Combattre le terrorisme: pas seulement une question sécuritaire

Nice toujours marquée par le terrorisme

Veut-on vraiment combattre le terorrisme en occident ? Alors il faut savoir qu’avant de profiter des failles sécuritaires qui exposent la population, l’idéologie djihadiste se nourrit d’abord des failles idéologiques et conceptuelles des démocraties occidentales.

Instiller le doute suffit à provoquer le désarroi

Au Proche-Orient le premier pays à avoir subi des vagues d’attentats meurtrières il y a déjà plus de quarante ans est l’Etat d’Israël. Dès cette époque, des hommes publics (politiques, intellectuels, journalistes, etc.) ont, par leur refus de dénoncer fermement le terrorisme comme moyen illégitime, instiller le doute dans l’opinion publique. Que l’on s’entende bien, il n’est pas question ici d’exiger de quiconque de cautionner la politique d’un quelconque Etat ou de le considérer comme au-dessus des lois internationales, mais il n’est pas nécessaire d’adhérer à la politique de tel ou tel gouvernement israélien pour mettre les mots justes sur des crimes abominables. Lorsqu’un homme ou un groupe d’hommes armés assassinent des civils désarmés, de tous âges et notamment de très jeunes enfants, il s’agit aux yeux des Nations civilisées, ni plus ni moins, d’un crime de guerre. Celui qui, au nom d’une quelconque cause, assassine délibérément des civils n’est pas comme l’écrivent certains journalistes, un combattant, c’est un terroriste.  Ceux qui refusent, par haine ou par manque de courage, de condamner le terrorisme ne sont pas seulement les « idiots utiles » de toutes les causes pourries, ils deviennent les responsables du désarroi de la population française qui par confusion se trouve confrontée aux mêmes doutes quand elle est, à son tour frappée par des attentats terroristes.

Quand un journaliste est capable, comme ce fut maintes fois le cas, de décrire l’assassinat d’un jeune enfant israélien en Cisjordanie par un terroriste palestinien, en employant les termes de mort d’un « bébé colon » abattu par un « combattant palestinien », on comprend jusqu’à quel point ce journaliste cherche à manipuler l’opinion, en annihilant toute forme de compassion à l’égard de la victime, fut-elle un très jeune enfant.

A chaque cible des crimes djihadistes commis en France et en Europe, on a pu mesurer l’écrasante responsabilité provoquée par cette absence de compassion envers les victimes.

En mars 2012, ce sont sept victimes qui sont assassinées par un seul et même terroriste djihadiste islamofasciste (ce n’est pas ici que vous lirez le nom de cet ignoble assassin) : trois soldats lâchement abattus : Imad Ibn Ziaten à Toulouse, Abel Chennouf et Mohamed Legouad à Montauban puis de nouveau à Toulouse, à l’école Ozar Hatorah, Jonathan Sandler, enseignant, et ses deux jeunes fils, Aryeh, 6 ans et Gabriel, 3 ans , ainsi que Myriam Monsonégo, 8 ans.

Il n’y eut aucun sursaut national, aucune solidarité des associations de parents d’élèves, des syndicats enseignants. Rien qui soit à la hauteur d’un crime aussi monstrueux… Pire, les réseaux sociaux ont été truffés d’identification avec l’assassin.  Plus récemment, en pleine campagne électorale pour les Régionales, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République a déclaré sur Europe I le 2 décembre 2015 “ j’ai été en charge de la sécurité de la France comme ministre de l’Intérieur et président de la République de 2002 à 2012. De 2002 à 2011 il n’y a pas eu un seul attentat en France”, passant à la trappe les victimes de Toulouse et Montauban, assassinées lors de son quinquennat. Au lendemain de l’attentat de Nice, le 14 juillet dernier, on a pu entendre sur plusieurs chaines de la télévision française, sans que cela suscite la moindre réaction que les petites vicitmes de Nice étaient les premiers enfants frappés par le terrorisme en France (sic !)

En janvier 2015, en quelques jours, c’est l’équipe de Charlie Hebdo  qui est massacrée par deux djihadistes. Ce massacre fut suivi par celui d’une policière et de quatre clients de l’Hypercacher de la porte de Vincennes. A cette occasion, on a certes pu assister le 11 janvier à un sursaut national et même international, mais très vite il a fait place à l’indécence des refus de particper à la minute de silence à la mémoire des victimes, à l’interrogation sur le droit qu’avaient les journalistes de « blasphémer ». Sur les réseaux sociaux, s’est affiché un relativisme abject : à « je suis Charlie », répondaient les slogans destinés à semer le trouble : « je ne suis pas Charlie », « je suis K… » (du nom d’un des assassins).

