Arte taxe « d’extrême-droite » toute critique de l’UNESCO (texte)

Nous l’avons dit dans nos colonnes à plusieurs reprises le mécontentement voire la condamnation de la politique, des pouvoirs publics doit être plus claire et plus médiatisée. Il faut à présent marquer cette désapprobation par le refus de participer à la propagande d’état qui consiste à faire croire que l’on peut se préoccuper des Israélites de France, en convoquant à l’Élysée ou ailleurs ceux qui prétendent les représenter à grand renfort médiatique, tout en alimentant les discours haineux contre le peuple d’Israël auquel nous appartenons.

Si nous ne sommes pas ou pas encore israéliens, nous sommes israélites, et nous nous revendiquons de la religion d’Israël (Ki Mistion tétsé Torah, oudevar hachem Mirouchalayim – Car c’est de Tsion qu’émane la Torah, et de Jérusalem la Parole Divine). Israël est à la fois le nom du pays, le nom du peuple qui a vocation à habiter cette terre unique, mais aussi un des Noms Divins, qui figure dans le credo bien connu. Écoute Israël, l’Éternel ton Dieu, l’Éternel est Un. Ce credo compte deux lectures possibles, la plus connue est : Écoute (peuple d’) Israël « L’Éternel » … la seconde moins connue est : Écoute «Israël l’Éternel». Israël désignant l’Éternel.

Le terme de juif apparu tardivement n’est qu’une terminologie qui tend à détisser ce lien, entre la Terre, le Peuple et le Dieu d’Israël. À nous de prendre garde à notre propre terminologie, et nous demander si le Consistoire Juif de France comme a voulu le faire M. Mergui est une très mauvaise idée ou non.

Ce n’est pas la première position antisémite d’un gouvernement français, et ce ne sera pas la dernière. Aussi faut-il arrêter de se leurrer et de vouloir leurrer la communauté sur les intentions réelles de nos gouvernants à notre égard. Que la France se discrédite, c’est son problème. Que la France participe au discours de haine à notre égard voire devient le supplétif de nos ennemis, c’est notre problème, et nous n’avons pas à fermer les yeux à ce sujet, et à faire preuve d’une grande complaisance en ne marquant pas plus vigoureusement notre désapprobation et notre révolte tant le texte est d’une grande infamie. Toutes les phrases de ce texte sont des injures au peuple d’Israël, et tout y est rédigé pour salir Israël en tant que nation, que peuple, et que religion. Nous vous laissons le lire.

Certes, il y a eu des réactions, de la part de tous nos dirigeants, mais qui n’ont eu aucun impact, et les médias nationaux ne se sont fait l’écho d’aucune d’elles. Aucune entreprise communautaire à la hauteur des enjeux n’a vu le jour, ou si peu et si inefficace comme les pétitions qui n’aboutissent jamais. Il conviendrait de passer à autre chose que les sempiternelles actions intra-communautaires, et à chercher des actions qui marquent par leur impacte les médias. Cela suppose malheureusement que nos institutions puissent avoir en leur sein des militants et une vraie base communautaire.

Malheureusement, l’atomisation de la communauté israélite, à cause de la faiblesse des institutions maîtresses, qui par leur mépris des processus démocratiques à tous les échelons cristallise notre désunion, rend difficile notre capacité de mobilisation. Nos gouvernants sont bien informés des déboires de M. Mergui et de la faiblesse du CRIF. Ils jouent avec tous les petits chefaillons locaux qui créent souvent de petites associations inutiles qui participent à l’atomisation de la Communauté et cette dernière en paie le prix politique mais aussi financier par l’entretien de structures qui ne correspondent à aucun besoin réel.

S’ajoute à cela une part grandissante d’opportunisme dans la gouvernance communautaire, qui voit dans la promiscuité avec les pouvoirs publics l’occasion de tirer des profits personnels sous prétexte d’agir au nom de la communauté.

Tout cela affaiblit la voix de la communauté alors même que nous sommes dans un combat disproportionné. L’urgence absolue passe donc par une restructuration communautaire,- car l’alya ne peut être la réponse à nos problèmes -, et celle-ci oblige à une refondation démocratique des institutions maîtresses qui doivent unifier et revigorer la Communauté qui doit elle-même se ressaisir et ne plus se montrer désintéressée de la chose communautaire.

C’est ce désintérêt qui au final est la cause première de cette notre situation chaotique présente et délie en partie les mains de nos ennemis. Elle ne les dédouane nullement de leur responsabilité, mais ils profitent de nos faiblesses. La force d’Israël est d’avoir un gouvernement démocratique, avec un Premier ministre déterminé, qui gouverne grâce à des Institutions fortes dont Tsahal est l’exemple. Il faut à notre échelle nous doter démocratiquement d’Institutions représentatives, correctement gouvernées, qui sachent faire vivre la communauté dans l’union. Dès lors on sera en capacité d’agir plus efficacement et dans la richesse d’énergies nouvelles trouver les moyens adéquats pour répondre à ces agressions permanentes. Aussi faudra-t-il faire cesser ces clivages religieux et politiques, qui ne favorisent que les intérêts personnels au détriment de l’intérêt général.

Notre responsabilité est d’autant plus grande que la Communauté Israélite de France est la plus nombreuse, et qu’elle peut influer sur une des nations européenne qui a le plus de poids politique. Ne pas agir en ce sens serait cette fois une traîtrise de notre part.

Moshé COHEN SABBAN

Ci-dessous le texte de la résolution de l’UNESCO