De plus en plus d’études pointent la même inquiétante tendance : à peu près partout dans le monde occidental, le quotient intellectuel moyen de la population baisse dangereusement depuis une quinzaine d’années. Cette découverte est venue de l’analyse des résultats obtenus aux tests psychométriques par les jeunes conscrits.

Toute l’Europe du Nord, en particulier, s’est révélée touchée. En 2013, une étude parue dans la revue « Intelligence » et ayant consisté en une méta-analyse des mesures systématiques faites en Angleterre, pays du pionnier de la psychométrie Francis Galton, depuis 1884, montre que les Britanniques ont perdu en moyenne 14 points de QI depuis la Seconde Révolution industrielle.

Plus troublant encore, contrairement à ce que pourrait faire croire l’avènement du numérique et des jeux vidéo, les temps de réaction à un stimulus ont augmenté : non seulement les sujets de Sa Gracieuse Majesté raisonnent moins bien que leurs ancêtres de l’ère victorienne, mais ils pensent aussi plus lentement !

La France n’est pas mieux lotie que sa voisine d’outre-Manche. Une autre étude, elle aussi parue dans « Intelligence », a débouché sur un constat qui, s’il se vérifiait, serait à la fois stupéfiant et extrêmement alarmant : les Français auraient perdu en moyenne 3,8 points de QI entre 1999 et 2009, soit seulement une décennie !

Cette baisse, amorcée au tournant des années 1990 et 2000, constitue un reflux dans la mesure où elle fait suite à une augmentation généralisée des QI moyens sous l’effet des progrès des conditions sanitaires et sociales tout au long du XXe siècle. Un effet établi en 1987 par un spécialiste néo-zélandais des recherches sur l’intelligence, James R. Flynn, et connu sous le nom d’« effet Flynn ». Le même James R. Flynn, aujourd’hui professeur émérite à l’université d’Otago de Dunedin en Nouvelle-Zélande, a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme en pointant du doigt le renversement de tendance.

LE RÔLE DE L’IODE

« Nous sommes sortis d’un siècle de croissance rapide du QI moyen au cours duquel l’effet Flynn a joué à plein », constate le prospectiviste Laurent Alexandre, qui met ces années de croissance au crédit notamment de la diminution drastique des accidents obstétricaux entraînant une mauvaise oxygénation du cerveau et de la fin des carences en iode – élément chimique nécessaire au développement harmonieux du cerveau – dans les régions éloignées du littoral comme les Alpes. L’expression « crétin des Alpes » provient d’ailleurs des nombreux enfants de cette région condamnés au XIXe siècle au crétinisme faute d’avoir reçu dans leur alimentation suffisamment d’iode.

Quant aux causes du retournement constaté ces quinze dernières années, elles sont multiples, et leur poids relatif dans le phénomène n’est pas aisé à déterminer. Difficile d’incriminer en bloc les systèmes éducatifs, puisque les pays touchés par cette baisse de QI en possèdent de très différents, certains de ces pays étant par ailleurs bien classés dans les études Pisa. Il en va de même pour un autre facteur régulièrement avancé, l’importance prise par le numérique chez les plus jeunes, puisque parmi les pays aux QI moyens le plus élevés figurent des pays d’Asie très technophiles (lire ci-contre).

Une des explications les plus politiquement incorrectes est que les personnes les plus instruites ont tendance à retarder le moment d’avoir un premier enfant, notamment pour pouvoir poursuivre leurs études, et en font donc moins que celles appartenant aux couches plus défavorisées de la population. « C’est ce que le grand biologiste Jacques Monod écrivait déjà en 1970 dans “Le Hasard et la Nécessité” », rappelle Laurent Alexandre, qui cite à l’appui de cette hypothèse une étude génétique menée sur plus de 100.000 Islandais nés entre 1910 et 1990 et parue en décembre 2016 dans la revue « PNAS ».

« Cette étude a mis en évidence un ensemble de variants génétiques appelé PolyEDU, lequel est fortement corrélé avec un bon niveau d’études. Or cette analyse montre que ces “bons” variants sont soumis au fil des décennies à une accumulation croissante de mutations génétiques défavorables, du fait de l’absence de sélection naturelle » – en clair, le fait moralement bienvenu que les personnes dotées de faibles capacités cognitives ne sont pas naturellement éliminées au sein de nos sociétés. Ces facteurs dits « dysgéniques » ne sont évidemment pas les seuls à jouer.