En novembre 2015, après la vague d’attentats meurtriers qui se sont déroulés le 13, on a eu le sentiment que nos concitoyens étaient davantage dans la sidération qu’en janvier, le sursaut citoyen fut également plus éphémère et l’unité avec les forces de police et l’armée engagées dans l’opération Sentinelle et dans des actions de démantèlement des cellules terroristes fut vite brisée par des polémiques suscitées par des syndicalistes irresponsables. La campagne de calomnies contre les forces de l’ordre, orchestrée par une CGT violente et en perte de vitesse par rapport à la CFDT réformatrice et engagée dans un processus de négociation eut un effet négatif sur une frange de l’opinion qui par lâcheté ou irresponsabilité préférait briser l’unité nationale face aux terroristes. La Place de la République, qui depuis les attentats de janvier 2015 jusqu’à ceux de novembre 2015, avait servi de mémorial aux victimes du terrorisme, fut finalement investie un moment par un avatar, désorganisé mais tout aussi sectaire des groupes gauchistes et staliniens, « Nuit Debout » mobilisé contre la « Loi Travail ». On ne sait si c’est la pluie très forte en ce printemps 2016, ou l’ennui que leurs débats désorganisés et néanmoins sectaires, finit par provoquer, qui envoya « Nuit Debout » se coucher.

Des journalistes obsédés par la théorie du loup solitaire

A chaque attentat, avant même que les autoritésne  s’expriment, des journalistes des chaînes nationales, et pas seulement les complotites des réseaux sociaux, cherchent à démontrer que les terroristes sont, soit des fous, soit des déprimés, mais jamais des djihadistes et toujours des loups solitaires. A l’appui de ces théories systématiquement développées comme un leitmotiv éprouvant pour les victimes, les interviews « marronnier » des voisins et de la famille du ou des criminels qui décrivent immanquablement ces terrorristes qui ont égorgé, massacré, mitraillé des civils innocents de tous âges,  comme des « braves types » sans doute « soudainement radicalisés ». On ne nous épargne même pas les images intimistes, pour humaniser le bourreau, singulièrement décalées par rapport au crime odieux qu’il vient de commettre. Parmi les leçons que donne Israël sur le traitement médiatique des attentats, c’est le temps consacré à chacune des victimes dans toute la presse qui force le respect.

Petites compromissions des élus locaux

Ceux qui combattent le terrorisme se heurtent souvent aux petites compromissions d’élus locaux de tous bords qui pensent acheter la paix sociale en sacrifiant la laïcité républicaine et en donnant des gages aux groupes salafistes et autres islamofascistes.  Par exemple, ces élus n’hésitent pas à nommer citoyens d’honneur de leurs communes des terroristes palestiniens pour satisfaire les exigences des intégristes islamistes, de leurs alliés gauchistes ou sacrifier à la haine antisioniste que véhicule l’déologie stalinienne.

A l’international, avoir le courage de ne choisir ni la peste, ni le choléra

Nous n’oublierons jamais qu’en 2013, notre pays était prêt à voler au secours des démocrates de l’ASL, l’Armée Syrienne Libre. Nous étions bien seuls alors que notre armée intervenait sur d’autres théâtres d’opération, notamment aux côtés des gouvernements africains amis en proie aux attaques des djihadistes  de Boko Haram. Le refus américain de soutenir la décision française et l’attitude plus que timorée d’autres Etats européens ont permis au dictateur Bachar el Assad surarmé et militairement soutenu par la Russie, l’Iran et les supplétifs du Hezbollah de décimer les rangs de l’ASL. C’est l’effondrement de l’ALS qui va provoquer une sorte « d’appel d’air » favorisant la prise de contrôle des zones rebelles par des groupes islamistes de toutes obédiences, Al Qaïda, Front Al Nosra, etc. C’est la conjonction entre cette situation et celle qui prévalait en Irak qui ont permis l’extension rapide quasiment sans résistance de Daesh.

L’erreur éthique consiste pour un certain nombre de dirigeants à confondre le légitime combat contre Daesh et l’alliance contre nature avec un système qui non seulement soutient également le terrorisme chiite, mais organise l’extermination des civils syriens dans les régions tenues par les rebelles. La seule voie éthiquement possible est celle du ni Assad, ni Daesh. Elle est incarnée par le combat des Kurdes, Peshmergas (à voir le remarquable film éponyme de BHL !) en Irak, YPG (prononcer « yépégué) ») en Syrie et certains courants modérés du PKK en Turquie.

