Dangereuse ONU-philie

De la Société des Nations à l’Organisation des Nations Unies. 

À propos des internationalistes malhonnêtes et sélectifs et de la nécessité de lutter contre l’onu-philie et contre la propagande d’onu-philes.

Au lendemain de la Grande Guerre il était sans doute raisonnable de croire que la création d’un nouvel ordre diplomatique dont la finalité serait le maintien et/ou le rétablissement de la paix, au cas où elle serait mise en péril par l’escalade d’un conflit donné, était conciliable avec les intérêts des états qui avaient accédé à une position de dominance sur le plan géopolitique, ainsi que les interpréteraient les dirigeants successifs de ceux-ci.  Ne leur semblerait-il pas indispensable de ne pas laisser se reproduire l’enchaînement des événements qui avaient fait des ravages sans précédent, ainsi mettant fin à l’ancien statu quo?  La fragilisation progressive de celui-ci, liée à l’empoisonnement des relations entre certaines des plus importantes puissances européennes, avait fini par faire engendrer un climat propice au déclenchement des hostilités qui détruisirent des empires et qui provoquèrent des millions de morts, ne pas ensanglantant que le seul continent européen.

Afin d’assurer la mise à exécution efficace de certaines des nouvelles règles du jeu, les décideurs des états les plus importants seraient peut-être disposés à soutenir l’exercice vigoureux de l’influence que ceux-ci avaient (re)conquise, consécutivement à la reconfiguration des équilibres militaires et stratégiques qui avait résulté des bouleversements de cette guerre mondiale.  Était-il réaliste pour autant de croire que ces décideurs consentiraient à faire défendre également tous les principes incarnés par les dispositions pertinentes des conventions, traités et accords qui verraient le jour dans le cadre du nouveau système international que représentait la Société des Nations (le Président Wilson avait vainement espéré que les fondements de cette dernière seraient ses «Quatorze points» – autant d’aspirations à peine réalisées, même en partie)?   Tout en supposant que, pleinement appliquées, ces dispositions-ci fussent susceptibles d’empêcher le réémergence de relations conflictuelles semblables à celles qui s’étaient développées entre les états faisant partie de coalitions ou d’alliances rivales au cours de la période antérieure à la Grande Guerre – ce qui est loin d’être certain, même si les administrations successives des États-Unis, au pouvoir dans l’entre-deux-guerres, n’avaient pas persisté dans leur refus d’adhérer à la Société des Nations (SDN).

Sans parler des conséquences négatives des sanctions prises à l’encontre de l’Allemagne et de ses alliés imposées dans le cadre du Traité de Versailles, des lourdes réparations économiques imposées.  Lesquelles, il faut en convenir, n’étaient pas de nature à encourager la création d’un climat générateur de relations internationales harmonieuses et susceptibles de faciliter le travail de la SDN – qu’il y ait lieu ou non de les estimer celles-ci bien fondées, ou bien d’en approuver ou désapprouver les modalités d’application. (Parmi les conséquences, une certaine défiance répandue parmi les Allemands.)

Pendant l’entre-deux-guerres les représentants des états européens dont le traitement des minorités était, en général, conforme aux valeurs des démocraties libérales ne pouvaient pas et/ou ne voulaient pas exercer des pressions pour tenter de mettre fin à la politique des gouvernements successifs d’états comme la Roumanie et l’Hongrie – coupables, dans une plus ou moins large mesure, de violer les obligations imposées par les conventions et traités internationaux destinés à sauvegarder l’égalité de tous leurs citoyens/sujets, issus de tous les groupes religieux, nationaux et ethniques.  Y compris, en particulier, les dispositions pertinentes des « traités de minorités » (parties respectivement du Traité de Paris, 1919, et du Traité de Trianon, 1920) qui prévoyaient l’égalité de tous leurs citoyens/sujets, issus de tous les groupes religieux, nationaux et ethniques.

