Huuummm, pas très laïc tout ça… Un président de la République en cheville avec un rabbin pour permettre des sessions d’examen pour une poignée de juifs chomer chabbat. Visiblement toutes les précautions ont été prises, mais non… Malgré les efforts pour mettre tout le monde d’accord, il faut que ceux qui ne sont concernés en rien par cette affaire, s’insurgent et brandissent, l’Elysée est accusé !…

La laïcité n’a-t-elle pas pour définition que chacun puisse exercer son culte religieux ?

Oui, c’est bien ce que la laïcité implique.

En attendant, ne surtout pas se laisser déstabiliser par les moins concernés mais les plus péremptoires, en prenant notamment exemple sur Arielle Schwab, Présidente de l’UPJF.

JForum.fr ====================

Grandes Ecoles : l’Elysée accusé d’avoir fait un concours spécial pour des juifs

Selon Mediapart, l’Elysée aurait organisé dans le plus grand secret des sessions privées pour des étudiants juifs aux concours de quatre écoles. Une démarche périlleuse dans un temps où la majorité se targue de défendre la laïcité.

Des sessions ultra-secrètes au concours commun (Mines et Ponts), et au concours de Centrale et Supélec pour une dizaine d’étudiants juifs ? C’est l’idée qui serait née dans l’esprit du chef de l’Etat, au moment même où il organisait le débat sur la laïcité, apprend-on, mardi 12 avril, sur Mediapart.

D’après le site d’information, c’est ce qui devrait se passer les 20 et 26 avril prochains, jours de la Pâque juive. La première date correspond au premier jour du concours commun (du 20 au 22 avril) et la seconde au premier jour des concours de Centrale et Supélec  (du 26 au 29 avril).

Alors que 13.000 autres candidats au concours plancheront le 20 avril dès 8 heures du matin, une dizaine d’étudiants juifs, en ayant fait la demande, seront confinés jusqu’au soir sous étroite surveillance afin qu’aucune information concernant le concours de la journée ne leur parvienne.

Ils débuteront leur épreuve à 22 heures et la termineront à 2 heures du matin. Ils assisteront au deuxième jour d’examen le lendemain, à 8 heures du matin. Le système est censé être identique le 26 avril.

Arielle Schwab, présidente de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), affirme à Nouvelobs.com que « c’est un problème qui concerne quatre à sept élèves juifs très pratiquants qui se trouvaient dans une situation compliquée avec d’un côté la volonté de suivre la Pâque juive et de l’autre leur désir très présent de réussir leurs études ».

Elle ajoute que ces quelques étudiants étaient animés par une volonté d’équité « d’où la composition décalée sur le même sujet et la quarantaine pendant que les autres étudiants seront en examen ». Ils pourront ainsi suivre la pratique, très contraignante, de leur culte qui leur interdit de travailler, donc d’écrire, ces deux jours de la Pâque juive. 

Contraire à la loi ?

La loi et la jurisprudence française encadrent strictement le déroulement et l’organisation des concours aux grandes écoles.

Les dates des concours sont fixées en fonction des jours fériés officiels (fêtes catholiques) mais aussi des « dates religieuses protégées ». Chaque année, une circulaire définit ces jours durant lesquels des « autorisations d’absence peuvent être accordées à l’occasion des principales fêtes religieuses des différentes confessions ».

Ainsi, la circulaire du 2 décembre 2010 signée par François Baroin, ministre du Budget, et Georges Tron, secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique, signale les « dates religieuses protégées » pour 2011. Les 20 et 26 avril ne sont pas mentionnés en tant que fêtes religieuses juives « protégées ». Elles correspondent à la Pâque juive (Pessah) qui se déroule du 18 au 26 avril. 

Arielle Schwab explique que cette circulaire n’est pas contraignante. « Si les organisateurs des concours ne veulent pas respecter les dates protégées, ils peuvent programmer les concours comme cela les arrange ». 
 

Quid de la laïcité et de l’égalité ?

Mediapart pointe toutes les incohérences d’un tel système. Une absence d’équité flagrante: comment choisir les étudiants qui pourront bénéficier de ces sessions ? Comment proposer aux étudiants juifs d’y participer puisqu’aucun fichier d’étudiants juifs n’existe ?

Mais surtout, ce « système contrevient aux principes de laïcité et d’égalité entre candidats ». Alors que le chef de l’Etat s’est toujours défendu de viser une quelconque communauté à travers sa politique, cet argument risque d’être sérieusement ébranlé par cette révélation.

Un rabbin à l’origine de la demande ?

Les sources du site Internet justifient cette démarche par une demande officielle d’une « organisation représentative juive ». Le site du Point, qui a également enquêté sur cette affaire, affirme que la demande émanait du rabbin Haïm Korsia, aumônier général de l’armée de l’air et proche de Nicolas Sarkozy, qui « a utilisé son entregent pour faire avancer sa cause ».

