Les forces armées grecques, ainsi que celles de l’Italie s’entraîneront bientôt en Israël.

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Moshe Ya’alon, ministre israélien de la Défense, et son homologue, Panagiotis Kammenos, le 19 juillet, au ministère de la Défense d’Israël

C’est le dernier indicateur de l’approfondissement de l’alliance militaire forgée entre Israël et le gouvernement grec, sous direction du parti de gauche Syriza.

Le mois dernier, des pilotes d’hélicoptères israéliens ont réalisé des exercices de combat sans précédent de 11 jours près du Mont Olympe, en Grèce [1].

En mai [2] puis en juillet 2015, le gouvernement dirigé par Syriza a également signé un accord militaire avec Israël, qui n’a d’égal que celui, similaire, qui existe entre Israël et les Etats-Unis: garantissant des immunités légales à chaque personnel militaire lors d’un entraînement dans un autre territoire [3].

L’accord militaire a été signé au nom du gouvernement par Panagiotis Kammenos, le ministre de la Défense, membre des Grecs indépendants [ANEL], le junior partner du gouvernement de coalition. Mais il n’y a pas de doute que Syriza donne son soutien: en juillet [le 6 juillet], Nikos Kotzias, le ministre des Affaires étrangères nommé par Syriza [4], a voyagé à Jérusalem pour des discussions au sommet avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou afin de«renforcer les liens bilatéraux entre les deux pays».

Plus tôt cette année, des avions de guerre israéliens ont réalisé des missions d’entraînement intensives en Grèce, une expérience qui sera sans aucun doute utilisée pour attaquer la bande de Gaza lors de futurs assauts militaires israéliens.

Des hélicoptères israéliens en Grèce

Selon un communiqué de presse des forces aériennes israéliennes, «la coopération israélo-grecque prend de l’ampleur au cours des dernières années et, à la lumière des succès lors des récents déploiements, des vols mutuels continueront probablement en 2016». 

Le commandant de la base aérienne de Larissa, où des hélicoptères israéliens étaient basés lors des exercices, le colonel Dormitis Stephzanki a été cité déclarant: «Nous comprenons la grande importance d’une activité conjointe avec l’Etat d’Israël, qui contribue à la sécurité des deux pays. Au cours des derniers jours, nous avons travaillé ensemble d’une manière spéciale. Le langage commun, la profonde amitié et les choses que nous avons appris ensemble ont contribué à l’amélioration de la coopération entre les forces.»  

Dormitis a déclaré qu’il était convaincu que l’entraînement en Grèce avait amélioré «l’aptitude[des Israéliens] à prendre en charge des vols chaque fois que cela est nécessaire».  

«Nous avons volé au-dessus de zones montagneuses qui n’existent pas en Israël et nous avons pratiqué des vols à longue distance à partir de bases aériennes en Israël en direction de la Grèce», a déclaré le lieutenant-colonel israélien Matan, le commandant d’une escadre d’hélicoptères Apache, fabriqués aux Etats-Unis. (Les forces israéliennes ne donnent que les prénoms, probablement afin de protéger le personnel d’accusations potentielles pour crimes de guerre).

Les Apache – baptisés d’après les peuples amérindiens  – ont été largement utilisé par Israël afin de réaliser des opérations importantes contre les terroristes du Hamas, et du Hezbollah, et sur de nombreuses autres opéarations sécuritaires

Le colonel Y, un commandant d’une unité israélienne de reconnaissance, a décrit la participation d’Israël à l’exercice comme étant «historique», ajoutant que «c’était la première fois que les avions qui collectent des informations ont travaillé avec des appareils étrangers sur un terrain inconnu et complexe». 

Coopération multilatérale

Selon le Jerusalem Post, les pilotes d’hélicoptère grecs s’entraîneront en Israël au cours des prochains mois. Le journal rapporte que des avions de combat grecs «participeront à l’exercice multinational Blue Flag, qui se déroulera au-dessus du sud d’Israël».  

En juin, un reportage d’Haaretz a révélé que les forces aériennes italiennes, grecques et des États-Unis participeront à cet exercice.

La coopération militaire entre Israël, l’Italie et la Grèce, se poursuit ce qui enrage les officines antisémites pro-palestiniennes, qui sont en échec face à l’avancée d’Israël dans ses relations avec un grand nombre de pays et non des moindres comme la Chine et l’Inde entre autres.

Peut-être que les mêmes Apache et leurs pilotes ont partagé des moments de camaraderie en Grèce, en Italie et ailleurs.

Les gouvernements grec et italien de gauche, ainsi que, bien sûr, l’administration Barack Obama des États-Unis, voire d’autres puissances européennes trouvent un intérêt majeur à ces alliances sécuritaires avec Israël. A cela s’ajoute le rapprochement avec l’Égypte et plusieurs pays du Golfe, tant les dangers sont grands dans cette région, à cause de l’Iran et de ses alliés, qui est la cause essentielle des conflits régionaux et de l’afflux de migrants en grand nombre qui semble être aussi un objectif de déstabilisation régionale.

