Selon le Premier ministre israélien, le rapport de l’ONU sur la flottille de Gaza est « déformé et orienté », ajoutant que le groupe responsable du rapport était « obsédé par le ciblage d’Israël »
Suite à un rapport particulièrement sévère à l’encontre d’Israël, le Premier ministre israélien a tenu à faire part de ses réactions.

« Le monde entier a vu les vidéos de soldats monter à bord du Mavi Marmara et tomber dans une embuscade planifiée par des partisans de la terreur qui ont tenté de les tuer avec des couteaux et des bâtons » a déclaré Benyamin Netanyahou.

Le ministre des Affaires étrangères israélien avait quant à lui répondu au rapport en reprochant au Conseil des Droits de l’Homme d’avoir pris parti, de s’être politisé et d’avoir adopté une approche extrêmiste.

Des « preuves » existent permettant d' »appuyer des poursuites » contre Israël pour l’abordage fin mai par la marine de ce pays d’une flottille pour Gaza, a conclu la mission d’enquête du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, estimant qu’il y avait eu une « violation grave des droits de l’homme ».

« Il y a des preuves claires permettant d’appuyer des poursuites pour les crimes suivants (…) : homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves », écrivent les experts dans leur rapport final rendu public mercredi et qui sera présenté lundi au Conseil des droits de l’homme.
« Les auteurs des crimes les plus graves ayant été masqués ne peuvent pas être identifiés sans l’assistance des autorités israéliennes », soulignent-ils, demandant ainsi au gouvernement d’Israël de coopérer pour permettre leur « identification en vue de poursuivre les coupables ».

Le ministère israélien des affaires étrangères a affirmé de son côté que « Le rapport (…) est partial et partisan, comme l’organisme qui l’a produit ». Israël a ajouté que les enquêtes conduites sur l’incident de la flottille de Gaza sont suffisantes et que toute autre initiative « est superflue et improductive ».

Le Conseil des droits de l’homme avait voté le 2 juin une résolution approuvant la mise en place d’une mission internationale indépendante destinée à examiner « les graves attaques menées par les forces israéliennes contre le convoi humanitaire de bateaux » le 31 mai, qui ont fait neuf morts parmi les passagers turcs et soulevé une vague de réprobations internationales. « Les circonstances des meurtres d’au moins six des passagers correspondaient d’une certaine façon à une exécution extra-judiciaire, arbitraire et sommaire », ajoutent les experts.

Ils expliquent également qu’un certain nombre de personnes qui étaient dans les bateaux, dont des journalistes, ont été blessées. Aux yeux de ces experts, la « conduite des forces armées d’Israël révèle un niveau inacceptable de brutalité » et s’est traduite par de « graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ».

Ils considèrent qu’Israël a agi de façon « non seulement disproportionnée dans les circonstances » ayant alors prévalu, mais a recouru à « des niveaux de violence totalement inutiles et incroyables ».

En juillet, Israël avait défendu devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU son droit à exercer des « représailles » contre tout navire qui tenterait de « violer » le blocus imposé à la Bande de Gaza. Mais les experts rejettent cet argument, estimant que le « blocus est contraire à la loi » et qu’à la date du 31 mai il « existait une crise humanitaire à Gaza ».

Pour faire le rapport, ils ont entendu des témoignages en Turquie et en Jordanie, ainsi qu’à Genève et à Londres.

Leur nomination, le 23 juillet, avait été immédiatement critiquée par Israël qui a jugé, selon un haut responsable israélien, qu’une telle initiative était prématurée étant donné que le pays procédait déjà à ses propres investigations. La mission du Conseil s’inscrit en parallèle à celle du panel formé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, également chargé d’enquêter sur le raid meurtrier.

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est toujours défendu de tout doublon entre les deux enquêtes. Celle du Conseil « va se concentrer sur les questions de droits de l’Homme », a assuré son président, l’ambassadeur de Thaïlande Sihasak Phuangketkeow.

Les experts nommés par l’ONU sont Karl Hudson-Phillips (Trinité-et-Tobago), juge à la Cour pénale internationale de 2003 à 2007, Desmond de Silva (Royaume-Uni), procureur en chef du Tribunal Spécial pour la Sierra Leone en 2005, et Mary Shanthi Dairiam (Malaisie), du groupe de travail sur l’égalité des sexes du Programme de l’ONU pour le Développement.

Un rapport accablant. Les autorités israéliennes ont annoncé jeudi qu’elles étudieraient les conclusions, publiées mercredi, de la commission d’enquête créée par le Conseil de l’ONU pour les droits de l’Homme après l’assaut lancé contre une flottille pro-palestinienne à destination de la bande de Gaza.

Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a salué l’impartialité d’une enquête onusienne affirmant qu’Israël avait outrepassé ses droits en attaquant une flotille d’aide humanitaire à destination de Gaza en mai, a rapporté jeudi l’agence de presse Anatolie.

Le rapport du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU « est extrêmement impartial et basé sur des preuves solides. Nous apprécions cela », a déclaré M. Davutoglu à des journalistes à New York, en marge d’une assemblée générale de l’ONU. « Il répond à nos attentes. J’espère que la partie israélienne va (…) désormais agir dans les limites du droit international », a poursuivi le ministre, cité par Anatolie.

Les relations entre la Turquie et Israël, autrefois alliés stratégiques, ont connu de vives tensions depuis l’offensive israélienne de décembre 2008-janvier 2009 dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Elles se sont encore crispées après l’abordage sanglant de la flotille.

La Turquie exige qu’Israël présente des excuses, verse des compensations et mette fin au blocus de la bande de Gaza comme préalable à une normalisation de leurs relations. « Notre objectif n’est pas de causer une crise politique, mais de s’assurer que tout le monde respecte le droit international et qu’aucun pays ne se croie au dessus des lois. Nous ne permettrons jamais que cela arrive en Méditerranée orientale », a déclaré M. Davutoglu.

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