A quelques centaines de mètres du Hezbollah, avec les Golanis
Le Mont Dov, surnommé « le terrain de jeu du Hezbollah » se remplit de soldats de Tsahal, à la nuit tombée, qui sont prêts à tendre des embuscades à de potentiels assaillants venus du Liban. Le Commandant du 13ème Bataillon avertit que la Troisième Guerre du Liban surviendra probablement de là. 

Le panneau indique : « Stop! Frontière juste devant vous ». La Vallée de Marjayoun et le village de Ghajar se situent juste devant, le Tel Dan et la réserve naturelle du Hazbani sont derrière, et c’est là que se situe la frontière déclarée avec le Liban. Mais il ne suffit pas seulement d’ouvrir ce lourd portail qui s’y trouve. Ce n’est que le début de la description des crêtes de cette chaîne de montagne entre la bande de terre de Galilée et le Mont Hermon.

Après avoir franchi la porte, le convoi de Jeeps blindées a commencé à prendre le chemin du retour en évitant les tirs éventuels de missiles antitanks du Hezbollah. Une équipe de Ynet vient de les rejoindre, une semaine auparavant, pour une couverture rare sur les soldats de la brigade Golani, toujours à l’affût dans une enclave israélienne, sur la zone la plus volatile de la frontière : le Mont Dov.

Il n’y a pas de barrière sur cette frontière disputée de la montagne isolée, dépourvue de toute communauté israélienne. En fait, il n’y a pas de barrières physiques qui fasse la séparation entre les soldats de la Brigade de combat et les hommes de Nasrallah juste en face d’eux. Au milieu de hautes broussailles et d’une végétation luxuriante, se révèle ce qui n’est autre que le « terrain de jeu » du Hezbollah. C’est de là, selon les évaluations réalisées, que pourrait éclater la Troisième Guerre du Liban.

Au cours des cinquante dernières années, la montagne a été témoin de centaines de morts, des deux côtés, de kidnappings de soldats, de milliers de tirs d’obus de mortier, de graves échanges de tirs et d’un nombre incalculable de bombes déposées et cachées le long des routes – un sentiment indéfini de champ de bataille permanent. La montagne verdoyante a pris le nom du regretté Capitaine Dov Rodberg, un Commandant de Compagnie Golani tombé au combat dans les années 1970, contre des djihadistes du Fatah au cours d’une opération de sauvetage d’un soldat blessé.

Golani on Mount Dov (Photo: IDF Spokesperson)

Golani sur le Mont Dov (Photo: IDF Spokesperson)

 

 Au fil des ans, le Hezbollah a imprimé sa marque sur cette montagne comme étant sa localisation préférée depuis laquelle attaquer des hommes de troupe de Tsahal et, au cours des dernières années, l’endroit est devenu une arène de confrontation directe entre l’armée et l’organisation chiite. En janvier de l’an dernier, les soldats Givati, le Major Yochai Kalangel et le Sergent d’équipage Dor Chaim Nini ont été tués sur les versants de cette montagne par des tirs de missiles Kornet anti-tank du Hezbollah. L’organisation libanaise a aussi déposé une série de bombes sur le bord des routes dans la région, depuis des années. C’est sa façon de venger les éliminations de hauts-dirigeants du Hezbollah que les reportages étrangers attribuent à Israël. 

La préférence du Hezbollah pour opérer depuis cette montagne a deux raisons principales : la première est la légitimité que peut prendre des attaques menées dans une zone disputée où il n’y a pas de civils israéliens. La majorité des parties de la frontière (marquée par la Ligne Bleue) découle des marquages (approximatifs) du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la Seconde Guerre du Liban. La deuxième raison est le contrôle relativement limité de la région, que peut exercer Tsahal, à cause de sa topographie complexe.

Il n’y a ni barrière ni barbelés à cet endroit. Les blocs de roches, les buttes, vallées et rangées de montagnes en font un réseau complet de couloirs et tunnels au-dessus du sol où la pénétration est plus facile ici qu’en d’autres endroits. Tsahal est consciente de ces problèmes et le Commandement Nord fait face à ceux qui critiquent le fait que des ressources n’ont pas été suffisamment investies pour instaurer une véritable barrière le long de cette frontière. Cependant, Tsahal a mis en place des blocs de béton en quelques endroits, au cours de ces deux dernières années et a percé à coup de dynamite des passages supposés marquer la frontière « réelle ».

(Photo: Yoav Zitun)

(Photo: Yoav Zitun)

 

The Rubicon a été franchi

Selon toutes les évaluations, le Hezbollah n’a pas intérêt à déclencher une guerre contre Israël dans un avenir prévisible, en partie à cause de son implication meurtrière dans la Guerre Civile en Syrie et de la dissuasion qui fait encore écho à la Seconde Guerre du Liban. Mais, quoi qu’il en soit, quelque chose a changé au cours de ces trois dernières années. Les attaques qui comprennent l’usage d’explosifs et de missiles anti-tanks, la confiance en soi et la riche expérience opérationnelle que Nasrallah a obtenu en Syrie et en Irak ont conduit à un certain degré de maturité autorisant le franchissement du Rubicon.

