Parlons de l’amour. Pour le croyant, l’amour, et le bien qui va avec, viennent de Dieu qui habite son âme. Il s’agit de vertu théologale chrétienne héritée de la culture juive et de la religion juive, notamment, mais pas uniquement, du Décalogue au temps de Moïse. Pour le non croyant, l’athée, l’agnostique, l’amour, et le bien qui va avec, viennent de sa conscience. Bien. Sur le présent blog, la question de l’amour avait fait surface, à diverses reprises. La question avait notamment fait surface en raison de notre manque d’amour présumé envers les mahométans (ce qui est faux). Cette question, j’avais promis d’y répondre un jour et je l’ai fait. Maintenant j’y reviens et je précise qu’à mon sens – et je ne suis pas seul à le penser – nous sommes en temps de guerre (Afghanistan, Irak, Iran, Pakistan, Somalie, etc.). Or, l’amour est un don qui s’incarne dans le réel. L’amour aujourd’hui, s’inscrit donc dans un temps particulier, que l’on nomme temps de guerre.

En 2006, le public prenait connaissance de l’encyclique de Benoît XVI sur la charité, en fait sur l’amour. Cette encyclique offre, d’une part, une vision, de l’amour pour le prochain ; et d’autre part, une vision, de l’œuvre de charité, comme accomplissement, du commandement de l’amour. Ce commandement de l’amour, trouve ses racines, en Dieu même qui est Amour. L’encyclique est un texte capital, d’une part, sur l’image chrétienne de Dieu ; et d’autre part, sur l’image de l’homme qui en découle. Cette image chrétienne veut s’opposer à l’ambiguïté de la notion d’amour courante dans le monde d’aujourd’hui. L’encyclique offre une conception réaliste de l’amour humain. Cet amour correspond à la totalité – corps, âme et esprit – de l’être humain. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables. Ils sont un seul commandement. Devant le risque d’activisme sans âme, l’encyclique appelle chacun à cultiver les raisons spirituelles d’être chrétien. Cela donne sens à l’agir. L’encyclique rappelle le lien entre la justice et la charité. La tâche de l’Eglise consiste à réveiller les forces spirituelles pour promouvoir le bien commun. La charité anime l’existence des fidèles et donc aussi leur activité. La charité est un don vital qui donne unité, signification et espérance à l’existence.

L’amour sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste. Aucun ordre venant de l’État ne rend superflu l’amour. L’État qui pourvoit à tout, qui absorbe tout, devient bureaucratique et ne peut pas assurer l’essentiel dont l’homme a besoin : le dévouement plein d’amour à travers des actes, des écrits, des valeurs. La foi a des répercussions sur la personne qui agit ; et sur l’intensité de son aide. Celui qui n’a pas la foi et qui agit bien fait cela car il écoute sa conscience. Les saintes, les saints, les Justes, chrétiens et non chrétiens, sont des porteurs de lumière dans l’histoire, parce qu’ils sont des hommes et des femmes de foi, d’espérance et d’amour.

L’armée la plus prudente au plan collatéral passe pour une armée disproportionnée….

Revenons maintenant à l’amour en temps de guerre. Dans ce contexte particulier, d’aucuns ont déploré notre manque d’amour présumé, notamment envers les mahométans. Ce qui est faux. Il se trouve que nous vivons en démocratie. Le jeu démocratique, mutatis mutandis, inclut le trotskisme, c’est à dire l’apologie de l’ultragauchisme anarchiste, y compris ses ténors de l’action directe et violente. Ce même jeu démocratique, inclut le Front National, dont le président, assimile les chambres à gaz à, je cite, « un point de détail de la seconde Guerre mondiale » et l’occupation allemande à un régime coupable seulement, je cite, de « bavures ».


N. Podhoretz pas très différent de M. Luther King : deux Républicains sionistes…

En revanche, le jeu démocratique ne supporte pas les juifs néoconservateurs sionistes et ne supporte pas les catholiques néoconservateurs sionistes. J’en veux pour preuve – ce ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres – les commentaires haineux qui étaient postés par de courageux anonymes, tantôt franco-franchouillards, tantôt arabo-musulmans, sur drzz.info et sur monde-info, à l’époque – révolue – où ces deux blogues ne pratiquaient pas la légitime modération des commentaires. J’en veux également pour preuve, les textes bêtes et méchants à notre sujet, téléchargés sur la blogosphère rouge-verte-brune, par de médiocres écrivassiers, eux aussi, tantôt franco-franchouillards, tantôt arabo-musulmans. Je note, en passant, que la haine du prochain, s’exprime de la même façon, chez certains franco-franchouillards que chez certains arabo-musulmans. Ils ont, curieusement et peut-être inconsciemment, les mêmes maîtres à penser : Robespierre, Maurras, Ben Laden, Haniye, Nasrallah, Ahmadinejad, etc.. Face à la haine du prochain en temps de guerre, nos ennemis voudraient que nous pratiquions l’amour mièvre et cul-cul la praline. C’est oublier qu’il n’y a pas d’amour sans vérité. Car autrement, on pourrait demeurer à la fois dans l’amour et dans le mensonge, ce qui est impossible (du moins dans la culture judéochrétiene…).

