Gaza : l’ONU occulte la responsabilité exclusive du Hamas dans le chaos

 

Le 16 juillet 2017, l’organisation UNCT (équipe de pays des Nations Unies) mentionnée comme agissant « dans le territoire palestinien occupé » (sic) a rendu son rapport sur la bande de Gaza. Après avoir rappelé les étapes politiques ayant conduit à la division entre le Hamas et l’Autorité palestinienne et la prise du pouvoir du Hamas dans la bande de gaza (en 2007) à la suite du refus, par Mahmoud Abbas, de reconnaître la victoire de son adversaire (lors des législatives de 2006), le rapport explique que la bande côtière sera invivable en 2020.

Curieusement, la population gazaouie y est présentée comme « victime des conditions de vie injustes et inhumaines » qui lui sont imposées : « Les citoyens de la bande qui ne constituent une menace pour personne, mais sont Néanmoins payant un prix élevé pour les actes et les échecs d’autres » (sic). Les auteurs indiquent néanmoins vouloir dépasser la polémique tout en évoquant «  la catastrophe humanitaire et des droits de l’homme qui se déroule à Gaza » et voulant défendre « deux millions de personnes piégées dans cette réalité » (sic). Ils oublient que la population de Gaza a donné le pouvoir au Hamas lors des élections de 2006.

Si le rapport rappelle que le Hamas n’a jamais accepté de respecter les revendications du Quartet (les accords précédents, la reconnaissance du Droit pour Israël d’exister, de renoncer à la violence), et qu’il a renforcé sa  force militaire avec la contrebande par les tunnels sous la frontière égyptienne jusqu’en 2013 (date de la création d’une zone tampon par le voisin), il ne mentionne jamais la responsabilité du Hamas dans l’échec du projet terroriste, à l’origine d’une réduction des transferts d’argents par l’Autorité palestinienne depuis le printemps 2017.

Le rapport fait néanmoins état du déficit démocratique résultant de l’absence d’élections législatives ou présidentielles depuis 2006, et de l’absence de légitimité du Président M Abbas dont le mandat a pris fin en 2009. Ainsi, il n’y a dans la bande de Gaza, ni indépendance judiciaire, ni garantie procédurale (les peines de mort sont prononcées dans des conditions contestables). Sur le terrain de l’instruction, il n’y a pas de formation professionnelle (faute de pouvoir payer les enseignants) et en matière de santé, il est une carence dans les soins (faute de pouvoir payer les médecins). Depuis avril 2017, la fourniture d’énergie est déficiente.

Naturellement, Israël est fustigé pour son contrôle des entrées et sorties de personnes et marchandises en provenance ou à destination de Gaza qu’il qualifie de « territoire hostile ». Le rapport distingue 3 étapes dans les relations entre Israël et le Hamas. Tout d’abord, entre 2007 et 2010, le blocus mis en place par Israël est à l’origine de la fermeture de 95 % des entreprises locales. Pour autant, le rapport omet d’indiquer la volonté du Hamas de détruire Israël qui est bien obligé de s’en défendre (avant 2007, les communications se faisaient librement entre Gaza et Israël). Cette période a été marquée par l’enlèvement d’un soldat israélien en 2006, et l’envoi de 6500 roquettes sur Israël.

Entre 2010 et 2014, Israël a desserré le blocus, ce qui a été à l’origine d’une augmentation  des importations de marchandises qui n’ont toutefois pas compensé la fermeture des tunnels de contrebande en 2013. Cette période comprend les conflits de 2012 et 2014 qui a vu 11 800 roquettes et mortiers tirés sur Israël, dont le Hamas est une nouvelle fois, unique responsable.

Entre 2014 et 2017, le projet de reconstruction de Gaza a permis l’importation de 2.3 millions de tonnes de matériaux de construction et les exportations de marchandises de Gaza vers Israël ont repris, avec l’ouverture du passage d’Erez et une plus grande circulation de palestiniens vers Israël. Cette tendance s’est toutefois inversée en 2016 et a décru encore en 2017.  En 2016, la quantité de marchandises échangée était encore inférieure de 20 % au chiffre de l’année 2007, avant la prise du pouvoir par le Hamas. Depuis 2015, 200 fusées ont encore été envoyées sur Israël.

Etrangement, le rapport impute à Israël la responsabilité dans le désastre gazaoui et notamment les conséquences néfastes des hostilités (en termes économiques, de déplacement, de destructions de maisons ou de blessures des populations civiles…), l’Etat juif étant responsable de violations des Droits de l’homme et du Droit humanitaire (sic). Pire, le rapport condamne Israël : «  En tant que puissance occupante, Israël a des obligations envers la population et, en particulier, pour faciliter l’accès rapide et sans entrave Passage d’aide humanitaire aux civils dans le besoin » (sic). Même s’il est précisé : « Les dispositions du droit international relatives à la conduite des hostilités sont également pertinentes dans le contexte de Gaza, et doit être respecté par toutes les parties au conflit, y compris Le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ». Pour autant, il ne s’agit pas d’hostilités entre parties belligérantes, mais juste de la volonté du Hamas, de détruire Israël. Il n’est donc pas juste de mettre en balance les actions du Hamas et celles d’Israël.

Sur le plan économique, le rapport de l’ONU fournit des chiffres très intéressants. Entre 2006 et 2016, le produit intérieur brut (PIB) de Gaza par habitant a diminué de 5,3 %, alors qu’il a progressé de 48,5 % en Cisjordanie (présentée comme état « occupée » sic). 40% de la population vit sous le seuil de la pauvreté et le taux de chômage est l’un des plus élevé au monde : 41% fin 2016. Plus de 60 % des Gazaouis qui ont entre 20 et 24 ans sont sans travail et le taux de chômage des femmes a augmenté de 35% à 64% entre 2006 et 2016. En 2017, plus de 60% de la population dépend partiellement ou totalement de l’aide humanitaire. La société est en pleine décadence : violence sexiste, multiplicité des divorces, des suicides et consommation de drogues en augmentation régulière.

S’agissant de l’électricité et des besoins énergétiques, le rapport impute encore (de façon sous jacente) la responsabilité à Israël alors même que l’éviction du Hamas de la bande de Gaza permettrait une normalisation des relations entre les parties. La première cause de la pénurie d’électricité résulte du conflit entre l’AP et le Hamas, concernant le financement de l’électricité. Comme le Hamas ne règle pas la note, l’AP a demandé à Israël de réduire ses livraisons en avril 2017. La seconde cause provient des dommages causés à la centrale électrique de Gaza par les bombardements israéliens (consécutifs aux hostilités provoquées par le Hamas). La troisième source d’approvisionnement provient de l’Egypte mais les coupures, trop nombreuses, interdisent une alimentation dans des conditions satisfaisantes. Enfin, la dernière source d’approvisionnement vient des panneaux solaires individuels dont le coût empêche les habitants de Gaza de s’en doter. Résultat, les habitants de gaza ne dispose que de quelques heures d’électricité par jour, ce dont le Hamas est encore responsable.

Le rapport conclut par la situation catastrophique de l’eau potable à Gaza : 96 % des eaux souterraines sont impropres à la consommation et, en 2020, la bande de Gaza sera invivable. Les habitants de Gaza ont voté massivement pour le Hamas en 2006, ils sont donc partiellement responsables du chaos. Pour en sortir, il suffirait que le Hamas renonce au pouvoir et s’autodétruise : tout pourrait rentrer dans l’ordre.

 

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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richard malka

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