Si les élections américaines avaient lieu cette semaine, Mitt Romney serait le seul prétendant républicain capable de devancer le président sortant. Mais qui est-il ?
« C’est au tour de Mitt Romney » de passer quatre ans à la Maison-Blanche. Stephen Colbert, animateur de talk show américain, est arrivé à cette conclusion par une déduction, sur un ton humoristique, en avril dernier. 

Depuis, l’ancien gouverneur du Massachusetts a annoncé ses intentions présidentielles. « Je suis Mitt Romney, je crois en l’Amérique et je suis candidat à la présidence des Etats-Unis », a-t-il déclaré solennellement début juin depuis une ferme du New Hampshire, dans le nord-est du pays. On peut difficilement être plus clair.  

Mais avant l’élection de novembre 2012, il lui faudra d’abord passer par les primaires du parti républicain, une bataille qui s’annonce difficile, tant aucun profil ne s’impose naturellement. En 2008, déjà candidat à l’investiture de sa famille politique, Mitt Romney avait jeté l’éponge. Pour 2012, toutefois, il pourrait jouer le rôle de poids lourd. Mais qui est-il et quels sont ses atouts et handicaps?  

Les premiers sondages. S’il affrontait actuellement Barack Obama dans les urnes, il gagnerait le scrutin. Un sondage réalisé pour le Washington Post et la chaîne ABC, publié mardi, est crédité de 49% des voix contre 46% au président sortant. Dans tous les autres duels hypothétiques, face à Tim Pawlenty, John Huntsman, Sarah Palin, Michele Bachman, l’une des héritières de cette dernière, ou n’importe quel autre prétendant (déclaré ou non), Obama l’emporte.  

Sa campagne de 2008. Battu de peu par le sénateur John McCain pour l’investiture républicaine, Mitt Romney peut valoriser cette expérience. D’autant que le prétendant qui séduisait le vote chrétien comme lui, Mike Huckabee, ne se lance pas en 2012. Grâce à cette défaite, les électeurs le connaissent mieux que la majorité des candidats potentiels.  
2008 a aussi montré qu’il pouvait remporter des Etats dans le nord-ouest du pays, dont le Massachusetts dont il a été gouverneur, assez naturellement. Mais aussi des Etats de l’ouest comme le Nevada, le Wyoming ou le Colorado. 

Le facteur Palin. Seule Sarah Palin, également en course en 2008 en tant que numéro 2 de John McCain, rivalise avec lui en termes de notoriété, mais son statut d’égérie du Tea Party pourrait lui aliéner le vote indépendant et la candidature de Michele Bachman pourrait entrer en collision avec la sienne, suggèrent Politico et le Washington Post.  
En réalité, Sarah Palin pourrait même être « la meilleure chose qui puisse arriver » à Mitt Romney. Il l’a affirmé lui-même sur CNN, précisant son propos: « A l’heure actuelle, le pire ennemi d’un candidat potentiel, c’est la surexposition médiatique. Les gens se fatiguent de voir toujours le même visage, encore et encore. »  

Le bilan économique d’Obama. Si Mitt Romney tire son épingle du jeu républicain, c’est peut-être parce qu’il a axé ses premières interventions de candidat sur la création d’emploi. Car ce sondage révèle surtout le pessimisme persistant des Américains vis-à-vis de l’économie. En lançant son comité exploratoire, avant d’annoncer sa candidature, il a choisi d’insister sur « l’échec » de la politique économique de Barack Obama.  
Un refrain repris dans son livre de pré-campagne No Apology (Aucune excuse) qui révèle le potentiel de ce diplômé d’Harvard dont la vision économique est sans doute « la plus sophistiquée », au sein du camp républicain… mais aussi sa tendance à verser dans l’hyperbole dès qu’il faut dénigrer les dérives « socialistes » de l’administration Obama, regrette le Washington Post. 

Sa propre expertise économique. « Tous ceux qui entourent Barack Obama ne savent pas comment on crée un emploi dans le secteur privé. C’est là que j’ai passé toute ma vie professionnelle », assène le businessman qui aime rappeler qu’à l’âge de 27 ans, il a quitté son travail pour rejoindre des amis dans une petite entreprise » qui a grandi avec les années. Depuis, il a fait fortune avec sa société d’investissement, Bain Capital. Ses valeurs: « Liberté, opportunité, innovation, esprit pionnier ».  