Un autre élément d’explication est la relative banalisation du haschisch, dont les études ont montré que, contrairement à d’autres drogues comme la cocaïne, par exemple, sa prise répétée avait un impact négatif sur le cerveau (les gros consommateurs auraient en moyenne 8 points de QI de moins que les autres).

Pour la physiologiste Barbara Demeneix, professeur au Museum national d’histoire naturelle et auteur l’an dernier du « Cerveau endommagé » (Odile Jacob), le principal responsable de cette déconfiture cérébrale est à chercher du côté des perturbateurs endocriniens, dont certains viennent déranger l’action bénéfique de l’iode. Celle-ci est en effet l’élément chimique qui permet à la glande thyroïdienne de produire l’hormone du même nom, laquelle joue un rôle crucial dans le développement du cerveau.

Si on peut aujourd’hui trouver du sel iodé jusqu’au fin fond des Alpes, le problème de l’iode n’en est pas levé pour autant, ou plutôt il est redevenu subrepticement d’actualité ces dernières décennies. En effet, l’industrie chimique raffole des substances dites « halogénées », c’est-à-dire qui contiennent un halogène. Les halogènes sont une classe d’éléments chimiques extrêmement réactifs, qui se lient très facilement aux autres et sont donc pour cela prisés des chimistes.

L’iode en est un. Mais les plus utilisés en chimie sont le chlore, que l’on trouve par exemple dans le PVC (ainsi que dans l’insecticide DDT, interdit depuis longtemps mais toujours présent dans l’environnement), le brome des retardateurs de flamme (agents ignifuges), le fluor des surfactants (agents émulsifiants). « Un grand nombre des molécules inventées par la chimie pour les besoins de l’industrie, parce qu’elles contiennent d’autres halogènes que l’iode, sont susceptibles d’interférer avec le système thyroïdien et de l’empêcher d’orchestrer harmonieusement le développement du cerveau », explique Barbara Demeneix qui se dit « particulièrement inquiète » des conséquences de ce phénomène sur les capacités cognitives de nos enfants et petits-enfants. La chercheuse appelle à l’avènement d’une « chimie alternative », sur le modèle des énergies alternatives poussées en avant pour le bien de l’environnement.

Par Yann Verdo

LE PALMARÈS MONDIAL DES QI MOYENS
Ces statistiques sont issues d’un travail mené entre 2002 et 2006 par les professeurs Britannique Richard Lynn et Finlandais Tatu Vanhanen dans plus de 80 pays.
N° 1 ex aequo : Hong Kong et Singapour avec un QI moyen de 108.
N° 2 : Corée du Sud (106).
N° 3 ex aequo : Japon et Chine (105).
N° 4 : Taïwan (104).
N° 5 : Italie (102).

Les Pays-Bas, la Norvège et le Royaume-Uni sont n° 7 ex aequo (100).

La Belgique, la Finlande, l’Allemagne, la Pologne et la Suède sont n° 8 (99).

La France, l’Espagne et les Etats-Unis sont n° 9 (98).

La Béliorussie, la Russie et l’Ukraine sont n° 10 (97).

Israël et le Portugal sont n° 12 (95).

La Grèce et l’Irlande sont n° 15 (92).

En queue de peloton d’après les auteurs de cette étude, la Guinée Equatoriale (59).

Source: Les Echos

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madeleine

Je ne crois pas du tout à cette étude.