Parmi les états dont les habitants juifs en étaient venus à être soumis à des mesures discriminatoires et, selon le cas, à des mesures vexatoires, à partir du milieu des années 1930, il n’y avait pas uniquement des pays européens aux populations majoritairement chrétiennes.  Une fois terminé le mandat britannique et le règne du très libéral roi Fayçal qui coïncida avec lui, ce ne fut qu’une question de temps avant que la situation des Juifs d’Irak ne se transformât radicalement.   Par suite de la montée de forces nationalistes intolérantes et antijuives, à partir de 1933, l’adoption d’une série de mesures discriminatoires ne rencontra pas d’opposition sérieuse, une loi tendant à interdire l’enseignement de l’histoire juive dans les écoles juives étant promulguée en 1935 – et tout cela malgré son adhésion à la SDN, ratifiée le 3 octobre 1932, dont une des conditions était le plein respect des droits des minorités.  (À ce sujet, on se reportera à l’étude excellente de Carol Basri, laquelle contient un résumé détaillé de l’histoire des Juifs d’Irak: “The Jews from Arab Countries: an Examination of Legal Rights – A Case Study of the Human Rights Violations of Iraqi Jews”.)

Aussi la Société des Nations (SDN) était-elle destinée à se trouver tout aussi impuissante à défendre la défense des minorités – laquelle correspondait à une de ses valeurs fondamentales (voir à ce sujet, par exemple, l’étude de Sebastian Bartsch, « Le système de protection des minorités dans la société des nations») – qu’à assurer la mise en place durable d’un système diplomatique capable d’empêcher le développement de nouvelles relations conflictuelles susceptibles de rendre possible une guerre aux dimensions planétaires.  Pour quelle raison y aurait-il lieu de croire que les échecs de la SDN et/ou des variantes de ceux-ci ne se reproduiraient pas sans cesse après la création de l’Organisation des Nations Unies (l’ONU), malgré les dispositions incorporées à sa Charte fondatrice destinées à assurer soi-disant la «sécurité collective»  – et donc à rendre celle-ci plus efficace dans son fonctionnement que la SDN, plus adaptée aux réalités géopolitiques?

Dans le même ordre d’idées il y lieu de demander combien des partisans déclarés du fameux pacte Briand-Kellogg, ou pacte de Paris – signé par soixante-trois pays le 27 août 1928 à Paris et entré en vigueur le 24 juillet 1929, consécutivement à l’initiative menée par Aristide Briand, ministre des affaires étrangères français et Frank Kellogg, secrétaire d’État américain – jugeaient réalistes les aspirations qu’il était censé incarner?   Y croyaient-ils sincèrement, ou bien y voyaient-ils autant de fictions dont l’invocation pourrait être, tout au plus, d’une certaine utilité dans les négociations diplomatiques, ou pour justifier l’inaction, selon les circonstances.  Pour rappel – le pacte stipule le renoncement au recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux, en tant qu’instrument de politique nationale dans les relations mutuelles (Article 1) et le règlement de tous les différends ou conflits par des moyens pacifiques – (Article 2).

Si impeccablement pacifiques qu’aient été les moyens employés pour régler les différends et conflits dont la Société des Nations était habilitée à être saisie, cela n’empêchait pas l’adoption de résolutions et la prise de décisions sous ses auspices qui, parfois, ne correspondaient pas exactement aux valeurs du nouveau système de droit international, de justice internationale «progressiste», lequel était censé avoir pour vocation de transcender les intérêts nationaux trop étroits et les interprétations trop étroitement nationalistes de ceux-ci.  Et ce depuis les premières années de l’existence de cette organisation – le traité de Locarno conclu en 1925, par exemple, manquant de véritable réciprocité, à force de ne pas garantir les frontières des états de la Petite Entente, c’est-à-dire la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Yougoslavie, au même titre que celles des grandes puissances en Europe occidentale.

Il y a d’ailleurs lieu de voir dans la politique de l’inaction de la SDN poursuivie pendant le mandat de Joseph Avenol (1933-1940), deuxième secrétaire général, quand celle-ci se trouvait confrontée à certaines violations de ses principes fondamentaux, non seulement une démonstration de son impuissance croissante à exercer même une influence morale, mais également une sorte de complicité passive.  L’invasion de l’Éthiopie par l’Italie, par exemple, fut suivie non pas de tentatives d’imposer des sanctions diplomatiques, mais de gestes d’apaisement envers le régime mussolinien – «ménagé» afin que l’Italie ne renonçât pas à en être membre.  (Voir aussi, cependant, le texte publié par le CICR traitant des réactions diplomatiques à l’utilisation de d’armes chimiques dans la guerre contre l’Éthiopie.)