Un « rêve américain » doux à l’oreille en période électorale… si ce n’est que ses 25 ans de carrière dans le privé comportent aussi des éléments susceptibles de jouer en sa défaveur. Alors que le chômage angoisse l’Amérique, il a par exemple la réputation de ne pas faire de sentiment. En 1994, alors que Mitt Romney cherchait à éjecter Ted Kennedy de son siège de sénateur du Massachusetts, un employé renvoyé par Bain le qualifiait de « coupeur de gorges », rappelle Slate. « Le candidat Romney devra montrer un peu plus d’empathie. »  

Sa gestion du Massachusetts. Avoir occupé un poste de gouverneur est un sérieux avantage pour les aspirants candidats républicains. Mitt Romney ne rate pas une occasion de mettre en avant que, lors de son mandat de 2003 à 2007, il a éliminé le déficit de l’Etat de 3 milliards de dollars, sans augmenter les impôts. Le chômage a même reculé. Oui mais l’économie américaine n’avait pas encore été frappée par la crise financière, « et le reste du pays connaissait même des résultats meilleurs » que le Massachusetts, souligne encore Slate. Un atout faible dans la manche de Mitt Romney, donc. 

Le Romneycare. D’autant qu’un point crucial de son bilan de gouverneur pourrait révulser les plus conservateurs: sa réforme de la couverture maladie dans l’Etat du Massachusetts ressemble fort à celle initiée par Barack Obama au niveau fédéral. Horreur! S’il peut se targuer d’avoir devancé le président et gagner quelques points chez les indépendants, ce Romneycare révulse les partisans du Tea Party, allergiques à l’intervention du public dans le privé. « Mitt Romney parviendra-t-il à suffisament distinguer Romneycare et Obamacare? », s’interroge le Christian Science Monitor. 

Sa réputation de girouette. »Flip-flopper ». Les politiques américains craignent cette étiquette signifiant qu’ils changent d’avis bien trop souvent. Or, sur des questions comme l’avortement ou la recherche sur les cellules souches, la position de Mitt Romney a beaucoup évolué au cours de sa carrière politique. Plus récemment, c’est son avis en matière de changement climatique, changeant lui aussi, qui inquiète les conservateurs, raconte le Washington Post. 

« Les mormons décoiffent! » C’est Newsweek qui le dit… « Ils ont conquis Broadway, la radio, le Sénat et ils pourraient gagner la Maison-Blanche », écrit le magazine, s’interrogeant sur la recette du succès des fidèles de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Mitt Romney n’est d’ailleurs pas le seul mormon en lice: Jon Huntsman, autre prétendant à la candidature républicaine, l’est aussi. 

Mais la popularité de quelques fidèles ne veut pas dire que la foi mormone soit acceptée par tous les Américains: seuls 35% d’entre eux sont « à l’aise » avec l’idée d’avoir un président mormon, selon un sondage Quinnipiac récent. Elle est considérée comme une hérésie par les chrétiens évangéliques. S’aliéner cet électorat pourrait être un handicap non négligeable. Le candidat Romney pose déjà quelques jalons et insiste sur le fait que sa foi n’interfèrera pas avec sa politique, par exemple sur la question du mariage homosexuel. 

Sa fortune. Cet homme est capable de lever 10 millions de dollars en une journée pour sa campagne… Et sa société d’investissement, Bain Capital, lui a permis d’amasser une fortune personnelle de quelques centaines de millions de dollars. Ce trésor de guerre lui avait permis de venir à la rescousse des Jeux olympiques d’hiver de Salt Lake City, qui risquaient la faillite. Après un échec aux sénatoriales de cet Etat en 1994, il a rebondi sur ce succès pour remporter le poste de gouverneur en 2002. Ce rôle de sauveur, il va sans doute se proposer de le jouer en 2012, cette fois à l’échelle nationale.  

