Comme c’est amusant. L’Agence France Presse, Le Monde et le quotidien israélien Yediot Aharonot nous racontent, aujourd’hui, ce que nous avons déjà écrit, ici, bien avant eux. Ainsi, l’AFP découvre que l’Iran veut la bombe atomique. Quant au Monde et au Yediot Aharonot, ils découvrent qu’Israël possède la bombe atomique. Et qu’Israël ne se laissera pas rayer de la carte par l’Iran. C’est ce qu’on appelle des scoops à retardement. De plus, les médias précités entretiennent une certaine confusion entre primo, le fait qu’Israël possède la bombe atomique ; et secundo, le fait qu’Israël est en mesure de lancer des frappes préventives contre le nucléaire offensif iranien. Quant à l’implication de Shimon Pérès, on savait cela depuis belle lurette. Ne serait-ce que parce que primo, Shimon Pérès était aux côtés de Ben Gourion ; et parce que secundo, c’est la France qui a donné à Israël les moyens d’acquérir l’arme nucléaire.

Ainsi donc, l’AFP, le 2 décembre 2009, informe : « Lors d’un discours prononcé à l’occasion d’une visite à Ispahan (centre de l’Iran), M. Ahmadinejad a affirmé que « la nation iranienne produira elle-même le combustible (nucléaire) enrichi à 20% ainsi que tout ce dont elle a besoin ». « A nos yeux, la question nucléaire est close », a-t-il ajouté. « L’Iran ne fera de concessions à personne, et ne renoncera pas à ses droits ». M. Ahmadinejad a également balayé, de façon allusive, l’éventualité d’une action militaire contre les sites nucléaires iraniens, que ni Israël ni les États-Unis n’ont formellement exclu. « Le régime sioniste n’est rien, même ses maîtres ne peuvent rien faire » contre le programme nucléaire iranien, a-t-il estimé dans une allusion aux pays occidentaux soutenant Israël. Le président iranien avait annoncé dimanche que son pays allait construire dix nouvelles usines d’enrichissement d’uranium et produire de l’uranium enrichi à 20% pour son réacteur de recherche médicale de Téhéran ».

Et de son côté, Laurent Zecchini, dans Le Monde, le 2 décembre 2009, informe : « Si Israël était menacé de destruction, faudrait-il qu’il ait recours à l' »option Samson » ? A cette question, posée par Gil Kopatch et Shani Keinan, producteurs d’un film pas encore diffusé retraçant sa vie, le président israélien, Shimon Pérès, répond avec une surprenante franchise : « L’objectif de ces réacteurs nucléaires »>Article original est d’empêcher la destruction d’Israël »>Article original, et jusqu’à maintenant, cela a bien fonctionné. J’espère que cela continuera à fonctionner à l’avenir. » L' »option Samson » est un secret de Polichinelle jusque-là bien gardé : la capacité d’Israël à utiliser ses armes nucléaires. Dans la Bible, Samson fait s’écrouler les colonnes du temple philistin, dont le toit écrase ses ennemis et lui-même. L’État juif n’a jamais admis posséder l’arme atomique. Il a appliqué une doctrine dite d' »ambiguïté nucléaire ».

Les propos de M. Pérès, qui ont été publiés par le quotidien Yediot Aharonot, ne laissent pas grand-chose de cette « ambiguïté ». Est-ce une indiscrétion calculée au moment où la perspective d’un Iran doté d’armes nucléaires se renforce ? Toujours est-il que, dans ce film, le président israélien raconte avec des détails inédits la genèse de l’aventure nucléaire dans laquelle s’est lancé l’État juif dans les années 1960. Shimon Pérès est l’un des architectes du programme nucléaire israélien, qui s’est développé avec deux centres de recherche nucléaires : celui de Sorek (près de la ville de Yavneh, au sud de Tel-Aviv), et celui de Dimona (dans le Néguev, au sud-est de Bersheba). C’est David Ben Gourion, le fondateur de l’État d’Israël, qui a pris la décision initiale. « Au début, explique Shimon Pérès, il pensait que ce pourrait être une source d’électricité, pour un usage civil.

On lui a dit que nous avions des matériaux radioactifs dans les sources chaudes du lac de Tibériade. » Tous les scientifiques de l’époque, sauf un, étaient contre, ainsi que les chefs du Mossad (le renseignement extérieur) et de l’armée. Ils pensaient que « le monde ne laisserait pas faire » Israël, et qu’un tel programme nucléaire assécherait les finances de l’État. Finalement, celui-ci a été lancé grâce à une souscription financière. « Au bout du compte, je crois que nous avons recueilli 100 millions de dollars pour construire les réacteurs, ce qui doit correspondre à plus de 1 milliard de dollars d’aujourd’hui », indique Shimon Pérès. Le président israélien explique que, à l’époque, il en était arrivé à la conclusion qu’Israël devait se lancer dans le nucléaire, parce que « cela pouvait être la seule compensation à la petite taille » du pays.

« Ma conclusion, indique-t-il, était que nous ne pouvions pas changer la volonté d’attaquer, mais que nous pouvions changer la capacité d’attaquer. En d’autres termes, nous pouvions créer ce qu’on appelle la “dissuasion”. » « Nous devions créer cette dissuasion que les autres n’avaient pas », ajoute-t-il. Sans jamais parler d' »arme nucléaire », Shimon Pérès précise qu’il a été décidé de construire le réacteur de Sorek dans la transparence, alors que celui de Dimona a été construit secrètement. Le président israélien répond enfin à la question de savoir ce qu’est exactement l’option nucléaire : « C’est le fait que la plupart de nos voisins, qui veulent nous détruire, croient qu’Israël a la capacité de les détruire. Leur doute est notre force. » Selon l’organisme réputé Arms Control Association, Israël disposerait aujourd’hui d’un arsenal nucléaire compris entre 75 et 200 armes. Celles-ci, selon plusieurs experts, pourraient être utilisées avec trois vecteurs différents : les missiles balistiques israéliens Jéricho; des avions de combat à capacité nucléaire F16 et F15; enfin, des missiles tirés par les trois sous-marins de la classe Dolphin (de fabrication allemande) dont dispose l’État juif » (fin de l’article du Monde).

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