Les états qui faisaient partie de la Société des Nations pouvaient pour la plupart être considérés comme ayant des systèmes démocratiques – plus ou moins libérales, selon le cas – à la différence de la majorité des états membres de l’ONU, pendant presque toute son existence.  Ce qui n’empêchait pas la présence au sein de la SDN d’un certain nombre de délégués, de hauts fonctionnaires, dont l’attachement aux valeurs des démocraties libérales laissait à désirer, y compris une minorité de ceux qui, comme Avenol (plus tard un Pétainiste fervent), sympathisaient avec les régimes fascistes.   Néanmoins, les admirateurs et défenseurs de la SDN sont fondés à affirmer qu’il continuait à se trouver en son sein  beaucoup d’hommes idéalistes et intègres.  Affirmation, en ce qui concerne l’organisation qui a succédé à la SDN, qui n’est pas susceptible d’être justifiée depuis presque toute l’existence de celle-là – quoi qu’en disent les onu-philes, au mieux des admirateurs plus ou moins naïfs et/ou mal informés, au pire des apologistes de mauvaise foi.

Les représentants diplomatiques des démocraties dites occidentales, ainsi que les décideurs et hauts fonctionnaires onusiens, étant si nombreux à acquiescer sans résister à toutes sortes de pratiques abusives liées à l’influence grandissante de blocs anti-démocratiques (Ligue arabe, états du pacte de Varsovie, etc.) – même avant l’émergence de toutes les conditions géopolitiques permettant à ces derniers à exercer un ascendant néfaste – la capacité de l’ONU de jouer un rôle impartial n’a pas tardé à subir de sérieuses atteintes.  D’où la multiplication non négligeable de résolutions déséquilibrées ou inéquitables, adoptées au nom de l’ONU mais incompatibles avec les principes qu’elle est censée incarner – surtout, mais pas exclusivement, au mépris des droits de l’État hébreu.  Autant de résolutions basées sur de fausses accusations, et/ou des violations inventées de diverses dispositions juridiques des accords et conventions relevant des systèmes de droit international et humanitaire, et/ou des interprétations abusives voire mensongères de celles-ci, dont la montée en flèche s’est fait constater depuis la Guerre des Six Jours – et surtout depuis la fameuse résolution 3379, adoptée par l’Assemblée Générale en 1975, laquelle assimile le sionisme au racisme.

Dès le milieu des années 1950 (crises de Suez, invasion de l’Hongrie, etc.) les instances onusiennes chargées du maintien et du rétablissent de la paix en sont venues à être corrompues de façon irréversible, cette corruption finissant par contaminer progressivement de plus en plus des institutions reliées à l’ONU dont les champs d’activité n’ont aucun rapport avec ces objectifs (La résolution adoptée par l’UNESCO le 15 avril 2016, qui falsifie l’histoire de Jérusalem et des liens éternels du peuple juif avec la ville sainte, et la résolution du 21 mai 2015, basée sur deux pseudo-rapports on ne peut plus mensongers, adoptée par l’Organisation mondiale de la santé  – rivalisant, de par leur nature diabolisatrice, avec celles, innombrables, de la Commission et (depuis 2006) du Conseil des droits de l’homme – en constituent deux des pires exemples récents).

Se voyant toujours refuser la possibilité de bénéficier de «l’égalité de droit des hommes et des femmes, ainsi que des nations grandes et petites», depuis la ratification officielle en 1949 de son adhésion à l’ONU, Israël en est venu à être traité en état paria.  Même les pires violations des principes et des règles de l’ONU (y compris celles des dispositions pertinentes de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée le 9 décembre 1948), commises par les états ennemis à son encontre, n’ont jamais fait l’objet de résolutions émanant du Conseil de Sécurité ou de l’Assemblée Générale – seulement les opérations militaires entreprises pour défendre la vie des citoyens israéliens, depuis celles qui servaient de ripostes aux attaques meurtrières des fedayin, lancées du territoire égyptien – condamnées à partir du début des années 1950.  Aucune condamnation officielle non plus, au cours des années 1950 et 1960, des mesures et lois discriminatoires adoptées contre les habitants juifs des pays arabes, contre les persécutions dont ils étaient victimes.  Complaisance honteuse constatée même avant que les processus historiques qui ont débouché sur la mainmise totale de l’ONU, exercée par des blocs des états de la Ligue arabe et, plus tard, par ceux de la Conférence islamique, eussent produits des effets perceptibles.