Marie Simon

L’Express.fr

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Sarah Palin se prépare déjà… pour 2012

En dépit de son ambition, la colistière de McCain ne fait pas l’unanimité chez les républicains.

Après une ascension fulgurante jusqu’au sommet de la politique américaine, le «pitbull avec du rouge à lèvres» ne semble pas prêt à retourner tranquillement chasser le caribou en Alaska. À 44 ans, Sarah Palin, la colistière de John McCain, n’ira pas à la Maison-Blanche en janvier, mais se prépare déjà… pour 2012.

«Je ne fais pas cela pour rien !» , a-t-elle confié peu avant l’élection, lors d’un entretien télévisé, comme on lui demandait si elle envisageait de poursuivre une carrière nationale. En octobre, le magazine The New Yorker avait souligné les grandes ambitions de Sarah Palin, révélant qu’elle avait payé les services d’une entreprise de relations publiques de Washington peu après son élection au poste de gouverneur de l’Alaska, en 2006, afin de se positionner sur la liste des vice-présidentiables. Sentant, ces derniers jours, la victoire s’éloigner, elle a fait, selon certains commentateurs, de plus en plus d’autopromotion, n’hésitant pas à exprimer publiquement son désaccord avec John McCain et ses conseillers.

Néophyte en diplomatie et en économie

Depuis, les spéculations vont bon train sur une éventuelle candidature de sa part pour la prochaine élection présidentielle. Dans quelques jours, selon le journal The Politico, les principales figures du parti républicain devraient se réunir pour tenter d’élaborer une nouvelle stratégie, avec pour objectif les élections de mi-mandat qui se tiendront en 2010. Nul doute que le rôle de Sarah Palin y sera évoqué.

Au sein du parti de l’Éléphant, les avis sont partagés sur le «pitbull», comme elle s’est elle-même qualifiée. Avec ses déclarations à l’emporte-pièce, son chignon et ses lunettes, cette ancienne Miss Wasilla, du nom de sa petite ville en Alaska, a de nombreux atouts pour séduire la frange conservatrice du Parti républicain.

Farouchement opposée à l’avortement et au mariage gay, cette mère de cinq enfants, dont un petit dernier trisomique, sait aussi se servir d’un fusil… Mais sur les électeurs modérés, cette gaffeuse, totalement néophyte en politique étrangère et en économie, bête noire des écologistes, provoque plutôt un effet repoussoir. Si elle a réussi à donner de l’énergie à la «base», la dynamique «hockey mom» (la maman qui emmène ses enfants à leurs matchs de hockey) s’est d’ailleurs aliéné une partie des cadres républicains : des poids lourds tels que l’ancien secrétaire d’État Colin Powell ou Ken Adelman, ex-conseiller de Ronald Reagan, ont préféré voter pour Barack Obama. Récemment, un conseiller de John McCain a qualifié Sarah Palin de «diva» qui n’accepte «de conseils de personne».

Pour d’autres, en revanche, la chasseuse d’élans a toutes ses chances pour 2012. «Elle sera la plus populaire des républicains quand tout cela sera terminé, clame Ed Rollins, un ancien proche de Ronald Reagan. Elle va passer les trois prochaines années à faire des dîners politiques et à lever des fonds pour d’autres . Elle doit gagner en substance avant de devenir une candidate viable.». C elle qui se piquait de «connaître» la Russie parce qu’on peut l’apercevoir depuis l’Alaska a en effet encore pas mal de chemin à parcourir.

Stéphane Kovacs

Le figaro.fr

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Bzcom

Il faut espérer que Mitt Romey pourra battre Hussein Obama en 2012. Après les préjudices qui lui ont été portés par Obama, lequel est avant tout le défenseur des arabes et de la cause palestinienne, Israel a besoin d’une alliance indéfectible que seuls les Républicains sont en mesure de lui apporter. De plus, les USA ont impérativement besoin de combler le gouffre financier creusé par Obama qui a dépensé des milliards de dollars en assistanat pour des raisons clientélistes, a affaibli le dollar en imprimant de la monnaie de singe et n’a pas réussi à faire revenir la croissance de l’économie.
Pour l’avenir et la défense d’Israel, votez et soutenez les Républicains en 2012 !