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Imagine t-on un film sur Auschwitz évoquer la souffrance de la famille des gardes S.S?

« Si je fais un documentaire sur Auschwitz, dois-je aussi faire un reportage sur la souffrance des familles de gardes S.S? ». C’est l’un des commentaires du cinéaste  Joachim Schroeder à propos de la saga qui se poursuit au sujet de son documentaire sur l’antisémitisme européen, Elus et Exclus – la haine des Juifs en Europe. On doit comprendre l’ampleur de ce scandale en sachant qu’en Allemagne, 41% de la population pense qu’Israël agit envers les Palestiniens comme les Nazis ont agi envers les Juifs[1]« .

Ce documentaire de  Schroeder et Sophie Hafner a, à l’origine, été commandité par le producteur franco-allemand d’émissions de télévision Arte, subventionné par l’U.E. Sur le plan opérationnel, c’est la chaîne de ^production WDR – qui fait partie du réseau national public ARD – qui a traité avec les documentaristes. Il sont ont livré leur version finale à WDR qui l’a accueillie sans faire le moindre commentaire. Cependant, Arte a refuser de le diffuser en invoquant des raisons obscures.

Sur ce, le plus important quotidien allemand Bild a montré ce film durant 24 heures, malgré le fait qu’il ne disposait d’aucun copyright. ARD a ensuite diffusé une version édulcorée qui a intégré de nombreuses allégations d’erreurs introduites par WDR à l’intérieur même du film. Il s’agit là d’une déformation majeure sans précédent de la part d’un producteur de film, qui a un droit moral de montrer le film en intégralité. Certaines de ces critiques de la part de WDR étaient parfaitement absurdes,d’autres étaient hautement contestables et contestées[2]. L’observatoire israélien des ONG, NGO Monitor a affirmé sque certains de ces inserts étaient purement diffamatoires à son encontre. Cela a débouché sur un échange d’emails peu convaincants de la part de WDR[3].

Les réalisateurs n’ont pas laissé tomber la diffamation etles distorsions dontleur film a fait l’objet. Schroeder a livré une interview en anglais à une émission américaine avant la diffusion par ARD[4]. Après quoi,il a offert une autre interview de 15 minutes au site internet allemande “Achse des Guten” (l’Axe du Bien).[5]. Ses arguments méritent une publicité plus large que celle réservée au seul public allemand. Ils mettent en lumière la tendance de certains médias publics à blanchir des aspects majeurs de l’antisémitisme européen.

Schroeder a dévoilé avoir négocié durant un an avec Arte avant d’obtenir l’accréditation pour réaliser le documentaire. Il dit avoir dû leur enfoncer sa proposition « dans la gorge » et « qu’il lui a fallu écrire de nombreux, très nombreux scripts et qu’ils devaient être toujours plus libéraux, plus vagues et plus ouverts et à la fin, moins décapants, que cela a toujours été fondamentalement ce que voulait la chaîne ». Le principal directeur exécutif d’Arte qui lui adonné l’autorisation, lui a dit que l’antisémitisme est un sujet délicat, parce que « sa société est prise en étau entre les lobbyistes musulmans et Juifs ». Schroeder a appris que le grand forum de prise de décision d’Arte a décidé de son autorisation par une faible majorité d’un seul bulletin d’avance.

De l’avis de Schroeder, Arte aurait aimé que le film se focalise sur l’antisémitisme d’extrême-droite, les néo-Nazis et Auschwitz. Il a déclaré qu’une telle approche ne dérangerait personne. Sa coréalisatrice et lui ont, cependant, exposé ce qui est, de préférence, caché : « L’antisémitisme d’extrême-gauche, qui est devenu son principal courant et l’antisémitisme musulman qui s’infiltre au cœur des principaux courants d’opinion ». Schroeder a déclaré que les chaînes qui objectent contre son film, diffusent en même temps des dizaines de documents qui sont d’opinion radicalement anti-israélienne et pro-palestinienne et que personne ne pose jamais de questions à ce sujet. Il a aussi affirmé que parmi ceux qui ont commandé le film, il y avait un manque total d’empathie et de simple décence envers tout ce qui peut bien préoccuper les Juifs actuellement.

Schroeder a dit que sa correspondante à WDR était le Professeur Sabine Rollberg. Ele a fait une carrière remarquable chez ce producteur d’émissions. De nombreux documentaires qu’elle a réalisés ont obtenu des récompenses pour WDR au cours de festivals prestigieux. Il lui avait présenté le documentaire final. Elle l’a approuvé sans la moindre réserve et les réalisateurs ont été payés. Schroeder a dévoilé que Rollberg a pris une retraite anticipée de WDR où elle a subi un harcèlement constant pour avoir accepté ce documentaire.

Schroeder a mentionné que WDR ne l’a même pas informé que la chaîne allait diffuser ce documentaire de façon lourdement biaisée. Il suppose que ce qui irritait les producteurs est qu’il ait osé montré « le soi-disant faiseur de paix » et Président palestinien Mahmoud Abbas, en train de proférer des accusations antisémites contre Israël en plein Parlement européen debout et applaudissant à tout rompre.