Quand on voit qu’une population juive ne représentant que 0,006% de la population mondiale a offert 180 Prix Nobel (à comparer, par exemple, avec le 1,700 milliard de musulmans dont 2 Prix Nobel), le compte est vite fait pour ma part.
D’un autre côté, vivant en France ET en Israël, je peux affirmer qu’entre deux adolescents de 16 ans par exemple, l’un israélien et l’autre français, l’un domaine largement l’autre par son intelligence, sa maturité et sa « profondeur ». L’un est déjà un homme, l’autre est encore un adolescent.

blum

Pour moi, il n’y a pas grand mystère. Vous parlez du plus ou moins d’iode.
Je parlerai du plus ou moins d ‘exposition des jeunes, aux effets cathodiques. La surexposition des cerveaux à la télévision et à ses programmes ineptes, ne peut que fabriquer des crétins . C’est du reste le titre d’un livre écrit par un ancien prof. dont j’ai oublié le nom.
L’abrutissement de la jeunesse a commencé à s’acclérer dans les années 80. L’on en voit les tristes conséquences.
Mais Charles PEGUY parlait déjà , en 1910, non pas de Q.I. en baisse, mais de lutte pour préserver la culture.
Page 132 de  » Notre jeunesse »: Ed. folio essais:
« Un très grand nombre d’instituteurs encore…. pour toutes sortes de raisons de situation et de race continuent encore d’exercer , généralement à leur insu, dans les écoles des provinces et même des villes, un certain ministère de la culture. ils sont encore , souvent malgré eux, des maîtres de la distribution de la culture. ils exercent cet office. L’enseignement secondaire donne un admirable exemple, fait un admirable effort pour maintenir, pour défendre contre l’envahissement de la barbarie, cette culture antique, cette culture classique dont il avait le dépôt…
C’est un spectacle admirable que donnent tant de professeurs de l’enseignement secondaire, pauvres, petites gens, petits fonctionnaires, exposés à tout, sacrifiant tout, luttant contre tout, résistant à tout, pour défendre leurs classes.
LUTTANT CONTRE TOUS LES POUVOIRS, …, contre les familles, ces électeurs, contre l’opinion; contre le proviseur…. contre les parents des élèves… contre l’inspecteur d’Académie… , toute la hiérarchie… »
Ce texte, d’une actualité confondante, ne vous renvoie-t-il pas aux visées de Hollande, Peillon, Belkacem ( je dois en oublier) — et pour ne parler que de ce dernier gouvernement) pour nos enfants de France ?
Il ne vous aura pas échappé que leurs priorités culminent dans l’enseignement de la théorie du genre… et de l’arabe.

Ratfucker

Israël derrière les Belges: la situation est plus qu’alarmante.
23% des prix Nobel scientifiques, 27% des médailles Fields (Nobel de mathématiques) sont juifs (qui représentent 0,5% de la population mondiale). Mais c’était avant: est-ce une coïncidence si AUCUN n’était chomer chabat? La progression du secteur religieux aux dépens de l’éducation normale a de quoi inquiéter.

andre

En France, le demantelement de l’Education Nationale qui, il y a quarante ans, formait des jeunes gens brillants sur tout le territoire, est responsable de cette situation. Il n’y a guere que certains lycees parisiens (ou de quelques rares autres metropoles) qui, en refusant de se limiter aux programmes officiels. proposent encore un enseignement de qualite. En voulant la « reussite pour tous » par l’effondrement de la demande intellectuelle, la gauche (elle n’est certes pas la seule, mais la derniere ministre a mis les bouchees doubles) a au contraire renforce une caste de nantis, principalement les familles assez riches pour habiter le 5eme arrondissement de Paris.

gerardn

En Israël la cause de cette baisse est évidente: les differentes réformes du système educatif de ces dernieres années qui ont complètement fragilisé l’école en Israël.

Yoav

Les pays asiatiques sont parmis les plus hauts QI dans le mondes… ils sont aussi des pays très ethniquement homogènes comparément aux pays occidentaux. Ne mettez pas la pollution, l’iode ni le PVC au rang des accusés… Les pays asiatiques sont très pollués, sur-utilisent des plastiques de mauvaise qualité à des fins alimentaires, et ont une alimentation aussi iodée que la notre. Et pour les plus grands, en termes de population, de ces pays, le niveau d’éducation est moins élevé que le notre (en raison du coût élevé d’une eeducation de qualité en Asie). L’homogénéité ethnique reste donc un paramêtre valable il me semble.

Yoav

quid de l’immigration…? je veux dire, pour trouver des corrélations, il ne faut pas hésiter à prendre en compte des paramêtres indésirables dans le narratif standard.