Aucun signe que Poutine cherche l’apaisement avec Trump

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Il est difficile d’imaginer le Secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson revenir des discussions qu’il tient avec le Ministre des affaires étrangères russe Sergeï Lavrov, ce mercredi 12 avril, avec un paquet diplomatique soigneusement emballé, après être parvenu à calmer les tensions bouillonnantes entre leurs deux gouvernements. Le Président Vladimir Poutine semble plus que prêt à rallumer le feu. Mardi, il a prétendu qu’il détenait des informations (sans citer aucune source) d’incident potentiel similaire à l’attaque chimique présumée, qui s’est déroulée dans la Province d’Idlib, qui viserait probablement le faubourg de la Ghouta à Damas, mais orchestré par d’autres sous « fausse bannière » (False Flag).

S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe, avec le Président italien Sergio Mattarella à Moscou, Poutine a déclaré : « Le but est de discréditer le gouvernement du Président Assad. Nous disposons de rapports provenant de multiples sources disant que d’autres opérations sous « False Flag » (« fausse bannière ») comme celle-là -je ne peux pas la désigner autrement- sont en préparation dans d’autres parties de la Syrie, y compris dans les faubourgs Sud de Damas. Ils projettent d’y dissimuler des gaz chimiques et en suite d’accuser le gouvernement syrien d’une attaque ».

Poutine n’a pas révélé qui il accusait, mais sa prédiction d’un autre incident met en scène le décor suffisant pour qu’on assiste très prochainement à d’autres attaques chimiques du gouvernement syrien en accusant l’Amérique et les rebelles syriens soutenus (ou non) par les Etats-Unis, de « provocations ».

Le Secrétaire américain à la Défense, James Mattis,au contraire, semblait tenter de calmer le jeu, quand il a démenti, lors de première conférence de presse, mardi, avoir posé les moindres « lignes rouges » et qu’il a insisté pour dire que l’attaque aux missiles Tomahawks contre la Base aérienne de Shayrat, qui a détruit 20% des avions de combat d’Assad sur place, était distincte du but principal américain qui est de vaincre Daesh en Syrie. Mais il a aussi insisté pour dire que l’Administration Trump ne demeurerait pas passive face à de taques chimiques.

En route pour Moscou, Tillerson a imposé un ultimatum à la Russie : « Choisir entre s’aligner sur des positions proches de celles des Etats-Unis et les pays partageant un même Etat d’esprit, ou adopter la ligne du Président Bachar al Assad, de l’Iran et du groupe terroriste Hezbollah ».

La riposte du Kremlin l’a accueilli avant même qu’il n’atterrisse : le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov a invité les ministres des affaires étrangères iranien et syrien à Moscou, vendredi. Ils arriveront donc sur les talons du Secrétaire d’Etat américain à peine ses valises bouclées. Poutine s’en tient à ses positions et fait clairement comprendre qu’il est fermement soutenu par- qu’il a parfaitement le contrôle de – ses alliés.

Mercredi en début de journée, quelques temps avant l’entrevue Tillerson-Lavrov, le Président Trump a, tardivement, essayé de transformer l’essai ce l’ultimatum, qui n’a laissé aucune autre option à Moscou que d’abandonner Assad, Sinon. « Nous n’avons pas l’intention d’entrer dans le jeu syrien », a t-il dit. Quand on lui a demandé si les Etats-Unis vont s’impliquer en Syrie, Trump a délaré : « Non, seulement si je les vois faire usage de gaz chimiques ».

Les deux grandes puissances semblent s’être mises dans une telle situation qu’elle pourrait facilement leur glisser hors de tout contrôle. Il suffirait que quelqu’un à Téhéran décide que ce serait le bon moment  de mener une opération militaire , même une toute petite, contre les forces américaines en Syrie, ou alors frapper les forces israéliennes ou jordaniennes le long des frontières syriennes avec l’Irak, la Jordanie et Israël. Tout autant Trump que Poutine seraient entraînés das la spirale du passage à l’action par de tels événements.

On doit, par conséquent, s’attendre à ce que Tillerson, qui n’a pas réussi à forger un front unifié lors de la conférence des Ministres des affaires étrangères du G7, en Italie, mardi, quitte Moscou les mains vides. La tension militaire en Syrie et autour de ses frontières demeurera donc élevée, les armées américaine, russe, israélienne et jordanienne se tenant toutes à un niveau maximal de préparation au passage à l’action.

DEBKAfile Analyse Exclusive 12  Avril 2017, 9:51 AM (IDT)

Tags:  Vladimir Poutine,  Vladmir Putin,

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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stevenl

Give him a chance to see the light!

Khalil Hitti

Qui donc le tyran kremlinois croit-il convaincre avec ses balivernes paléo-staliniennes, style Madame Soleil, sur des attaques chimiques en cours de préparation etc.? Si cela était vrai, comment expliquer les exploits du cannibale Assad de 2013, lorsqu’il n’y avait ni Daech ni Nosra en Syrie? Et comment expliquer que l’attaque de Khan Shaykhûn n’ait pas été détectée-déjouée par les services russes?
La vérité ne peut qu’être que Poutine et ses barbares ont eux-mêmes décidé de l’attaque et l’ont supervisée, dans leur entreprise de nettoyage ethnique en cours depuis le feur vert implicite ou explicite d’Obama et son gang de conseillers; nettoyage ethnique accéléré maintenant dans la prvince d’Idlib. La grossièreté confinant à la bouffonnerie des mensonges du mafieux-en-chef kremlinois trahit confusion et panique, de peur d’être découvert; ce que les US ont fait en annnonçant ce matin 13 avril que leurs services d’écoutes ont retrouvé les communications entre Russes relatives à la préparation de l’attaque.
Poutine kaput.
Et de plus en plus kaput, depuis la fin des « vacances » absolues (la vacance devrais-je dire) du mandat Obama.
En parallèle, l’idée même qu’un Poutine puise se mesurer à quelque degré et dans quelque domaine que ce soit, avec les US, prête à sourire. Le budget russe pour 2017 est égal à celui de l’Espagne, 3,5 fois moins peuplée et d’un territoire environ 31,5 fois plus petit…

tor

Les frappes américaines ont été injustes , couteuses et inutiles. se lon moi les raisons qui ont poussé Trump à cette bêtise sont au nombre de 5
-il montre qu’il est plus couillu qu’Obama
-USA is back
-il montre qu’il n’est pas si ami que ça avec le dictateur russe
-il montre qu’il n’est pas un croquemitaine et qu’il aime les enfants…
-il cherche à impressionner l’obèse corréen
Je serais très étonné que Assad ait pris le risque de se mettre le monde à dos pour gazer quelques civils.
le crime profite à Isis