Robert Ménard fait son Macron de droite, en essayant de générer un mouvement dissident, pas nécessairement affilié à la dynastie Le Pen… Grincements de dents et soupçons.

Tensions avec le FN: Robert Ménard veut «dissiper les malentendus»

Sur fond de débat surchauffé sur l’immigration, le maire de Béziers a adressé un message d’apaisement à Marion Maréchal Le Pen en confiant vouloir «l’unité» pour une «victoire» en 2017.

De notre envoyé spécial à Béziers,

Samedi mouvementé à Béziers. Après le départ précipité de Marion Maréchal Le Pen, le maire, Robert Ménard, a tenu à «dissiper les malentendus». Répondant à la déception de la députée du Vaucluse, l’élu a confié ses «regrets» au Figaro.fr et salué sa visite. «Il était courageux de venir dans des salles où tout le monde n’est pas du même avis». La table ronde consacrée à l’immigration fut d’ailleurs l’illustration de débats enflammés, surchauffés parfois, entre le public et les orateurs, parmi lesquels le sulfureux Renaud Camus. Le théoricien du «grand remplacement» culturel fut plusieurs applaudi lorsqu’il a parlé de «remigration».

Robert Ménard, pouvait se féliciter de la «grande liberté» des échanges mais le départ de celle qui avait été la figure la plus attendue et la plus visible de ce rassemblement des droites, a été surprenant. Ne pas avoir réussi à convaincre l’ambassadrice du Front national, le parti qui se considère comme le plus apte à défendre la plupart des idées proposées à Béziers ce week-end, pouvait être interprété comme un échec.

«Tout le monde sait que je vote FN»

Mais en défendant d’avoir utilisé l’expression «marchepied» dans un sens péjoratif, le maire a expliqué avoir simplement voulu montrer qu’une partie des participants n’avait pas l’intention d’être «instrumentalisée». Il a jouté: «Tout le monde sait que je vote Front national mais je ne peux pas en faire la conclusion d’une telle rencontre. Nous avons besoin de discussions, de débats et de consensus. Ici, j’essaye de dire que les divergences ne sont pas importantes au point de ne pas faire un bout de chemin ensemble».

Robert Ménard a également assuré qu’il ne s’inscrivait pas dans une démarche «personnelle». «Sur un certain nombre de points, on a le droit de ne pas être d’accord avec le FN et il me semble même que Marion, sur le plan économique, a une sensibilité différente que d’autres au sein du parti», a-t-il précisé, avant d’ajouter «probablement qu’un bon nombre de propositions que nous ferons demain figurent depuis longtemps dans le programme du FN. Mais ce n’est peut-être pas le cas pour toutes.»

Faire des alliances pour gagner

Réfutant tout esprit de «contradiction», Ménard veut être un «plus» pour la présidentielle. «Si l’on veut gagner, il faut faire des alliances. Et pour y parvenir, il faut forcément passer par des compromis car faire de la politique, c’est accepter des terrains d’entente», insiste-t-il, en répétant ce qu’il avait déjà évoqué lors du séminaire du FN, à Etiolles.

Celui qui affirme ne vouloir parler qu’en tant que «maire d’une ville de 75.000 habitants», où les évolutions qu’il souhaite pour sa commune ne lui semblent possibles qu’après un changement politique à l’échelle nationale, veut apaiser les tensions avec le FN. «Il ne faut pas vivre cela comme une agression, conclut-il, je sais que les partis sont souvent dans une culture où l’on se construit contre les autres. Moi, je recherche l’unité pour gagner en 2017. Et je le redis: je n’ai aucune ambition personnelle. Nous ne devons être capables de traduire nos convergences politiquement. C’est simplement. ce que j’essaye de faire ici.»

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