Aucun exercice officiel public, par exemple, de son prétendue autorité morale de Secrétaire général, par le saint des onu-philes, Dag Hammarskjöld (1953-1961), en faveur des communautés juives vivant dans des pays, dont les gouvernements prenaient prétexte de la guerre contre Israël pour imposer des mesures toutes désignées pour faire exclure leurs membres de la vie économique et pour rendre possibles des expropriations en masse, ainsi pour les exposer à des périls mortels.  Interrogé au sujet de l’obligation que la SDN avait imposé à l’Irak comme à tout état membre relatif au respect des droits les minorités, Hammarskjöld s’est montré être du même avis que ceux qui croyaient que le statut de l’ONU ne constitue pas celui d’un successeur juridique de la SDN (comme on voit, par exemple, dans le dossier FO 371/91691 – archives du Quai d’Orsay britannique, Archives Nationales).  Que la Charte de l’ONU impose la même obligation aux états membre ne l’intéressait, pas, semble-t-il –  pas plus que son compatriote Folke Bernadotte, médiateur de l’ONU, d’une indifférence totale au sujet des besoins existentiels des Juifs israéliens qui, autant qu’on sache, n’a jamais pensé à faire déployer des efforts afin de protéger les habitants juifs des pays arabes, même après les pogromes.

Par contre, depuis les luttes désespérées menées par les Israéliens dans la guerre de survie de 1948, très coûteuses en vies humaines (un pour cent de la population juive d’alors) – rendues bien plus difficile par un embargo imposé sous l’égide de l’ONU sur la fourniture d’armes, lequel, en pratique, limitait la marge de manœuvre de leurs soldats bien plus que celle des armées arabes –  les  gouvernements successifs de l’État hébreu se trouvent exposés à des pressions diplomatiques destinées à les obliger à faire des concessions unilatérales suicidaires.  Qu’il s’agisse du prétendu droit de retour des refugiés arabes, qui n’a aucun fondement juridique, ou, avant 1967, de la cession d’une majeure partie des territoires conquis au cours de la Guerre d’Indépendance – comme, par exemple, les propositions liées à l’Opération Alpha (cession à l’Égypte d’une proportion non négligeable du Néguev, admission d’un nombre considérable de refugiés arabes palestiniens – jusqu’à 75.000 environ – voir Futile Diplomacy: Operation Alpha and the Failure of Anglo-American Coercive Diplomacy in the Arab-Israeli Conflict 1954-1956 de Neil Caplan, 1997) – aboutissant à des retraits vers les frontières proposées dans le cadre du plan de partage, absolument impossibles à défendre.  Plan de partage non contraignant, tout comme toutes les résolutions de l’Assemblée générale, y compris la  résolution 181.

Dans la mesure où l’alliance des nations unies contre l’Allemagne nazie et ses alliés pronazis et profascistes devait participer à la construction du nouvel ordre géopolitique – en particulier les gouvernements des pays alliés les plus importants, y compris celui de la nouvelle France libre qui était en train de (re)naître – les réalités diplomatiques de l’immédiat après-guerre auxquelles ses victoires avaient abouti étaient destinées à influencer de façon durable le fonctionnement du Conseil de Sécurité, la plus haute instance de l’ONU.  C’étaient plutôt ces réalités-là – et non pas la nécessité de limiter, sinon d’empêcher complètement, les dégâts susceptibles d’être provoqués par la tyrannie de la majorité des états qui feraient partie de l’ONU (non démocratiques) – qui avaient amené les fondateurs de cette dernière à prévoir l’exercice du droit de véto par les membres permanents du Conseil de Sécurité.  C’est pourtant ce droit de véto qui protège l’État hébreu contre l’imposition de sanctions organisées sous l’égide de l’ONU – laquelle constitue toujours, depuis la Guerre d’Indépendance, potentiellement une machine de guerre diplomatique anti-israélienne des plus dangereuses, même avant l’aboutissement des processus historiques qui ont mis les ennemis d’Israël en état de dominer cette dernière.

Grand défenseur de l’État hébreu, auteur d’un livre qui raconte son histoire – The Siege: The Saga of Israel and Zionism (1986), Conor Cruise O’Brien (1917-2008) eut beaucoup de talent et disposa de relations suffisamment influentes pour pouvoir jouir d’une carrière très variée – haut fonctionnaire, homme politique, diplomate, journaliste, essayiste et écrivain prolifique.  Malgré la corruption institutionnalisée de l’ONU, celle-ci serait capable d’être utile de temps en temps, d’après lui, à cause de sa réputation (si imméritée soit-elle) de neutralité et d’impartialité, en rendant possibles aussi bien des rencontres officieuses entre les représentants de pays qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques que la conclusion d’accords dans des conditions qui permettent de sauver la face.   Maintenant que la corruption onusienne est à tel point enracinée que presque toute intervention soi-disant en faveur du maintien et/ou du rétablissement de la paix risque de faire empirer davantage la situation en question – pas uniquement  dans le cas du conflit israélo-arabe – ce point de vue ne me semble plus applicable.