Unités féminines des YPG peshmerga_unites_feminies

Ni la peste Daesh, ni le choléra Assad, certes mais nous n’oublierons pas non plus la duplicité d’Erdogan et de son armée avec les djihadistes, lors de la bataille vitale de Kobané, ville kurde de Syrie, cible de Daesh qui en avait fait le symbole de sa conquête. De septembre 2014 au printemps 2015, à quelques centaines de mètres de la frontière turque, les YPG ont longtemps résisté jusqu’à la victoire seul face aux djihadistes qui avaient détruit les trois-quarts de la ville et en controlaient une bonne partie, alors que l’armée turque empêchait les renforts kurdes d’arriver à Kobané. Que l’on ne nous oppose pas des raisons diplomatiques : dans cette même période, Erdogan envoya 40 chars et des centaines de soldats turcs à 35 km de sa frontière, en plein territoire syrien  pour récupérer les reliques de Suleiman Shah (février 2015). Dès lors, la complicité du dictateur islamo-conservateur avec les djihadistes est formellement établie.

Boycott, l’arme de la délégitimation

Pour s’assurer de l’indifférence de la population française à l’égard des victimes israéliennes, ce qui dans le même temps provoque le désarroi de l’opinion occidentale face au terorrisme, les islamofascistes peuvent compter sur un allié de poids, les coalitions d’islamistes, de gauchistes, de pseudo-écologistes et de communistes, pas guéris de l’antisémitisme stalinien, regroupées dans une coordination, »BDS », (Boycott- Désinvestissement – Sanctions). Pour justifier l’arme du boycott économique, scientifique, culturel contre Israël, BDS utilise un précédent historique, celui du boycott pour cause d’apartheid de l’Afrique du Sud. L’apartheid sud-africain instaurait une discrimination raciales, inscrite dans ses textes de loi, à l’égard des populations en fonction de leur appartenance « ethnique » (blances, indiens, métis, noirs, etc.) alors qu’en Israël des citoyens arabes israéliens occupent les plus hautes fonctions gouvernementales, universitaires, scientifiques, diplomatiques, jusqu’à la Cour Suprême. Peu importe, on peut toujours réactualiser le vieux dicton « qui veut noyer son chien, l’accuse d’avoir la rage », l’appliquer à Israël et compter sur la dose d’antisémitisme camouflé en « antisionisme » des activistes de BDS pour qu’ils ne soient pas trop regardants sur la véracité des faits.

Les BDSsistes ne sont pas à une saloperie antisémite près. Tel élu communiste considérera qu’un produit du terroir français revêtu d’un tampon Kacher est « un produit de la colonisation sioniste » et donc « à boycotter ». Au festival « Rototom Sunsplash », en Espagne,  en août 2015, c’est le chanteur juif américain Matisyahou qui a fait les frais de la campagne BDS. Parce que Juif, comme à l’époque de la « limpieza del sangre » (la pureté du sang) de l’inquisition espagnole, il se devait de se désolidariser publiquement de l’Etat d’Israël pour avoir le droit de chanter.

tweet_de_lAmbassade_dEspagne_adresse_a_Bab_Israel

Notre action, la fermeté du journal El Pais et finalement celle du gouvernement espagnol ont contraint les organisateurs du festival, plus lâches que vraiment antisémites, à le reprogrammer lui laissant le loisir de chanter « Jérusalem » face à une poignée de militants antisionistes haineux mais dépités par leur échec cuisant.

Matisyahu performs during his "Festival of Light" tour at the Electric Factory in Philadelphia, December 12, 2012.

Face au caractère raciste des opérations de BDS, c’est dans la plupart des cas, la fermeté des autorités de la République,  des procureurs, des juges, et jusqu’à la jurisprudence constante de la Cour de Cassation qui prévaut.

Et toujours les exclus de la compassion due aux victimes du terrorisme

Il aura fallu l’assasinat du père Hamel, égorgé par des djihadistes à Saint-Etienne du Rouvray en ce mois de juillet 2016 pour qu’enfin des musulmans  lancent une tribune  « Nous Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités » (JDD du 31 juillet 2016). La solidarité avec les victimes du terrorisme a pour ces musulmans, qui sont parait-il les plus responsables,  quand même ses limites puisqu’ils ont pris soins de citer les victimes tous les attentats islamofascistes, sauf les victimes juives de l’Hypercasher…

Victimes exclues de la compassion

Organiser la Résistance

Nous reconnaissons le bien fondé de tous les moyens pour renforcer la justice,  les forces de sécurité, le renseignement qui luttent contre la menace teroriste.

Il faut dans le même temps organiser la Résistance et la vigilance face à toutes ces petites et ces grandes lâchetés,  ces compromissions, ces complicités avec le terrorisme, pour combattre les failles éthiques qui favorisent les failles sécuritaires. Nous sommes prêts.

Boomerang Anti Boycott centré gd

Jean-François Strouf, Président de JudaïQual

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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