source : Daniele KAPLAN (facebook)Vous aviez raison, Monsieur le Ministre
Alors que le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner se trouve/en visite en Israël et dans les territoires, Daniel Haïk tente, d’expliquer pourquoi le ministre français a vu juste en exprimant son étonnement face au manque d’aspiration des Israéliens pour la paix, et comment de nombreux Israéliens sincèrement épris de paix, ont vécu, au cours des dernières années tant de cruelles désillusions.

Daniel Haïk
Réponse à Bernard Kouchner
Vous aviez raison, Monsieur le Ministre.
Vous aviez raison, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, en affirmant sur les ondes de France Inter que l’aspiration a la paix de la société israélienne semblait avoir disparu.
Vous aviez raison, car cette aspiration qui à bel et bien existé depuis l’origine du retour du peuple Juif sur sa terre, s’est peu à peu effritée au gré des désillusions subies par Israël, ces dernières années.
Et si après avoir longtemps rêvé d’un Proche Orient pacifié et d’un Israël normalisé, ces Israéliens ne croient plus en la paix. Monsieur le Ministre, Si même la gauche traditionnelle agonise, c’est pour quelques bonnes raisons sur lesquelles je vous propose de méditer :
– C’est d’abord, parce que, ces 16 années de « processus d’Oslo » se sont soldées par plus d’un millier de victimes israéliennes du terrorisme.
– C’est parce que, bien avant l’assassinat d’Its’hak Rabin, le 4 novembre 1995, les Israéliens de bonne volonté et de bon sens, ceux qui voulaient par-dessus tout que l’Etat d’Israël ne soit plus un pays qui enterre ses jeunes soldats, de guerre en guerre, ceux-là même ont déjà commencé à avoir des doutes en assistant, dès 1994 à la multiplication des attentats terroristes suicidaires. – C’est parce que ces doutes se sont accentués lorsque, après le retrait de Tsahal des villes de Cisjordanie durant l’hiver 95-96, une vague d’attentats sans précédent a déferlé sur le pays, poussant les plus sceptiques à porter Netanyahou au pouvoir au détriment d’un Shimon Pères qui se disait maudit.
– C’est parce qu’en consultant les manuels scolaires palestiniens de l’après-Oslo, ces Israéliens ont découvert que ceux-ci continuaient à prôner la destruction d’Israël et la haine anti-juive. ^ – C’est parce que lorsque Ehoud Barak a proposé à Camp David, en juillet 2000, 95 de la Cisjordanie et un partage de Jérusalem à Yasser Arafat, ce dernier a repoussé cette offre des deux mains et est rentré à Gaza triomphalement, fier de n’avoir rien concédé. Lisez ou relisez l’éditorial de dépit écrit, cet été là, par le grand prêtre de la solution pacifique qu’est Amos Oz, pour mieux comprendre le trouble de cette gauche idéologique dont vous déplorez le silence.
– C’est parce qu’en réponse à la main tendue de Barak, Arafat a trouvé le prétexte de la venue de Sharon sur le mont du Temple pour déclencher contre les civils israéliens la plus terrible des guerres terroristes. Lisez la frustration de votre ami le professeur Shlomo Ben Ami, alors ministre des Affaires étrangères, après l’échec des pourparlers de Taba, et quelques jours avant le plébiscite électoral fait à Ariel Sharon : « La paix ne sera pas pour notre génération, disait-il. Les Palestiniens ne sont pas imprégnés de la notion de compromis ».
Si les Israéliens, Monsieur le Ministre, ne se font plus d’illusions quant aux chances d’une paix réelle avec leurs voisins palestiniens et arabes.
– C’est parce que depuis Oslo, le partenaire palestinien n’a jamais cessé de rejeter sur Israël la responsabilité de ses propres échecs.
– C’est parce que ces Israéliens ont compris, malheureusement trop tard, que le retrait unilatéral de Tsahal du Sud Liban en mai 2000 et la douloureuse évacuation du Goush Katif et de ses
8 000 habitants en août 2005, n’avaient pas été perçus par les Palestiniens et par leurs alliés du Hezbollah comme des gestes de « pacification » mais avant tout comme deux marques de faiblesse dans ce Proche-Orient où, vous le, savez. Monsieur le Ministre, la loi du plus fort est toujours la meilleure.
– C’est parce que ces deux régions «libérées de l’occupation israélienne », sont précisément celles qui ont servi de bases de départ aux terroristes sunnites du Hamas qui on capturé dans le sud d’Israël, le 25 juin 2006 Guilad Shalit et aux terroristes chiites du Hezbollah qui ont capturé dans le nord du pays, Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser, trois semaines plus tard, provoquant ainsi le déclenchement de la seconde guerre d Liban.
– C’est parce qu’à l’issue de cette guerre, mal gérée, et mal gagnée que ces Israéliens se sont interrogés sur les raisons de cette haine viscérale de ces deux organisations terroristes dont le point commun majeur est qu’elles nient l’existence même de l’État d’Israël.
– C’est parce qu’au lieu de développer Gaza après le retrait israélien, les Palestiniens ont opté pour le pouvoir intégriste du Hamas qi les a conduits au bord de l’abîme.
– C’est parce qu’après avoir essuyé sept années de missiles Kassam, les Israéliens du pourtour de Gaza et ceux du reste du pays, ne peuvent plus tolérer la mauvaise foi de ces commissions d’enquête internationales partiales qui les accusent de crimes de guerre alors que leur seul « crime » est celui de la légitime défense.
Enfin, et surtout, Monsieur le Ministre, si les Israéliens dont beaucoup d’anciens supporters de la gauche pacifiste, ne croient plus sincèrement en une solution prochaine du conflit israélo-palestinien, c’est bien parce qu’en permanente quête identitaire depuis 62 ans, ces Israéliens sont en train de comprendre que ce conflit n’a rien de, territorial, mais qu’il est d’essence religieuse.
En se replongeant dans les sources du patrimoine juif, en recouvrant les racines de leur histoire, beaucoup de ceux qui pensaient créer un nouvel « homo israéli » plus israélien que juif, comprennent désormais que jamais les Palestiniens et par extension le monde arabe, ne toléreront la présence d’une entité juive sur une terre qui revient à l’Islam et refuseront de reconnaître le caractère juif de l’État d’Israël.
Et finalement, c’est parce qu’en approfondissant leurs interrogations sur la nature réelle de leur présence sur cette terre si convoitée, que les Israéliens, ou beaucoup d’entre eux, sont parvenus à la conclusion qu’ayant de tenter inexorablement de faire la « paix maintenant » avec leurs voisins arabes, il leur serait préférable de commencer par se réconcilier avec eux-mêmes, puis entre eux, Car, en hébreu, le mot «Chalom » vient de la racine « Chalem », qui signifie «entier».
Lorsque nous. Israéliens, serons entiers avec nous-mêmes, alors peut-être la voie de la paix, une paix véritable, celle que vous aspirez voir, Monsieur te Ministre, de votre vivant, s’éclaircira.
Respectueusement.

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Richard Lessman

rendons à césar ce qui lui appartient, à la rédaction nous avons fait une inversion

nous vous remercions de nous l’avoir signalé
shavoua tov

daniele

je n’ai jamais écrit cet article, je l’ai simplement posté en tant qu’article sur facebook
merci de rectifier, je ne suis pas l’auteur!
Danièle Kaplan