D’autant plus que les manifestations de la haine antijuive constatées tant dans presque toutes les associations liées à l’ONU que dans l’Assemblée Générale, lesquelles ne se comptent plus, représentent «une malveillance totale qui a compromis l’intégrité de l’organisme tout entier».  On citera à ce propos les mots d’Anne Bayefsky, dont les analyses font autorité dans ce domaine. Qu’il s’agisse de l’Assemblée Générale, le Conseil des droits de l’homme, de l’Unesco, qui, dans son action de sape de la légitimité de l’État hébreu sur sa terre «s’aligne sur toutes les initiatives arabes de réécrire l’histoire liée à la Terre Sainte », etc.  Rien n’a changé au fond, après la Conférence «antiraciste» antisémite tenue à Durban en 2001 – malgré une prise de conscience de courte durée au lendemain de ce festival antijuif et quelques manifestations de (pseudo)repentir de la part de certains onu-crates haut placés.

Si imparfait que fût le comportement envers Israël de Dag Hammarskjöld, il n’était rien à côté de l’hypocrisie flagrante de Mary Robinson, ancienne président de l’Irlande (1990-1997), qui fut présidente du Conseil des droits de l’homme de 1997-2002.  Gardant le silence non seulement sur les pratiques discriminatoires dont étaient victimes les représentant(e)s officiel(le)s des ONG juives (sauf ceux et celles des groupuscules antisionistes) mais également les campagnes d’intimidation et les manifestations ouvertement antisémites, «en marge» de la Conférence de Durban, elle n’a formulé des critiques qu’à partir du moment que la couverture médiatique et les interventions politiques, surtout dans les États-Unis, génératrices de conséquences diplomatiques, étaient devenues trop embarrassantes.   Comme, par exemple, «Cette conférence a pour objectif d’aboutir à plus de dignité humaine. Mon mari est caricaturiste, j’adore les caricatures politiques, mais quand je vois le racisme dans cette brochure de caricatures, éditée par l’Union des Avocats arabes, je dois dire que je suis juive… Je sais que vous autres ne comprendrez pas facilement, mais vous êtes mes amis, aussi je vous dis que je suis juive et que je n’accepterai pas que cette dissension sabote la conférence.»  (traduction employée dans le texte paru le 19 avril 2009, «Durban: un nouveau Munich annoncé».  Quant à cette expression de solidarité apparente avec les victimes juives du racisme, elle ne s’est jamais répétée depuis (par exemple, silence total, après les meurtres atroces commis par Mohammed Merah) – des rencontres cordiales avec des militants de l’anti-israélisme exterminationniste ne présentant pas de difficultés morales pour cette apologiste des «résistants» palestiniens.

Bien que, dans le domaine de la diplomatie internationale, la marge de manœuvre de l’État hébreu continue à être limitée, à divers degrés, selon les circonstances, il n’est pas impuissant pour autant.  Ses décideurs ne perdront rien à entreprendre bien plus souvent, de façon plus régulière, des offensives diplomatiques destinées à démontrer l’hypocrisie et la corruption morale de leurs calomniateurs.  Ils doivent faire créer des structures institutionnelles plus efficaces que celles du Ministère des Affaires étrangères, dont les responsables seraient en état de faire coordonner avec ces offensives des interventions et des campagnes de sensibilisation publiques, tout en déployant des efforts soutenus, sinon ininterrompus, pour les faire médiatiser de façon on ne peut plus professionnelle.

Il sera indispensable qu’aussi bien diplomates que responsables de la diplomatie publique réactualisée réfutent les désinformations émanant non seulement des adversaires et contempteurs d’Israël, mais également des onu-philes – ne cessant d’invoquer nombreuses preuves pour mieux pouvoir insister sur les conséquences pernicieuses et souvent dangereuses produites par les initiatives de l’ONU, pourrie depuis longtemps par une corruption institutionnalisée.

Par Paul Leslie.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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[…] Leslie : ‘’Combattre, enfin, la corruption morale des ONU-crates’’ https://jforum.fr/combattre-enfin-la-corruption-morale-des-onu-crates.html […]

Josephine Bacon

Vous devez traduire cet article en anglais et le soumettre au Gatestone Institute. פסח כשר!

Josephine Bacon