Trois foyers devaient être allumés chaque jour au-dessus de l’autel. Ainsi que l’explique Rambam/Maïmonide (Hilkhoth temidim ou-moussafim 2, 4 et 5), le premier était un grand feu sur lequel étaient brûlés  les sacrifices quotidiens et d’autres offrandes; le second, sur le côté et plus petit, servait à y prendre du charbon pour brûler chaque jour de l’encens. Quant au troisième, il ne servait à rien si ce n’est à obéir au commandement qui prescrivait : « Un feu perpétuel brûlera sur l’autel, il ne s’éteindra pas » (Wayiqra 6, 6).

La tradition nous apprend, poursuit Rambam, que cette régle résulte des versets : « … il sera sur son brasier sur l’autel » (verset 2), ce qui indique un grand foyer, « … et le feu de l’autel y brûlera » (ibid.) désigne le foyer de l’encens, « Et le feu sur l’autel y brûlera » (verset 6) désigne le foyer permanent qui ne doit jamais être éteint.

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Haftarath parachath Zakhor – Le « regret » de Hachem

Le roi Saül a gravement péché en épargnant Agag, et Hachem déclare au prophète Samuel : « Je regrette d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de Moi et n’a point exécuté Mes paroles… » (I Samuel 15, 11).

Le Midrach suivant s’efforce d’expliquer comme suit l’échec du roi Saül et sa désobéissance à l’ordre divin :

« Ne sois pas juste à l’excès, ni trop sage» (Ecclésiaste 7, 16) : N’essaie pas d’être plus juste que ton Créateur. Cela s’applique à Saül, comme il écrit: « Saül vint jusqu’à la ville d’Amaleq » (I Samuel 15, 5). Rav Houna et rav Banaya ont enseigné : Avant que Saül soit allé à la ville, il a tergiversé sur le commandement divin d’éradiquer les Amalécites »>Article original et il a émis des objections à son exécution : « Tu as dit : “Va maintenant et frappe Amaleq” » (ibid. verset 3) Les hommes ont certes péché, mais quel a été le péché des femmes, quel a été le péché des enfants, quel a été le péché du bétail, des taureaux et des ânes ? » Une voix divine a répondu : « N’essaie pas d’être plus sage que ton Créateur » (Adapté de Qohéleth rabba 7, 16).

Ce midrach est l’illustration de la situation décrite par le récit biblique. Il nous apprend que l’on ne doit pas essayer de deviner ce que dissimulent les commandements divins, mais le fait même que ce midrach existe indique que les rabbins ont trouvé difficile l’ordre donné à Saül et déconcertant le châtiment que Hachem lui a infligé. Abarbanel tente de concilier la difficulté de l’ordre divin et la sévérité de la punition de Saül. Il affirme que le peuple d’Amaleq était un type particulier d’ennemi auquel Israël a dû faire face dans le passé. Ce peuple n’avait pas de frontière commune avec Israël, et les enfants d’Israël ne pouvaient constituer pour lui une menace. Leur seul but, selon Abarbanel, a été de se rebeller contre Hachem en détruisant Ses témoins. Telle a été la raison de l’ordre divin.

Abarbanel compare la punition de Saül avec celle de David, après le péché de Bethsabée. Il fait observer que le péché de David a été, selon les apparences, beaucoup plus grave que celui de Saül. Il conclut que la punition de Saül n’a pas été le résultat de l’infraction relativement mineure de ne pas exécuter à la lettre l’ordre divin, mais le résultat de sa faute ayant consisté à suivre la volonté du peuple plutôt que de conduire celui-ci à accomplir la volonté divine.

Jacques KOHN

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