Au ministère de l’Enseignement supérieur, on explique que c’est une erreur au moment de la fixation des « dates religieuses protégées » où la Pâque juive aurait été oubliée. Le ministère aurait ainsi décidé d’organiser des compositions décalées comme c’est le cas pour les étudiants ultra-marins (le report des concours étant trop compliqué).

Or, lorsqu’on lit les circulaires des années précédentes, que ce soit pour l’année 2010, en 2007,  ou en 2006, la Pâque juive n’apparaît pas dans les « dates religieuses protégées ». L’argument du ministère tomberait donc à l’eau. La personne contactée au ministère affirme n’avoir aucune indication sur l’organisation des sessions secrètes.

Plus étonnant encore, Richard Milis, secrétaire général du concours commun, organisateur des concours de l’école des Mines et Ponts affirme : « Il n’y a aucune session décalée, aucun arrangement. Nous sommes dans un pays laïc ».
 

« Trouver un compromis entre la religion et les études »

Pourtant Arielle Schwab, présidente de l »UEJF, confirme que ces compositions décalées existent bien ». Elle s’inquiète « de la déduction qui pourrait être faite dans l’esprit des gens entre d’un côté une communauté musulmane stigmatisée, et une communauté juive passe droit. Ce n’est pas le cas, il s’agissait d’aider des étudiants dans une situation inextricable ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas un privilège. La République française est laïque, elle impose donc une neutralité vis à vis des religions, mais aussi le respect des pratiques. Ce n’est ni un passe-droit, ni du clientélisme ».
 

Sophie Noachovitch

Nouvelobs.com

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
bernard

La laïcité ( telle que définie par la loi de 1905) dit qu’il y a égalité des droits quelle que soient les convictions religieuses. En 1905 il n’y avait en France que des chrétiens et une petite communauté juive.
La laïcité est restée imprégnée de christianisme : jours fériés souvent chrétiens ( noël, paques, pentecote, ascension, 15 aout, toussaint).. La majorité n’était donc pas génée pour sa pratique religieuse. On pouvait alors affirmer le principe selon lequel, la pratique religieuse est du domaine privé.
Les juifs n’ont élevé aucune protestation et se sont « arrangés » plus ou moins bien: les plus pratiquants ont essayé de travailler seuls ( commerçants, travailleurs indépendants ou entre juifs). Mais il y a eu beaucoup d’abandon de pratique. Cela était perçu comme le prix à payer pour avoir été admis dans la société. Et je ne parle pas du chabat pratiquement impossible à respecter.
Il faut abandonner la formule hypocrite: la religion est du domaine privé ( se fait à la maison, discrètement). Il y a un moment où cela  » se voit ».
Les chrétiens orthodoxes eux mêmes sont génés puisque leurs fêtes sont décalées par rapport aux dates catholiques.
Par négociations, le rabbinat a obtenu que les dates de fêtes juives soient le plus possible prises en compte pour la fixation des dates d’examen et pour l’octroi de congés pour le personnel dans l’administration.
Avec les musulmans le problème se pose, non plus discrètement, mais avec retentissement en raison de leur grand nombre, mais dans des domaines bien délimités: tenue des jeunes filles, menus dans les cantines, accès aux piscines. On n’a pas parlé de jours fériés. Mais les musulmans ont-ils l’interdiction de travailler ces jours là et même le vendredi ? J’ai l’impression que non, mais je peux me tromper.
En ce qui concerne les cantines, on ne peut faire de compromis sur ce qu’il nous est interdit de manger, et notre droit de citoyen est de pouvoir aller à la cantine comme les autres. {{La consommation de porc n’est pas une obigation laïque incrite dans la loi de 1905!}}
Il y a encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet et on ne pourra pas durablement l’escamoter avec l’affirmation de principes rigides.
DEUX AUTRES QUESTIONS FONDAMENTALES SE PROFILENT: L’ABBATAGE RITUEL ET LA CIRCONCISION.
Dans divers pays européens des lobbys se forment, au nom de principes humanitaires hypocrites, pour interdire l’abattage rituel et la circoncision ( voir la Suède). Ces combats visent à supprimer la souffrance des animaux et à proscrire une pratique considérée comme sauvage ( circoncision). Ces pratiques sont prévues dans la Bible que le monde chrétien admet comme vérité même s’il s’est affranchi de certaines dispositions.
A terme nos droits de citoyens seront diminués au nom de cette laïcité mal comprise.
Disons à Brigitte Bardot qu’il faut aussi supprimer la souffrance des huitres gobées crues, des langoustes et homard plongés vivants dans l’eau bouillante etc…..