajoute à l’alliance militaire déjà en place avec la Syrie. Le président égyptien Nasser déclare : « Notre objectif sera la destruction d’Israël. Le peuple arabe veut se battre. »

Plusieurs jours plus tard, les forces jordaniennes sont commandées par un général égyptien. Israël appelle de nombreuses fois la Jordanie à éviter les hostilités, mais Hussein est face à un dilemme : partir en guerre et risquer le contrecoup d’une réponse israélienne ou rester neutre et risquer une insurrection au sein de son peuple.

Le gouvernement d’Israël est soucieux de savoir si la Jordanie serait impliquée dans le conflit pressenti, car une attaque depuis la Cisjordanie (sous contrôle jordanien depuis 1949) aurait pu couper le pays en deux très rapidement.  De plus, plusieurs états éloignés commencent à mobiliser leurs armées, notamment l’Irak, le Soudan, le Koweït et l’Algérie.
Selon le journaliste Mike Shuster, Israël : « était encerclé par des états arabes décidés à le détruire. L’Égypte était dirigée par Gamal Abdel Nasser, un nationaliste provocateur dont l’armée était la plus puissante des pays arabes du Moyen-Orient. L’homme fort de l’Égypte, Nasser, veut se venger de l’affront subi par les pays arabes en 1956.

Dans le camp égyptien, Nasser, fort du soutien syrien et du contrôle militaire des forces jordaniennes que lui attribue l’alliance signée le 30 mai, se fait la même réflexion. Il estime qu’Israël se soucierait de l’opinion publique internationale et n’attaquerait donc pas en premier. En même temps, le blocus du détroit du sud fragilise de plus en plus l’économie et l’armée israélienne, et Nasser estime que son armée pourrait facilement repousser une première attaque déclenchée par les Israéliens, puis aurait suffisamment de forces pour couper Israël en deux.

Toutes les demandes israéliennes pour éviter le conflit sont sans réponse, menaçant l’avenir du pays. Les Israéliens dénoncent le blocus comme étant une action correspondant aux critères internationaux d’acte de guerre.

D’après l’historien israélien Michael Oren, c’est la première fois que le  téléphone rouge reliant la Maison Blanche au Kremlin fut utilisé pendant la Guerre froide.

Abba Eban, l’ancien ministre israélien  des affaires étrangères résume ainsi la pensée des militaires et de certains hommes politiques de l’époque :

« Il paraissait évident que la sécurité de Jérusalem-ouest impliquerait la conquête de la porte orientale de la ville. » Le 1er juin 1967, Moshe Dayan est nommé Ministre de la Défense.

https://youtu.be/VX2-PdYcOqs

Le 5 juin 1967 éclate la Guerre de Six Jours. Ignorant l’appel conciliateur adressé par le gouvernement israélien au roi Hussein,  l’artillerie jordanienne ouvre le feu sur toute la longueur de la ligne de démarcation.

L’armée jordanienne s’empare du quartier général des Nations Unies sur une hauteur stratégique, menaçant ainsi la banlieue sud de Jérusalem.

En cette heure de triomphe arabe, Hussein ne veut pas se tenir à l’écart. Moshé Dayan, qui vient d’être nommé ministre de la Défense passe alors à l’offensive contre la Jordanie. Quelques heures plus tard, des fantassins israéliens prennent d’assaut le mont où  est situé le quartier général de l’ONU. Ils en chassent les occupants jordaniens. Profitant de leur élan, ils avancent dans la vallée de Hébron et coupent les voies de communications entre Bethléem et Jérusalem.

Le Général Uzi Narkis, le commandent israélien de Jérusalem-est, profite pour consolider les positions : il fait prendre la crête montagneuse  dominant la route qui conduit de Ramallah à Jérusalem. Désormais, toutes les voies d’accès à Jérusalem sont  interdites aux Jordaniens.

