Le président américain Donald Trump s’est envolé mercredi soir pour Paris, où il est attendu jeudi pour rencontrer son homologue français Emmanuel Macron et participer aux cérémonies du 14 juillet vendredi.

L’avion présidentiel Air Force One a décollé à 19H43 (23H43 GMT) de la base aérienne d’Andrews, en banlieue de Washington.

« Me prépare à partir pour la France à l’invitation du président Macron, pour célébrer et honorer la fête nationale (française) et les 100 ans de l’entrée des Etats-Unis dans la Première guerre mondiale », a tweeté peu avant son départ le président républicain, qui s’offre un bol d’air dans un contexte politique tendu en Amérique.


Diplomatie: le programme de Donald Trump à Paris by i24news-fr

A son arrivée dans la capitale française, M. Trump devrait rencontrer les personnels militaire et civil américains dans la matinée, avant d’être accueilli aux Invalides par M. Macron. Les deux hommes auront ensuite à l’Elysée un entretien en tête-à-tête, puis élargi aux délégations.

Un dîner au prestigieux restaurant Jules Verne de la Tour Eiffel, offert par Emmanuel Macron et son épouse Brigitte au couple Donald et Melania Trump, clôturera la soirée.

Le lendemain, MM. Trump et Macron assisteront à la traditionnelle parade militaire du 14 juillet sur les Champs-Elysées, où défileront côte à côte des soldats américains et français.

La présidence française a insisté sur les enjeux diplomatiques de cette visite. Un mois après la décision du président américain de retirer son pays de l’accord de Paris sur le climat, il s’agit pour Emmanuel Macron de ne pas « rompre » avec les Etats-Unis, ne pas les « isoler », et de réaffirmer les « liens historiques » qui unissent les deux alliés.

« Une relation incontournable dans le domaine de la sécurité »

Emmanuel Macron a justifié, dans un entretien commun jeudi à Ouest-France et aux journaux allemands du groupe Funke, l’invitation faite à Donald Trump pour le 14 Juillet par sa volonté de « célébrer une relation incontournable dans le domaine de la sécurité ».

Il a expliqué que la France et les Etats-Unis avaient « un point de convergence essentiel : la lutte contre le terrorisme et la protection de nos intérêts vitaux. Que ce soit au Proche ou Moyen Orient et en Afrique, notre coopération avec les Etats-Unis est exemplaire ».

Tobias SCHWARZ (AFP)Le président français Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump lors du G20 de Hambourg (Allemagne), le 7 juillet 2017
Tobias SCHWARZ (AFP)

Rappelant que les Etats-Unis sont « nos premiers partenaires en termes de renseignement, en termes de coopération militaire, en termes de lutte conjointe contre le terrorisme », il souligne que « c’est aussi un partenaire historique ».

« C’est pour cela que j’ai invité Donald Trump pour le 14 Juillet, pour célébrer l’entrée en guerre à nos côtés des troupes américaines il y a 100 ans, leur rendre hommage et célébrer une relation qui est incontournable dans le domaine de la sécurité », a-t-il affirmé.

« Nous avons besoin des Etats-Unis d’Amérique », a reconnu le chef de l’Etat français.

Des désaccords visibles entre les deux hommes d’Etat

Pour autant Macron estime aussi que « le monde occidental se fissure depuis l’élection » de Donald Trump, et il évoque des « différends », et en particulier « un désaccord sur le climat ».

« Je le regrette, je le combats, avec beaucoup de force », ajoute M. Macron, qui promet de faire « tout pour convaincre les villes, les Etats fédérés, les entrepreneurs américains de nous suivre. Les Américains seront de fait dans l’accord de Paris, que l’Etat fédéral le veuille ou non, grâce à cette mobilisation locale très forte ».

Il souligne également des « différends sur le commerce », en déplorant « une tentation protectionniste (qui) renaît aux Etats-Unis ».

« Je souhaite qu’on défende le libre et juste commerce. Le protectionnisme est une erreur, c’est le frère jumeau du nationalisme et cela conduit à la guerre », insiste-t-il, tout en assurant « qu’on peut trouver des espaces communs pour lutter contre les pratiques inacceptables comme le dumping ».

Un certain rapport de force s’était installé entre les deux faux amis lors de leur première rencontre, marquée par une longue poignée de mains aux allures de bras de fer.

« Ma poignée de main avec lui, ce n’est pas innocent, ce n’est pas l’alpha et l’oméga d’une politique mais un moment de vérité », avait déclaré Macron.

SEBASTIEN BOZON (AFP)Le président français Emmanuel Macron, le co-président de la candidature Paris-2014 Tony Estanguet et la maire de Paris Anne Hidalgo, le 11 juillet 2017 à Lausanne
SEBASTIEN BOZON (AFP)

Devant le Comité olympique réuni mardi à Lausanne, le président français avait de nouveau envoyé un léger pic à son homologue américain.

« Je sais que la sécurité est un sujet qui préoccupe beaucoup d’entre vous, et c’est tout à fait normal », a commencé Emmanuel Macron.

« Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’en France, nous avons fait un choix très clair. Celui de ne pas fermer les frontières et de se détourner du monde. Celui de ne pas expliquer aux gens que des murs protégeront du terrorisme. C’est faux. C’est une idée fausse. Nous refusons cela. Parce que nous refusons de rendre la sécurité incompatible avec notre ouverture », a déclaré le chef d’Etat français.

Ce champ lexical n’est pas sans rappeler deux mesures très controversées de Donald Trump: son décret migratoire appelé le « muslim ban », et la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique.

I24News

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