Aux États-Unis, l’affaire Benghazi s’invite dans la présidentielle

Hillary Clinton avait défendu ses décisions devant cette commission au cours d'une audition marathon de 11 heures en octobre 2015.

Une commission du Congrès américain dominée par les républicains a publié mardi son rapport sur l’attaque de la mission américaine en 2012 accusant Hillary Clinton d’avoir minimisé la menace djihadiste en Libye.

L’épais dossier, 800 pages, risque d’envenimer une campagne déjà virulente. Pourtant, après deux ans d’enquête sur l’attaque de la mission américaine à Benghazi du 11 septembre 2012, la commission du Congrès américain, dominée par les républicains, ne vient apporter aucune révélation fracassante susceptible d’ébranler irrémédiablement la candidature d’Hillary Clinton. En octobre 2015, l’ex-secrétaire d’État, en poste au moment des faits, avait auditionné 11 heures durant. Le rapport publié mardi vient conforter la thèse d’une erreur d’appréciation de la menace terroriste en Libye qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l’ambassadeur Chris Stevens. Les parlementaires pointent aussi un manque de réactivité illustré par les tergiversations autour du déploiement de Marines basés en Espagne.

«La politique a primé sur la vie d’Américains», dénonce toutefois un membre républicain de la commission, Mike Pompeo. Dans un addendum au ton nettement plus virulent, signé avec un autre parlementaire, ce dernier assure que des considérations partisanes ont pu jouer dans la communication qui a suivi les évènements alors que le président Barack Obama était engagé dans une difficile bataille électorale contre le républicain Mitt Romney. Ainsi, plusieurs responsables de l’administration ont dans un premier temps blâmé une manifestation qui aurait dégénéré contre un film islamophobe produit aux États-Unis. Seulement, au même moment, Hillary Clinton reconnaissait en privé qu’il s’agissait d’une «attaque terroriste» planifiée.

«Benghazi, c’est encore un échec de Hillary Clinton. Rien ne semble jamais marcher comme il faudrait avec Clinton», n’a pas manqué de réagir son adversaire Donal Trump sur Twitter. La candidate démocrate y voit l’épilogue d’une histoire qui empoisonne sa carrière depuis des années: «Il me semble assez clair qu’il est désormais temps de tourner la page». La candidate dénonce aussi «le ton partisan» du nouveau rapport. Selon elle, la commission «n’a rien trouvé qui contredise les conclusions» d’un premier rapport indépendant élaboré par le département d’État. La Maison-Blanche a de son côté assuré que le rapport n’avait fait que prouver que «les théories du complot qui ont fleuri du côté républicain sont des fantasmes politiquement motivés.»

Reste que l’enquête sur Benghazi a conduit à l’autre affaire pesant sur la campagne électorale d’Hillary Clinton: son usage d’un serveur privé d’emails plutôt qu’un compte gouvernemental lorsqu’elle était secrétaire d’Etat. Cet arrangement a été découvert par les enquêteurs parlementaires lorsqu’ils ont réclamé les communications de la démocrate relatives à la Libye.

(Avec AFP)

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