La Charte du Hamas  2017 ou le principe édulcoré de la destruction d’Israël

Le  10 mai 2017, le Hamas a publié la nouvelle version de sa Charte  qui appelle toujours à la destruction d’Israël mais de façon édulcorée. Dans sa version du mois d’août 1988, la destruction d’Israël se fondait exclusivement sur des préceptes coraniques : « Telles seront leurs souffrances parce qu’ils (les juifs) ont refusé de croire aux signes d’Allah et ont injustement assassiné les prophètes ; ce sera le prix de leur rébellion et de leurs iniquités  » (Coran, III, 106-108). De même, l’ancienne Charte du Hamas reprochait aux juifs d’être de mauvais croyants  « Moi et celui qui me suivra, par la gloire d’Allah, nous ne sommes pas idolâtres » (Coran, XII,108). Il fallait donc se lancer dans  le Jihad « pour débarrasser la terre et le peuple de leur impureté, de leur bassesse, et de leurs plaies » tout comme l’impose le Coran : « nous opposons la vérité au mensonge et elle le fera disparaître. Le voilà qui disparaît » (Coran, XXI,18). Aussi, les propositions de paix devaient être rejetées puisque « toute procédure en contradiction avec la Charia islamique en ce qui concerne la Palestine est nulle et non avenue » : « C’est la vérité infaillible. Célèbre le nom d’Allah le Très-Haut » (Coran, LVI, 95-96). Chaque palestinien avait donc une mission : s’en prendre aux juifs et détruire Israël. Désormais, la Charte du Hamas 2017 fonde la destruction d’Israël sur un terrain exclusivement politique.

En préambule, la nouvelle Charte Hamas présente la Palestine comme étant « la terre du peuple palestinien arabe ». En ce sens, même si la foi dans l’Islam lui « insuffle son esprit et ses valeurs », elle se rapproche de la Charte l’Olp qui appelle à la destruction d’Israël sur un fondement national.  Aussi,  la nouvelle Charte Hamas se présente comme la complainte d’un « peuple qui (serait) abandonné par une humanité qui ne respecte pas ses droits et qui subit la pire occupation ». Il est alors indiqué que la Palestine a été « emparée de force pour mettre en oeuvre un projet sioniste, raciste, inhumain et colonial fondé sur une promesse mensongère (Balfour) ». Le nouveau cadre des terroristes palestiniens est donc celui de la victimisation, beaucoup plus vendeur auprès de la communauté internationale,  et de nature à susciter l’empathie.

Le premier des 42 articles présente le Mouvement Hamas et son but, à savoir « libérer la Palestine et s’opposer au projet sioniste », même si l’Islam demeure « son cadre de référence ». Dans les deux articles suivants, la terre de Palestine est abordée dans sa dimension géographique « de la Jordanie jusqu’à la Méditerranée » avec des frontières précisées au nord et au sud, c’est-à-dire une « unité territoriale indivisible » sur laquelle « l’usurpateur sioniste n’a aucun droit ». Il est ensuite précisé que la Palestine a une place dans le cœur de chaque musulman et de chaque arabe (au cas où certains d’entre eux se détourneraient du combat). Ainsi, cette nouvelle version n’incite plus directement à la violence, mais se contente de la suggérer à travers l’émotion générée.

Les trois articles suivants présentent le peuple palestinien. Il s’agit des « arabes qui vivaient en Palestine en 1947 et des descendants  à l’extérieur comme à l’intérieur de ce territoire (autrement dit ceux qu’Israël appelle les arabes israéliens). Il est alors indiqué que l’identité palestinienne se transmet de génération en génération, « les déplacements et l’acquisition d’autres nationalités ne faisant pas perdre ce caractère ». C’est Jérusalem qui fait le lien entre la terre et l’Islam, puisque Mohamed a fait son voyage dans la nuit depuis cet endroit, outre les nombreux prophètes de l’Islam tels Jésus (article 7).

Les articles 8 et 9 présentent alors toute les vertus de l’Islam qui est « une religion de tolérance et de paix » (sic) tout comme la Palestine qui est « un modèle de coexistence de tolérance et d’innovation culturelle » (sic).

Jérusalem fait l’objet d’un chapitre particulier puisque, dans l’article 10, il s’agit de « la capitale de la Palestine », (la judaïsation et les colonies étant « nulles et non avenue ») et la mosquée Al Aqsa, son patrimoine (article 11).