Médiapart – Corrigé par JForum.fr

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[1] Un communiqué publié en date du 3 août, sur le site «Israeli Air Force» [http://www.iaf.org.il/4424-45323-en/IAF.aspx] indiquait que durant deux semaines des exercices conjoints avaient été menés, depuis la base de Larissa, par une escadre d’hélicoptères des forces aériennes de l’IDF (Israeli Defense Forces) et des hélicoptères ainsi que des avions de chasse de l’armée grecque. «C’était un des plus importants et complexes déploiements de forces en dehors d’Israël.» L’accent est non seulement mis sur l’intérêt d’acquérir une expérience pour des vols en altitude (pour les hélicoptères), mais aussi sur le recueil de renseignements.

Des F-16 israéliens sur une base militaire grecques, le 30 avril 2015. (Ministère de la Défense grec)

Des F-16 israéliens sur une base militaire grecque,
le 30 avril 2015. (Ministère de la Défense grec)

Le 28 juillet 2015, Israël-Actualités, hebdomadaire en ligne, mettait l’accent sur une dimension des plus importantes de l’accord militaire (voir aussi note 3) qui concerne les enjeux disputés entre divers pays en Méditerranée orientale concernant les réserves de gaz qui intéressent Israël et aussi la Grèce: «Durant leur entretien, les dirigeants ont notamment discuté de “sécurité maritime, de sécurité énergétique et de coopération dans l’industrie militaire”, selon un rapport du ministère grec. L’accord stipule que la marine israélienne pourra dorénavant intervenir pour neutraliser toutes attaques islamistes contre les intérêts grecs et ceux de l’Etats Hébreu, dans les eaux chypriotes et en méditerranée Orientale. Des unités d’élite de Tsahal pourraient aussi, en cas de besoin, se déployer sur les plateformes gazières de Chypre, ou s’installer sur des bases militaires grecques.» Cet aspect, décisif dans l’accord, est laissé de côté par Ali Abunimah. 

[2] Israpresse soulignait, le 21 mai 2015, que les accords entre Israël et la Grèce, «portant majoritairement sur la politique, la défense, l’énergie, la finance, le tourisme, la culture et l’académie», allaient continuer. Des «festivités viennent renforcer les liens entre les deux pays qui étaient devenus incertains depuis l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras, en janvier 2015». Le 26 janvier 2015, le quotidien influent Yedioth Aharonoth citait l’ancien ambassadeur d’Israël en Grèce, Arye Makel, qui rappelait les déclarations d’Alexis Tsipras en août 2014, à l’occasion de l’opération militaire «Bordure protectrice» qui «accusait l’Etat hébreu d’assassiner des enfants de Palestine». Depuis lors, les relations militaires, entre autres, se sont consolidées, mais ont pris un nouveau tour. 

[3] Le 19 juillet 2015 Israpresse présentait de la sorte cet accord: «Le chef de l’appareil de défense israélien et le ministre grec de la Défense nationale ont conclu un Accord sur le statut des forces (Status of forces agreement ou SOFA), c’est-à-dire une entente juridique mutuelle permettant aux forces armées d’Israël de stationner en Grèce, et inversement. C’est le premier SOFA qu’Israël conclut avec un pays allié autre que les États-Unis.

Le ministre israélien a fait part de sa reconnaissance à l’égard de son homologue pour sa visite en Israël, malgré la situation économique difficile dans son pays, et a exprimé son espoir de voir la Grèce surmonter les différents défis qui l’attendent.

«Nous apprécions grandement la coopération sécuritaire qui se traduit par l’entraînement de nos soldats et officiers sur le territoire grec. Nos Etats partagent des intérêts communs, car ils doivent faire face aux conséquences de l’accord signé la semaine dernière entre les grandes puissances et l’Iran», a déclaré M. Ya’alon.

Le ministre grec a pour sa part affirmé: «Le peuple grec est très proche du peuple d’Israël. Concernant notre coopération militaire, nos relations sont excellentes, nous continuerons à les entretenir et poursuivrons les entraînements communs.» M. Kammenos a ajouté: «Le terrorisme et le djihad ne frappent pas que le Proche-Orient, mais également les Balkans et l’Europe. C’est la guerre. Nous étions également très proches d’Israël pour tout ce qui est relatif au programme de missiles de l’Iran. Nous nous trouvons à la portée de ces missiles. Si un missile iranien se dirige vers la mer Méditerranée, cela peut signifier la fin de tous les pays de la région.»

[4] Nikos Kotzias était ancien conseiller du Premier ministre grec Georgios Papandreou. Dès sa nomination aux Affaires étrangères, le 27 janvier 2015,The Times of Israel (28 janvier 2015) rapportait l’opinion d’Emmanuel Karagiannis, grec d’origine, professeur au King’s College de Londres, occupant la chaire des études militaires: «Kotzias est un politicien plutôt pragmatique, ainsi je ne m’attends pas à une détérioration des relations bilatérales. Kotzias considère la Turquie comme la principale puissance compétitrice en termes de géopolitique dans la Méditerranée orientale. Dès lors, je crois que le partenait Grèce-Israël va survivre à ce changement politique [gouvernement Tsipras].» 

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