On doit se rappeler que les fausses accusations médiévales disant que les Juifs empoisonnent les puits des non-Juifs, ont directement débouché sur des massacres[6]. Abbas a, foncièrement, dit la même chose, quand il a cité la déclaration fictive d’un soi-disant « rabbin » inventé de toute pièce par les Palestiniens[7]. Palestinian Media Watch a rendu publiques des versions modernes du thème antisémite classique de l’empoisonnement, dont fait la promotion la télévision de l’AP, aussi bien que d’autres dirigeants palestiniens ailleurs[8].  Un cas dossier exhaustif des fausses accusations palestiniennes sur le thème de l’empoisonnement est détaille par Raphaël Israéli, dans son livre  : Poison; Modern Manifestations of a Blood Libel.[9]

Peter Grimm qui a interviewé Schroeder sur « L’Axe du Bien » commence son émission en demandant si on peut observer l’antisémitisme de façon neutre et si on doit aussi faire mention d’arguments susceptibles de contribuer à renforcer les antisémites. Il a ajouté qu’il y a quelques années, cette question aurait semblé complètement absurde. Grimn se demande ensuite : « De nos jours, devrait-on aussi mentionner les aspects « positifs » du National-Socialisme quand on écrit à ce sujet? ».

Grimm terminait son introduction à cette interview avec Schroeder en faisant remarquer que dans l’atmosphère actuelle, un individu qui se positionne contre l’Antisémitisme et les antisémites risque fort de se trouver entraîner dans les ennuis. Il résume le scandale en disant que les producteurs du film ont été attaqués par les gens mêmes qui leur ont donné l’autorisation de filmer le réel. Grimm achevait la présentation par la question : « Est-ce là, la nouvelle façon de traiter de l’antisémitisme en Allemagne? »

On doit s’attendre à ce que le parfum de scandale s’épaississe encore autour de ce film  quand sa version en anglais sera disponible.

 

Par Manfred Gerstenfeld

Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

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[1] www.bertelsmann-s http://www.ngo-monitor.org/letter-wdr-failure-adhere-journalistic-standards/tiftung.de/fileadmin/files/BSt/Publikationen/GrauePublikationen/Studie_LW_Germany_and_Israel_today_2015.pdf, p.35

[2] www.audiatur-online.ch/2017/06/21/das-handwerk-des-antisemitismus/

[3] www.ngo-monitor.org/letter-wdr-failure-adhere-journalistic-standards/

[4] https://soundcloud.com/roseunplugged/thu-061517-rose-speaks-with-joe-schroeder

[5] www.youtube.com/watch?v=av3wnjz89iE

[6] www.haaretz.com/jewish/this-day-in-jewish-history/1349-a-valentine-s-day-massacre-in-alzace.premium-1.503467

[7] www.jpost.com/Arab-Israeli-Conflict/MK-Eichler-targeted-in-Hamas-blood-libel-457258

[8] www.haaretz.com/jewish/this-day-in-jewish-history/1349-a-valentine-s-day-massacre-in-alzace.premium-1.503467

[9] Raphael Israeli. Poison: Modern Manifestations of a Blood Libel (Laham Md: Lexington Books, 2002)

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Isaïe

Il faut bien excuser les nazis et ceux qui ont fait des pactes avec eux, n’est-ce pas? Ainsi, si on veut réintroduire le nazisme, cela n’est pas très difficile, surtout qu’avec l’Islam une protection et un soutien sans failles est engagé envers les alliés du nazisme: l’Islam. En 1942, le mufti de Jérusalem avait fait un pacte avec Hitler puis le Hamas à continué dans cette voix. Les anglais n’ont fait que continuer l’oeuvre des nazis en faisant couler les navires qui emmenaient en Israël, alors la Palestine, les rescapés des camps de concentration. Maintenant, depuis Degaul, soutient ouvertement les arabes et refuse de regarder l’histoire d’une manière réelle.

[…] part de WDR étaient parfaitement absurdes,d’autres étaient hautement contestables et contestées[2]. L’observatoire israélien des ONG, NGO Monitor a affirmé sque certains de ces inserts étaient […]

[…] « Si je fais un documentaire sur Auschwitz, dois-je aussi faire un reportage sur la souffrance des familles de gardes S.S ? ». C’est l’un des commentaires du cinéaste  Joachim Schroeder à propos de la saga qui se poursuit au sujet de son documentaire sur l’antisémitisme européen, Elus et Exclus – la haine des Juifs en Europe. On doit comprendre l’ampleur de ce scandale en sachant qu’en Allemagne, 41% de la population pense qu’Israël agit envers les Palestiniens comme les Nazis ont agi envers les Juifs[1]« . […]

andre

La vérité reste un objectif secondaire par rapport à la grande mission de l’information nationale, voire europeenne, qui est de tout faire pour que l’islam ne se sente pas offense. La même chose définit en France, à ce qu’il semble, la première mission de la Justice. On se souvient peut-être avec amusement que le Président Obama avait enfin défini l’expression d’une admiration envers les apports scientifiques du monde musulman comme, à nouveau, la mission premiere de la Nasa.