Le précédent chef d’Etat-Major de Tsahal, Benny Ganz, déclarait, en faisant référence aux vents soufflant de la frontière Nord, que la probabilité d’une guerre est lente à se déclencher, mais qu’en revanche, la probabilité d’une détérioration résultant d’incompréhensions mutuelles au cours d’incidents spécifiques n’avait cessé d’augmenter. De l’avis du Lieutenant-Colonel Yaïr Peli, le Commandant du 13ème Bataillon de Golani, qui est actuellement responsable du secteur du Mont Dov, la détérioration qui débouchera sur une véritable guerre pourrait avoir lieu dès demain matin. Sans aucun avertissement, depuis la cour d’entrée de la Division Galilée.

‘Cela partira d’ici et cela s’amplifiera pour déboucher sur une guerre totale »

Peli explique alors : Le Mont Dov est le terrain de jeu du Hezbollah, mais nous, nous ne voulons pas qu’il joue à ce jeu! Ils veulent pénétrer, entrer, déposer des explosifs, mais nous ne les laissons pas faire. Nous opérons sur chaque colline, de très nombreuses nuits durant. Il n’y a aucun endroit sur le Mont Dov, que les soldats du 13ème Bataillon n’explorent pas en marchant, en se cachant allongés dans les herbes, à l’affût, où ils n’attendent pas le Hezbollah de pied ferme. Il est possible que là où nous sommes, eh bien, ils se trouvaient là hier encore ».

Lying in wait (Photo: Yoav Zitun)

Allongé l’oeil aux aguets, à toutes fins utiles (Photo: Yoav Zitun)

Les paroles du Commandant de Bataillon sont prononcées dans un murmure, dans l’obscurité de la nuit, où on ne distingue presque pas de lune , alors que l’officier se penche sur un rocher. L’embuscade potentielle que dirige son commandant de compagnie, le Capitaine Shma’ur Ben Shitrit, n’en est qu’au stade préliminaire de l’opération, quand ses soldats prennent silencieusement position, en posant des limites en cas de confrontation, en étudiant le terrain, en flairant le terrain et en permettant à leur regard de s’ajuster à l’obscurité.

Ils vont alors se tenir là pendant au moins 12 heures, près du village de Shebaa, à guère plus de quelques centaines de mètres du Hezbollah. Aucune barrière ne sépare les combattants. Une erreur de navigation de l’un des commandants guidant les forces pourrait les exposer à découvert en plein territoire libanais.

Peli explique à nouveau :  » C’est une zone disputée sur laquelle il n’y a aucun accord officiel ; ils prétendent que c’est à eux. Le fait qu’il s’agisse d’une zone contestée signifie que, pour les hommes du Hezbollah, s’ils mènent quelque chose ici ou répliquent, c’est à partir de là qu’ils opèrent habituellement. C’est un excellent endroit pour répliquer contre nous, pour ce que nous leur faisons ou ne leur faisons pas, du reste! Le Mont Dov est un vaste champ ouvert pour n’importe quelle activité à mener contre nous! »

(Photo: Yoav Zitun)

(Photo: Yoav Zitun)

Il ajoute :  » Ce terrain reste complexe, pour nous, et pas moins pour l’ennemi. Nous tirons parti du fait qu’il n’y a aucune barrière, c’est un avantage. Nous sommes partout sur la Montagne, nous tenant à l’affût, patrouillant et tirant avantage qu’il n’y ait pas de véritable barrière, pour opérer n’importe où où nous constatons qu’il pourrait y avoir un danger pour nous. Nous essayons de nous préparer à recevoir le Hezbollah là où il peut nous attendre, de son côté. Peut-être que ça partira d’ici et que cela se propagera à d’autres endroits et que cela se transformera en guerre ouverte. La Seconde Guerre du Liban n’a pas commencé ici et je ne pourrais pas dire avec certitude où la prochaine se déclenchera (mais,) ».

La zone d’embuscade potentielle est située sur l’un des quelques points opérationnels les plus faibles, des zones « mortes » où le Commandement du Nord pense que le Hezbollah pourrait pénétrer pour déposer des bombes sur le bord des routes, mettre sur pied des positions de combat dissimulées dans la végétation et recueillir des renseignements sur Tsahal. « Il est tout-à-fait possible que le Hezbollah se trouvait ici même la nuit dernière et qu’il se trouve encore dans le périmètre actuellement », chuchotte le Commandant de bataillon. Au-dessus de lui, on trouve des forces secrètes de sauvetage, dans des véhicules blindés Namer et des tanks, qui ont été disposés là quelques heures auparavant.

