Un terroriste-suicide s’est fait exploser près de de la Grande Mosquée de La Mecque, alors que la Police a coupé court à un complot visant le site le plus sacré de l’Islam, alors juste que le mois du jeûne du Ramadan prend fin, selon les forces de sécurité saoudiennes, samedi.
Le Ministère de l’Intérieur a déclaré avoir lancé un raid tout autour de Jeddah, ainsi que dans deux secteurs spécifiques de La Mecque, dont le quartier d’Ajyad Al-Masafi, situé près de la Grande Mosquée.
Là, la police dit s’être engagé dans une fusillade contre un terroriste-suicide, qui s’est fait exploser, dans un bâtiment de trois étages, provoquant l’effondrement de l’immeuble. Il s’est tué alors que l’explosion a causé six victimes étrangères et cinq autres s parmi les forces de sécurité, selon le communiqué du Ministère de l’Intérieur. Cinq autres individus ont été arrêtés, dont une femme, a t-il ajouté.
La Télévision de l’Etat saoudien a diffusé des séquences, à la suite du raid près de la Grande Mosquée, montrant la police et le personnel de secours se précipitant à travers les rues étroites du quartier. L’explosion a démoli le bâtiment, s’écrasant sur un parking de voitures qui paraissent criblées de shrapnel et d’éclats de balles pulvérisées près des structures des immeubles.
Le Ministère de l’Intérieur « confirme que le réseau terroriste, dont le plan d’action terroriste a été déjoué, a violé les lieux, qui, s’il avait pu ses exactions, représentent toute la sainteté, en prenant pour cible la sécurité de la Grande Mosquée, l’endroit le plus sacré au monde« .
« Ils ont suivi à la lettre leurs projets démoniaques et pervertis, organisés de l’étranger et dont le but est de déstabiliser la sécurité et la stabilité de ce pays béni », précise le communiqué.
Le Ministère n’a pas cité de nom affecté au groupe impliqué dans cet attentat. Le Royaume ultra-conservateur sunnite se bat contre une insurrection d’al-Qaïda depuis des années et plus récemment, a fait face à des attaques d’une branche locale de l’Etat Islamique. Aucun groupe n’a immédiatement revendiqué l’appartenance de ceux qui ont été arrêtés, bien que les sympathisants de l’Etat Islamique ont exhorté, en ligne, à plus d’attentats, alors qu’une offensive en Irak se resserre lentement autour des extrémistes en les chassant de Mossoul et que leur capitale de facto en Syrie, à Raqqa, se trouve sous des bombardements de la coalition et des assauts quotidiens de la part des Forces Démocratiques Syriennes menées par les YPG Kurdes.
L’attaque enrayée survient à un moment particulièrement sensible en Arabie Saoudite, alors que le Roi Salman a court-circuité, plus tôt cette semaine, la succession dans le Royaume en faisant de son fils, le Ministre de la Défense Mohammed bin Salman, le mieux placé pour accéder au trône. Le Prince couronné nouvellement désigné, 31 ans est l’architecte de la guerre menée par l’Arabie Saoudite au Yémen contre les rebelles chiites Houtis, actuellement dans l’impasse. Il a aussi délivré des commentaires agressifs de la part du Royaume confronté à la puissance chiite iranienne.
Au même moment, l’Arabie Saoudite et d’autres pays arabes ont rompu leurs relations diplomatiques avec leur voisin le Qatar et ils tentent d’isoler ce minuscule pays très doté en hydrocarbures (gaz et pétrole), afin de faire pression du fait de son soutien aux djihadistes et de ses relations privilégiées avec l’Iran.
Alors que le Ministère de l’Intérieur annonçait ce raid, plus d’un million de fidèles musulmans étaient en train de prier à la Mosquée du Prophète à Médine, afin de marquer la fin du Ramadan.
En juillet 2016, un terroriste-suicide avait tué à cet endroit quatre membres des forces de sécurité saoudiennes. Des millions de musulmans venus du monde entier visitent, chaque année, cette mosquée, lieu où est enterré le prophète Mahomet, dans le cadre de leur pèlerinage à la Mecque. Le même jour de juillet, plusieurs attentats-suicide à la bombe avaient pris pour cibles une mosquée chiite dans l’Est de l’Arabie Saoudite et près du Consultat américain à Jeddah.
La Grande Mosquée a déjà été la cible des djihadistes auparavant, dans la mesure où elle représente un symbole du règne de la famille Al Saoud dans le monde islamique. Le Roi Salman est réputé être « le Gardien des mosquées saintes », un titre également employé par les monarques avant lui.
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