Les réfugiés et le Droit au retour sont abordés dans les deux articles suivants : l’article 12 est relatif « au droit au retour des réfugiés palestiniens disséminés dans le monde » qui trouverait son fondement dans « les lois divines, les droits de l’homme et les lois internationales » (ce qui est bien évidemment faux). Dans l’article 13, le Hamas précise rejeter toutes les tentatives visant à réinstaller les palestiniens ailleurs qu’en Palestine (le Hamas voudrait en fait, décider de la politique d’immigration israélienne).

Les 4 articles suivants traitent du « projet sioniste » : l’article 14 fustige le projet sioniste qui est hostile « au peuple palestinien, à son émancipation et à sa liberté » (sic). Aussi, et pour entraîner la communauté arabo musulmane, la charte précise dans l’article 15 qu’il est « l’ennemi de la Oummah » (communauté des croyants musulmans) « dont il menace la sécurité et les intérêts » et, pour susciter la haine du juif, « de l’humanité toute entière » (le Hamas ne doit pas être informé du projet de normalisation des relations entre Israël et les pays du Golfe).

L’article 16 invite, en conséquence, les palestiniens à s’opposer au projet sioniste, non en considération de l’origine juive des personnes présentes, mais parce qu’ils occupent la Palestine (ce qui leur permet de se positionner non plus en terroristes mais en résistants). Pour sa part, l’article 17 rejette « la persécution et l’occupation colonialiste ».

Le décors planté, la Charte peut alors, dans une rubrique consacrée à « la position par rapport à l’occupation et les solutions politiques » rejeter toutes les solutions politiques dans les articles 18 à 23 (déclaration de Balfour, résolution de l’Onu, tous les compromis sur la terre de Palestine, …et les procédures de bannissement du peuple palestinien qui ne peuvent être appelées paix »

« La résistance et de la libération de la Palestine » sont abordés dans les articles 24 à 26 et mentionnés comme étant « un devoir des arabes et des musulmans en général, puisqu’il s’agit de l’« Objectif sublime de la libération » (sic). Naturellement, le Hamas ne lésine pas sur les moyens d’y parvenir et notamment  « tous les moyens de résistance permis par les lois divines, les normes et les lois internationales » (l’attentat terroriste n’y est plus clairement mentionné, mais juste suggéré).

Les articles 27 à 34 traitent ensuite du système politique palestinien, et de sa mise en place puisque « la résistance se poursuivra jusqu’à la libération complète jusqu’à ce qu’il devienne un Etat souverain avec Jérusalem comme capitale »…La Charte Hamas (cru 2017) se réfère alors aux grands principes politiques admis par la communauté internationale et notamment, « la démocratie », « l’acceptation de l’autre dans le dialogue national », « la participation de toutes les forces et composantes palestiniennes dans le gouvernement », « les élections libres et le respect des droits » (dont, bien évidemment, celui de résister article 30). Notons toutefois que, contrairement à la précédente mouture dans la quelle la femme était présentée comme « l’usine à fabriquer des résistants », elle figure désormais dans son rôle fondamental, et partie à la construction du système politique.

Les articles 35 à 37 traitent alors du monde arabo-musulman qui doit s’associer à la démarche avant que les articles 38 à 42, traitent de « l’aspect humanitaire et international dont la libération de la Palestine est un aspect » (sic).

On regrettera que le Président Trump ne puisse pas envisager de rencontrer les responsables Hamas de la Bande de Gaza alors que s’y trouve l’une des clés du problème régional.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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Tamara

Tant qu’Israël continue en se croyant coupable, de laisser dire et faire, aucune solution, la Vraie, ne peut être établie. Dommage, entretemps, que de morts et de souffrances!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Car enfin, les documents sont là et enfouis sans qu’ils aient l’autorisation de sortir. Eh bien que les dirigeants Israéliens sortent quand même ces satanés docs juridiques!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! On n’a jamais vu un pays souverain se faire remettre en question l’appartenance de ses territoires!!!!!!!!!!!!!!!!!! L’état d’esprit des dirigeants palestinistes est inouï : ils réclament réclament et ils demandent la libération d’assassins : où a t on vu cela??????????????????????? C’est la preuve que pour eux, la vie de Juifs n’est pas importante. Chez eux c’est à minima la prison, à maxima la pendaison en faisant trainer les coupables!!!!!!!!!!!!!!!!! Eh où va t on avec cela!!!!!!!!!!!!!!!!!! les dirigeants occidentaux ont ils intérêt à laisser faire ? ou c’est toujours le chantage des rois du pétrole!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!