La Conférence d’Astana littéralement atterrée par l’introduction russe d’un éventuel successeur d’Assad  

 

 

Le gouvernement syrien et les groupes rebelles ont lancé une nouvelle conférence de Paix dans la Capitale kazakhe d’Astana, lundi 23 janvier, par des températures glaciales approchant les moins vingt centigrades. Bien que l’événement soit conjointement parrainé par la Russie, la Turquie et l’Iran, Moscou reste la véritable puissance médiatrice.

Les sources des renseignements de Debkafile révèlent que les délégations des deux côtés présents autour de la table ont été déstabilisés par l’arrivée-surprise de l’ancien ami proche de Bachar al Assad, le Général Manas Tlass, que la Russie a ramené par avion de son exil dans un Emirat du Golfe, pour occuper un siège prédominant au beau milieu de la délégation de l’opposition.

Le Général Manas Tlass, 53 ans, fils de l’éminent Général Mustafa Tlass, Ministre de la Défense sous le Président Hafez el-Assad, a été récompensé par les honneurs les plus prestigieux de la part de son fils Bachar, alors qu’il était un de ses amis les plus proches. Bien qu’il ait été nommé Commandant de la prestigieuse 104ème Brigade de la Garde Républicaine de l’armée syrienne, Manas a choisi de faire défection et de fuir le pays en 2012, peu de temps après l’éclatement du soulèvement syrien.

 

Nos sources nous confient que Moscou l’a choisi en tant qu’acteur majeur en vue de l’ère de l’après-Assad, au départ, au sein d’un gouvernement de transition à Damas qui serait prévu pour débuter à partir du lancement d’un processus de pays (éventuel) censé prendre effet à Astana cette semaine. Cela n’implique pas que Bachar el Assad partirait en un jour -mais, seulement qu’un nouveau mécanisme se mettrait ne place pour commencer à réduire ses pouvoirs personnels.

A quelle rapidité et jusqu’où ce processus pourrait se dérouler reste à déterminer.

L’Iran menace d’être l’un des principaux obstacles à toute réduction des pouvoirs d’Assad. Pour Téhéran, il se dresse comme un rempart contre l’expulsion de ses propres forces et de celles du Hezbollah hors du pays. Tant qu’il est en poste, l’Iran bénéficiera du plein usage du’un pont entre le Liban de son supplétif le Hezbollah, via l’Irak et la Syrie et jusqu’en Iran.

En même temps, la Russie, la Turquie et les groupes rebelles syriens soutenus par la Turquie et l’Arabie Saoudite exigent le retrait du territoire syrien de toutes les forces iraniennes et des milices chiites afghanes et pakistanaises (30.000 combattants au total), ainsi que des près de 10.000 djihadistes chiites du Hezbollah.

Ni le Hezbollah, ni les milices chiites ne sont représentées à la Conférence d’Astana, qui les confine délibérément dans une posture désavantageuse.

Mais, l’Iran s’apprête à rendre son départ de Syrie aussi difficile que possible. Un des moyens est de commencer à dominer l’infrastructure stratégique de Syrie. Et c’est ainsi que, le 18 janvier, le Premier Ministre syrien Emad Khamis, en visite à Téhéran, a siné 5 accords garantissant à l’Iran des droits exclusifs en tant qu’unique opérateur et développeur des réseaux de téléphone mobile du pays.

Et, selon nos sources dans les renseignements, un certain nombre de conditions restées secrètes ont été enterrées profondément dans le cadre de ces accords. L’une donne l’autorisation à l’Iran de relier ses réseaux de téléphonie mobile entre la Syrie, le Hezbollah au Liban ainsi qu’un dispositif pour garantir au groupe terroriste libanais une présence permanente en Syrie.

Les délibérations de la Conférence d’Astana se focaliseront sur ses premières sessions, lundi en vue de stabiliser le cessez-le-feu entre le gouvernement et les groupes rebelles syriens (à l’exclusion des djihadistes de Daesh et d’Al Nosra). Ce cessez-le-feu a tenu dans la plupart des cas, depuis qu’il est entré en vigueur, àl a fin du mois dernier.

L’effort pour transformer la trêve en une cessation plus permanente des hostilités sera long et ardu, entraînant les négociations sur des questions aussi difficiles que des échanges de territoires et les droits d’utiliser les principales routes de circulation et d’approvisionnement. Ce ne sera que quand ce sera résolu, alors les deux campas pourront tenter l’approche de la prochaine étape, une discussion sur l’avenir politique de la Syrie, c’est-à-dire le sort du régime dirigé par Bachar al Assad.

Bien que Moscou ait invité la nouvelle Administration Trump à envoyer des représentants à la conférence au Kazakhstan, cette invitation a été déclinée. Washington n’a envoyé que l’Ambassadeur des Etats-Unis au Kazakhstan pour assister en tant que membre-observateur.

Cela ne signifie absolument pas que le Président Donald Trump ait décidé d’abandonner la résolution de la question syrienne entre les mains des Russes. Washington et Moscou sont encore au beau milieu des discussions au sujet d’autres questions critiques et aucune décision finale n’a été arrêtée dans aucune des deux capitales.

 

DEBKAfile Reportage Exclusif 23 Janvier 2017, 2:18 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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stevenl

Isolating Syria, a step-stone in the right direction.

Ratfucker

Manaf Tlass: une recrue de choix. C’est lui qui accueillait en Syrie en mars 2008 les illustres visiteurs français: Dieudonné, Soral, Thierry Meyssan, Frédéric Chatillon (dont il avait financé le voyage et le séjour)

Ratfucker

Il va y a voir un débat cornélien dans la fachosphère