(Photo : le Centre de Recherche Nucléaire de Soreq, dédié à Shalhevet Freier, dont i la été directeur, une première fois en 1970 et une seconde, en 1981)
Au moment où toutes les chroniques évoquent le rôle de Shimon Pérès dans l’armement nucléaire d’Israël, il serait souhaitable de rendre justice et hommage à un personnage très important de cet épisode et qui est, pour le grand public, totalement inconnu.
Il s’agit de Shalhevet Freier.
Né en Allemagne en 1920 d’un père rabbin et d’une mère fondatrice de l’Alyat Hanoar, il combattit dans les rangs de l’armée britannique puis devient responsable de l’immigration clandestine en Palestine et crée le Service de renseignements de la Haganah.
En 1953, Ben Gurion, alors Premier ministre et ministre de la Défense, lui suggère de prendre la tête du Département Planification et Recherche du ministère de la Défense.
Appelé par Shimon Pérès en 1956, il est attaché scientifique à Paris jusqu’en 59 ; il joue un rôle essentiel dans les négociations puis les accords entre le gouvernement israélien et le gouvernement français et assure l’interface avec le Commissariat à l’Énergie atomique en France. Il présidera la Commission israélienne de l’énergie atomique à partir de 71 et conseillera tous les gouvernements successifs pour les affaires nucléaires jusqu’à son décès en 1994.
Il fut l’une des têtes pensantes de la dissuasion nucléaire israélienne.
Alors que tout le monde rappelle les moments importants de la stratégie d’Israël des années 60, il faut rendre hommage aux vrais acteurs de cette politique; ceux de l’ombre, les obscurs, sans qui les politiciens, dont Shimon Pérès, n’auraient rien pu faire.
Par ©Michel Grinberg (tiré de mon article « Le Théorème de Freier » in Revue France-Israël mars/avril 1995).
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