Le 6 juin, à 2 heures, les soldats israéliens percent les lignes jordaniennes au nord du pont de passage appelé « la porte de Maudelhaum » Ils neutralisent la résistance jordanienne et se fraient un chemin à travers les champs de mines.

A l’aube, ils ont atteint le complexe fortifié du Musée de Rockefeller, juste en face des remparts de l’angle nord-est de la Vieille Ville.

Ce sont les hommes de Mordehaï Gur qui hissent le drapeau frappé de l’étoile de David sur le Musée de Rockefeller. De là, Mordahaï Gur attend l’ordre du commandant en chef qui permettrait de lancer l’assaut contre la Vieille Ville. Mosché Dayan a fini par persuader Levi Eschkol qu’à défaut d’y entrer il fallait encercler la Vieille Ville. L’opération doit avoir lieu la nuit suivante.

A 10 h, le 7 juin 1967, Mordéchaï Gur envoie au commandant en chef le message suivant :

« Conquérants de Jérusalem, quand les Grecs s’emparèrent de la colline du Temple, les Maccabées la délivrèrent. Lorsque le second Temple fut détruit, Bar Kohba opposa une résistance héroïque aux  Romains. Pendant deux mille ans, aucun juif n’avait eu le droit de monter sur la colline  du Temple. Mais maintenant, vous êtes là, et vous avez rendu la colline du Temple à la nation juive. Les battements du cœur de chaque juif sont voués au Mur de Lamentations. Ce mur est de nouveau entre nos mains. Au cours des siècles, d’innombrables juifs ont risqué leur vie pour venir à Jérusalem, pour pouvoir vivre ici. La colline du Temple appartient aux juifs. »

 

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Les soldats israéliens se mettent aussitôt à la recherche du Mur de Lamentations qu’aucun d’eux n’avait jamais approché. Mais ils sont incapables de s’orienter dans la Vieille Ville. Ils doivent consulter des plans et chercher longtemps avant de trouver le sanctuaire, à l’écart des voies qui traversent la Vielle Ville. Quant à Moshé Dayan, il peut déclarer :

« Nous sommes retournés auprès de ce qui est le plus sacré dans notre pays. Nous y sommes retournés pour ne plus jamais nous en séparer. »

Le 27 juin 1967, la Knesset ou parlement israélien vote la loi de protection des Lieux Saints et adopte une législation étendant au secteur oriental les lois des institutions administratives et des services publics de la Jérusalem occidentale

Le lendemain, la frontière entre l’est et l’ouest de la ville de Jérusalem est supprimée. Désormais les Juifs retrouvent le Mur occidental dont l’accès leur était interdit depuis 1948.

Après la Guerre des Six jours, le grand philosophe religieux Abraham Heshel vient en 1967, faire un pèlerinage à Jérusalem il écrit dans ses Mémoires :

« J’ai découvert un nouveau pays. Israël n’est plus le même qu’avant. Quelle stupéfaction ! C’est comme si les prophètes s’étaient relevés de leurs tombes. Leurs paroles résonnent de façon nouvelle. Jérusalem est partout, elle domine le pays tout entier. Il y a un nouveau rayonnement, un nouvel émerveillement… Mes ancêtres n’ont pu que rêver de toi, pour toute ma famille à Auschwitz tu étais plus lointaine que la lune et moi je peux toucher tes pierres ! L’ai-je mérité ? Comment pourrai-je jamais m’acquitter de ces moments ? Jérusalem est un témoin, un écho d’éternité. »

Le 12 mai 1968, le gouvernement israélien proclame le 28 Iyar comme un jour férié en tant que « Journée de Jérusalem ». Le 23 mars 1998, la Knesset décide de faire de ce jour une fête nationale. La communauté juive la commémore comme la « libération » de la vieille ville et de ses lieux saints.
Comme pour la Journée de l’indépendance d’Israël, le Grand Rabbinat d’Israël a décrété que chaque année, la Journée de Jérusalem devrait être célébrée dans la joie, notamment par des prières et coutumes religieuses particulières.

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Miraël

Magnifique.