Ces dernières semaines l’État islamique est passé de l’offensive à une position défensive en Syrie et l’Irak. Les efforts déployés par la coalition internationale, dirigée par les États-Unis et soutenue par la Russie et l’Iran, ont porté des coups sévères au groupe djihadiste, le forçant à se retirer de certains de ses bastions.

Les milices syriennes du président Bachar Assad, soutenu par la Syrie et l’Iran, ont été en mesure de reprendre la ville de Tadmor, la passerelle du désert au centre de la Syrie, et les milices chiites, soutenues par les Etats-Unis et très probablement l’Iran, se préparent maintenant à reprendre Mossoul,  le bastion le plus important de l’Etat islamique au nord de l’Irak.

Ces défaites apparentes en Syrie n’ont pas empêché l’État islamique d’intensifier ses activités dans le Sinaï et le Golan syrien, deux fronts apparemment mineurs pour le groupe djihadiste, mais d’une grande importance stratégique pour Israël.

Les médias favorables à l’Etat islamiques ont pointé une collaboration accrue Egypte-israël dans le Sinaï dont l’objectif commun est l’éradication de la présence du Daesh dans la péninsule.

L’État islamique a clairement intérêt à monter Israël contre le gouvernement égyptien, qui est la raison pour laquelle le groupe terroriste cherche à attribuer à Israëlune grande partie des actions menées contre lui par l’Egypte, en particulier les frappes de l’Armée de l’Air égyptienne sur ses positions dans le Sinaï.

C’est la première fois que la force aérienne Egyptienne a été autorisée à survoler le Sinaï depuis la guerre de Six Jours en 1967, ce qui n’a certainement pas été de gaité de cœur pour Israël

L’essentiel est que, malgré la guerre implacable que l’Egypte mène contre le groupe djihadiste, l’emprise de l’État islamique sur le Sinaï reste solide, de même que sa suprématie de la péninsule du désertique utilisée comme base opérationnelle à partir de laquelle des attaques terroristes dévastatrices sont lancées contre les forces de sécurité égyptiennes.

L’État islamique gagne du terrain dans la partie sud du Golan syrien également. Le régime syrien a depuis longtemps abandonné cette région, Assad ayant des priorités plus urgentes qui sont de survivre à la guerre civile.

La participation de la Russie et de l’Iran en Syrie se concentre également actuellement sur les régions du nord et du centre du pays, laissant le Golan syrien aux rebelles et les mandataires de l’Etat islamique, comme la Brigade Yarmouk Martyrs, qui resserre son emprise sur la zone au détriment des groupes rebelles plus modérés.

C’est peut être aussi une situation qui arrange bien Assad, qui ne fait rien pour lutter contre les extrémistes. Il semblerait que le président syrien espère que la communauté internationale, et peut-être même Israël,  lorsqu’ils seront contraints de choisir entre les deux maux qui sont l’islam radical d’une part et le régime d’Assad laïque et meurtrier de l’autre, ils finiront pourtant par devoir se résoudre à préférer la seconde option.

Cela signifie que la présence de l’Etat islamique près de deux grandes frontières israéliennes augmente, malgré la déroute que connaît le groupe terroriste dans d’autres régions importantes.

De nombreux experts ont attribué les récentes attaques terroristes Etat islamique à Istanbul et Bruxelles comme une démonstration de force du groupe qui aurait ainsi tenté de se venger des revers qu’il essuie par ailleurs. Pour ma part je doute qu’il s’agissait de la véritable raison de ces attaques meurtrières mais peu importe, ces attaques sont préoccupantes et semblent indiquer qu’Israël va se trouver dans la ligne de mire de l’Etat islamique, que ce soit dans le Sinaï ou le Golan syrien, et bien plus tôt que qu’on pourrait s’y attendre.

L’État islamique ne constitue pas une menace stratégique pour Israël, en particulier vu son état actuel, mais les revers  subis par le groupe ne l’empêcheront pas de mener des attaques terroristes. L’argument selon lequel le groupe concentrerait plutôt ses forces sur ses ennemis syriens et égyptiens ne tient pas la route dans la mesure où, comme nous l’avons constaté, l’État islamique a – contrairement à toute logique – déclaré la guerre  à la Turquie, alors que jusqu’au récentes attaques Daesh l’avait épargnée.

La série d’attaques à travers l’Europe a seulement renforcé la détermination de la communauté internationale à lutter contre l’État islamique, au moment où il perd du terrain en Irak et en Syrie. C’est pour cette raison, que les attaques terroristes de l’Etat islamique contre Israël ne sont plus qu’une question de temps.

Prof. Eyal Zisser –Israël Hayom

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JeanD

Honnêtement, l’état Islamique existe
parce que certains États le soutienne…
Il serait si facile de leur couper les vivres !!!

Et de neutraliser définitivement,
ceux qui veulent rentrer dans leurs pays d’origines,
ou dans un pays hors de contrôle de l’état islamique !
Le ménage serait vite fait…

Mais nos gouvernement soutiennent l’islamisme radicale,
pour d’obscurs raisons…
donc ils ne font pas grand chose pour les arrêter !

Il suffirait simplement d’arrêter ceux qui prêchent,
l’intimidation, la violence, et le terrorisme dans nos pays…
mais on les laisse faire, pourtant on les connaît, fiches S et autres !!!

Il en ai de même des nouvelles technologies de communications,
et utilisations des satellites…
On a laissé la chaîne Al-jezira prêché l’Islam radical et la haine dans
le monde parce que le Qatar avait la puissance de l’argent
pour corrompre beaucoup de nos décideurs politiques !!!

On le sait, et pourtant on les laisse faire…
Notre médiocrité morale, et notre lâcheté,
nous coûte aujourd’hui le terrorisme dans nos pays !!!