(Photo: Yoav Zitun)

(Photo: Yoav Zitun)

 

Vues de ce côté et aussi à partir du sentiment général qu’on retire des conversations avec les commandants, les opérations dans le secteur sont considérées comme les plus difficiles, et elles constituent peut-être même le service le plus déprimant pour les jeunes officiers juniors. A Ramallah et Hébron, les soldats sont préparés à des confrontations quotidiennes avec des attaquants terroristes armés de couteaux ; à l’extérieur de Gaza, les soldats voient dans le blanc des yeux des djihadistes armés du Hamas ; et le long du Golan, ils n’ont pas besoin de jumelles pour regarder Daesh en face. Mais c’est dans la zone de face-à-face silencieux avec l’ennemi Numéro Un d’Israël, selon la définition du Chef d’Etat-Major, que le service est devenu relativement le plus calme et le plus sécurisant (en apparence).

Une découverte avec une écriture en arabe

Au cours des longues heures passées, allongés sur le sol dans l’attente, qui glissent lentement vers la lumière du jour, les commandants font des efforts pour maintenir les soldats en alerte, même si la probabilité d’une confrontation armée reste faible. On a ressenti une excitation, au départ, quand la patrouille a découvert quelque chose écrit en arabe. La signification est claire  : au moins un Libanais s’est trouvé dans cette enclave israélienne récemment. Cette trouvaille sera examinée un peu plus tard par les officiers de renseignements, mais la tension opérationnelle doit être maintenue, de l’avis de Peli et Ben Shitrit, jusqu’à ce qu’on remballe et même ensuite, sur le chemin du retour vers l’avant-poste de garde.

(Photo: Yoav Zitun)

(Photo: Yoav Zitun)

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« C’est un énorme défi de maintenir la tension par ici », affirme le Commandant de Bataillon. « Nous renseignons les soldats autant que nous le pouvons, avec les derniers renseignements disponibles sur le Hezbollah et nous leur montrons surtout à quel point l’ennemi est bien réel, tangible, déterminé et sérieux quant à ses intentions. Les très nombreux exercices que nous leur faisons faire et les manoeuvres menées servent à maintenir cette tension de tous les instants ».

Cela dit, il ne faut pas non plus qu’ils finissent par avoir la gâchette facile. Les soldats comprennent très bien que n’importe laquelle de leurs erreurs, une mauvaise identification ou le fait de blesser sans intention des civils pourrait suffire à déclencher la guerre au Nord dans les heures qui suivent ».

« Si nous identifions l’avancée d’un ennemi qui ose venir jusque là, alors nous le surprenons et le détruisons », dit le Commandant de bataillon à ses soldats, au cours d’un rapide briefing avant de les libérer vers le hall du mess, dans l’avant-poste de Gladiola. Ils appellent ça le « 0 ou 100 ». Il semble qu’il y ait une échelle de graduation pour tout, et l’aiguille n’a pas oscillé vers le zéro du cadran depuis un bon moment.

Yoav Zitun|Publié le :  08.10.16 , 15:26

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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Timothée Makoso Mantoni

C’est triste pour le monde et les occidentaux qui sont entrain de chercher à détruire la bible et l’histoire du peuple juifs qui est un peuple prophétique et bénis de Dieu de l’univers, mon souhait est l’Israël sache que Dieu ne peut pas l’abandonner quelque soit le nombre de leurs ennemis, il sera toujours victorieux.
Aujourd’hui j’ai 50 ans d’age, malheureusement si j’étais encore dans la trentaine et si on me demandait de travailler pour la protection d’Israël et que Dieu m’en donnait de capacité, et si cela pouvait être possible, je pourrai peut être m’inscrire dans la Tsahal pour ce faire bien que je soit Congolais vivant en RDC mais J’aime ce pays parce qu’il est béni de Dieu.

Marie

Que D..les protège et leur dire notre soutien inconditionnel en les bénissant de défendre le peuple juif et la Terre D’Israel

Mitnagdev gaulois

Hommage et Honneur aux Héros de TSAHAL

Mitnagdev gaulois

A quelques heures de KIPPOUR, Pensées et prières pour les héros et les gardiens d’ISRAEL qui ne dorment jamais et sont prêts à sacrifier leur courte vie pour les autres. KOL HA KAVOD LE TSAHAL.

jcg

C est aussi une guerre contre des barbares pour qui la mort est le but vise . La vie ne compte pas , les millions de morts les excitent ! Les Juifs se font massacrer depuis des millenaires ,et ce n est pas fini ! De plus la barbarie contre nous est financee par des pays qui se disent  » amis  » Nous subissons le comble de l hypocrisie !

marman68

Le hezbollah : sont des islamistes, et Israël n’en veut pas, ils ont bien raison de vouloir les virer, ils veulent rentrer en Israël déguiser en moutons pour pouvoir égorger tout le monde comme des loups, moi j’encourage Israël à ne pas ce laisser faire et, à continuer de combattre ses salopards

marty françois

Magnifique cet article et vive Tsahal