Le pape Pie V a levé des armées en Europe pour stopper la marine de guerre ottomane à Lépante. Charles Martel a stoppé les troupes mahométanes à Poitiers. Sans Pie V et sans Charles Martel, nos ancêtres eussent été contraints – par la force du sabre – à apostasier leur foi juive et chrétienne et à embrasser la religion mahométane. Or, non seulement le pape Pie V n’a pas été excommunié, mais il a été canonisé. Il est donc saint au sens catholique du terme. Benoît XVI a écrit, à propos de l’amour, que les saints (j’ai envie d’ajouter : et les Justes, chrétiens et non chrétiens, croyants et non croyants) sont porteurs de lumière dans l’histoire, parce qu’ils sont des hommes et des femmes de foi, d’espérance et d’amour. Par conséquent, le pape Pie V, canonisé et donc saint, fut porteur de lumière parce qu’il fut un homme d’amour. Cela ne l’a pas empêché, en toute charité, de flanquer une bordée phénoménale, aux ottomans de confession mahométane. Aux ottomans qui étaient venus faire de nous des dhimmis, des êtres inférieurs, en terre d’Europe, sensée devenir, par leur invasion militaire, terre d’islam. J’invite les catholiques qui confondent amour et idiotie, à lire quelques saints qui, de leur vivant, s’exprimaient, tant à l’oral qu’à l’écrit, en termes pas toujours courtois : saint Jérôme, saint Cyril d’Alexandrie et bienheureux Charles de Foucault. Quant à nous, juifs néoconservateurs sionistes, catholiques néoconservateurs sionistes et musulmans réformateurs, nous poursuivrons notre résistance à la guerre de la terreur que nous livre l’islamisme radical. En toute charité bien entendu.

Toujours à propos d’amour (de charité, ‘caritas’), dans un récent message, Benoît XVI rappelle qu’aimer signifie connaître . Aimer, fait observer Benoît XVI, représente une rencontre et donc une expérience de connaissance. Mais comment parvenir à une connaissance fiable et objective ? Benoît XVI rappelle le rôle déterminant du sujet de la connaissance. Il souligne notamment les limites d’une connaissance scientifique qui propose le dogme positiviste de la pure objectivité où le sujet semble être régulé par la perspective de l’observateur, perspective que conditionne le résultat. Pour Benoît XVI, la pure objectivité est une pure abstraction, l’expression d’une connaissance inadéquate. Et cela vaut non seulement pour les sciences naturelles mais aussi pour l’histoire qui souvent transmet des visions du monde liées à la liberté des hommes, à leurs choix, à leur diversité. Pour Benoît XVI, la connaissance ne peut pas être comme l’enregistrement d’un spectateur détaché. Et c’est pourquoi, la connaissance est un événement. Pour Benoît XVI, la connaissance advient comme une vraie rencontre entre un sujet et un objet, qui ne se maintiennent pas à une distance aseptisée et qui s’influencent réciproquement lorsqu’ils entrent en contact. Ce processus de connaissance passe, pour Benoît XVI, à travers l’honnêteté intellectuelle et la disponibilité à l’écoute de qui veut connaître, en accueillant l’objet de la connaissance avec sympathie. C’est la force cognitive de l’amour, aimer signifiant ainsi connaître. Et c’est l’amour qui est l’instrument privilégié pour connaître la vérité, et qui est l’événement de la rencontre avec le Créateur de l’homme.

Reagan et Begin : jadis critiqués, aujourd’hui admirés.

Pour revenir à l’amour en temps de guerre, nous avions appris le mardi 25 août 2009 que plusieurs hauts responsables militaires israéliens affirmaient qu’Israël disposait des moyens nécessaires pour retarder de façon significative le programme nucléaire iranien, même si cette attaque avait lieu sans une coordination préalable avec les USA. Selon ces hauts responsables militaires israéliens, le temps pressait pour lancer une opération efficace, car les Iraniens ne cessaient de fortifier les défenses de leurs installations et de perfectionner leurs camouflages. Les hauts responsables militaires israéliens estimaient toutefois prudent d’attendre que les Américains entament des pourparlers avec les Iraniens et d’attendre que les Américains constatent que ces pourparlers étaient voués à l’échec (ce qui est le cas de Obama maintenant en décembre 2009). Pour Netanyahu, la doctrine Begin, du nom de l’ancien premier ministre israélien, était et reste plus que jamais d’actualité.

Selon la doctrine Begin, que je ne cesse quant à moi de défendre et de valoriser, Israël ne peut pas se permettre d’être menacé d’une deuxième Shoah et Israël doit donc empêcher les pays musulmans de la région de se doter d’armes de destruction massive. À trois reprises, Israël a appliqué cette doctrine, en 1981, contre l’Irak, en 2007, contre la Syrie, et en 2009 contre le cargo Arctic Sea transportant du matériel stratégique vers l’Iran.

Le droit d’Israël de pratiquer la légitime défense – et donc le droit d’Israël de pratiquer des frappes préventives contre des nazislamistes nucléarisés – n’est pas un manque d’amour envers le monde mahométan et ses 1,3 milliard de mahométans. Ce droit de légitime défense est un devoir. Le devoir de faire en sorte que les six millions de Juifs qui vivent, qui existent, en Israël (un pays de la taille de la Picardie), ne soient pas vitrifiés par une Shoah radioactive. Ne pas comprendre cela, en revanche, est non seulement un manque d’amour, mais un acte de haine, un acte de négation du droit à la vie des Juifs d’Israël. En 1939, nombreux furent ceux qui ne voulurent pas accepter le droit de l’Europe à la légitime défense et donc le droit à la guerre contre Hitler. En 2009, l’histoire se répète. L’on inverse à nouveau le bien et le mal. L’on inverse à nouveau l’amour et la haine. Et ainsi, les méchants, c’est nous – les juifs, les chrétiens et les musulmans réformateurs – surtout lorsque nous refusons de nous laisser détruire…

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Daisyping

Merci Mr Garroté et la personne qui a posté ce message pour cette belle leçon d’amour